La réunion du Groupe de Soutien et de Suivi sur la Situation au Mali tenue le 19 Octobre dernier au CICB s’est achevée sur une note que l’on peut qualifier de positive. A l’occasion, l’ensemble de la communauté internationale a fait bloc derrière les autorités maliennes de transition. Un geste symbolique et à la fois très fort.
« Rarement, se sont réunis pour une même cause et derrière un seul idéal, les principaux acteurs de la Communauté internationale » a déclaré Romano Prodi, l’envoyé spécial de l’ONU pour le sahel, à la fin de la réunion qui s’est tenue le vendredi dernier.
En effet, la CEDEAO, l’UA, l’UE, l’ONU étaient présentes par l’intermédiaire de leurs émissaires respectifs. Ceux-ci témoignent de la solidarité de la communauté internationale envers le peuple malien. Dans une déclaration commune, ils ont affirmé que cette réunion avait « symboliquement marqué la réintégration du Mali dans la diplomatie multilatéral ».
Elle « a donné l’occasion aux participants de s’unir dans la solidarité avec le peuple malien et de convenir avec l’Etat du Mali d’une mobilisation optimale en faveur (…) de la restauration de l’ordre constitutionnel ». Ceci ouvre la voie à la reprise de la coopération, qui avait été suspendue à la suite du coup d’Etat du 22 Mars. La coopération, sous toutes ses formes, militaire y compris.
Par ailleurs, la déclaration appelle les autorités maliennes à « redoubler d’efforts et à tirer profit de « l’élan international actuel » en « renforçant la cohésion des institutions de la transition (…) pour la restauration de l’autorité de l’Etat » dans le nord et « l’organisation d’élections libres, régulières et transparentes au cours du premier trimestre de l’année 2013 ». Le souhait exprimé par le président Dioncounda Traoré a donc été pris en compte. Non seulement, les sanctions qui avaient été prises par les partenaires du Mali seront annulées, mais aussi, la coopération reprendra dans les jours à venir.
Concernant les autorités de transition, la déclaration finale les exhorte à élaborer « une feuille de route détaillée avec des mesures concrètes assorties d’un chronogramme clair » et de prendre « des mesures immédiates pour faciliter les efforts de la communauté internationale » en vue d’une intervention militaire qui sera menée par l’armée malienne.
Bilan de la réunion
Une grande décision qui aurait pu fixer la date d’une intervention militaire au Mali n’aurait pas pu être prise au cours de cette réunion qui n’a duré que pendant une journée. Ce laps de temps a été trop court. Mais, elle aura eu le mérite de réconforter l’ensemble du peuple malien face à cette grave crise. Le soutien de la Communauté internationale pour le Mali est sans faille. Le monde entier est prêt à nous aider. Un autre point positif, c’est la fin des sanctions dont faisaient l’objet notre pays et la reprise des relations avec nos partenaires privilégiés.
Le fait de prévoir les élections pour le début de l’année 2013 revient à penser que la Mali aura retrouvé l’ensemble de sa souveraineté territoriale d’ici là, car il est hors de question de les organiser avec les deux-tiers de notre territoire occupés. Le faire, reviendrait à accepter notre défaite face aux terroristes et autres bandits armés. Nous pouvons donc déduire que l’intervention militaire au nord est plus proche que l’on ne n’imagine.
A noter que le Mali bénéficie du soutien de la Communauté internationale mais il demeure dos au mur. La pression est donc (désormais) dans le camp malien. Les autorités maliennes de transition doivent agir vite et efficacement.
Ahmed M.THIAM