« Mais ce que l’on oublie, c’est que même dans certains pays qui n’approuvent pas notre politique, qui mettront tout en œuvre pour nous mettre en échec, nous avons des alliés naturels. Il y a en effet un mois, exactement un mois et deux jours, nous avons été informé par des amis de certains pays d’Europe dont l’Angleterre, que du 15 juillet au 15 août, il faudra s’attendre à des mouvements subversifs ayant comme objectif un coup d’Etat en République du Mali. L’on nous en avait même indiqué le processus. Il a été suivi et je vous en ai parlé tout à l’heure. Son point de départ était l’exploitation du mécontentement artificiel de certains frères commerçants et de certains transporteurs. Les artisans des coups d’Etat avaient pensé que le fruit était mûr au Mali et qu’il fallait simplement un peu de secousse pour que la direction de l’Union Soudanaise Rda, le Gouvernement et l’Assemblée nationales s’écroulent comme des fruits trop mûrs. Evidemment, ils n’ont pas compté sur la vigilance à laquelle je rends hommage de nos services de sécurité.
En effet, depuis un an, Kassoum Touré et les Fily Dabo Sissoko et Hamadoun Dicko, et tant d’autres, étaient suivis par heure. Nous savions où ils entraient, quand ils en sortaient. Et quelque fois, pour essayer de surprendre la vigilance de nos agents, ils laissaient les voitures très loin, empruntaient un taxi qu’ils croyaient anonymes ou marchaient à pied, pour aller à des rendez-vous. C’est après tout cela, que la direction du Parti a estimé que le moment était opportun pour épingler Kassoum Touré. D’abord, nous savions qu’il n’avait pas procédé à l’échange de tous ses billets. Nous savions aussi qu’en raison de son opposition à nos organismes d’Etat, il avait comme tant d’autres, une réserve de billets CFA. C’est pour cette raison qu’il a été arrêté. Mais il est bon de savoir, qu’avant, d’autres personnes avaient été arrêtées, des Libanais et des Maliens. Vous comprendrez donc pourquoi l’arrestation de Kassoum a suffi pour déclencher ce mouvement qui s’est rué sur le Commissariat de Police, qui a brisé des vitres et des portes de cet établissement ; qui a causé des dommages à des voitures du Gouvernement. Un mouvement qui, durant sa folle exaltation, est allé clamer sa joie devant une représentation diplomatique. Ce n’est pas la République du Mali qui a dirigé le pas des manifestants. Leur sympathie va à Fily Dabo Sissoko et à Hamadoun Dicko. Ils ont reçu très certainement de ces derniers, les mots d’ordre forgés par d’autres directeurs de conscience. En effet, Fily Dabo, les Hamadoun Dicko ne peuvent pas se consoler de ne plus pouvoir siéger à l’Assemblée nationale française ou au banc du gouvernement de la République française. Mais pour nous, le problème était clair. C’était clair, parce que les perquisitions auxquelles on a procédé aussi bien chez Hamadoun que chez Fily Dabo Sissoko, nous ont permis de saisir des preuves matérielles de leur trahison…. »
A suivre…
Youssouf Sissoko