La présidentielle de 2012 fait toujours courir certains cadres et responsables. Et pas des moindres. Le vérificateur général, Sidi Sosso Diarra, qui rendra le tablier à la fin de ce mois, a révélé, au cours d’une conférence de presse, qu’il ne se contentera pas de sa nouvelle vocation de « gentleman farmer », et qu’il nourrit lui aussi des ambitions politiques. Lesquelles ? Pour l’instant, motus et bouche cousue. Mais il est clair que cette envie subite d’animer la scène politique est en rapport avec les récents déboires du vérificateur en chef que quelques malins veulent vérifier avant de l’éjecter.
rn
rnLe vérificateur qui n’avait pour seule passion que l’expertise comptable, qui lui a permis de débusquer des saigneurs de haut niveau, vient de comprendre que la politique et les postes de responsabilité peuvent être de précieux parapluies contre les averses judiciaires et les aléas juridiques. Mais s’il n’entend abattre son tout de suite, il est plus que probable que ses appuis iront à cet autre Diarra, Cheick Modibo. Ancien chercheur à la Nasa américaine, haut cadre de la multinationale Microsoft, le savant vient de s’installer dans le paysage politique en lançant officiellement les activités de son parti, le Rassemblement pour la démocratie au Mali. Et ce n’est certainement pas pour amuser la galerie. L’homme a depuis un certain temps posé des actes qui démontrent à suffisance qu’il veut s’asseoir dans le fauteuil présidentiel, vingt après son beau-père, Général Moussa Traoré. Du coup, ce dernier a des problèmes et voit sa retraite coupée et perturbée. Il va devoir opérer un choix cornélien, tiraillé entre le fils, le gendre et l’héritier.
rn
rnEn effet, le fils légitime et légal, Cheick Boukadary Traoré, après plusieurs années d’aventures, a décidé, lui aussi de faire la même chose que son père : régner, depuis la colline de Koulouba, sur le Mali. Pour cela, lui aussi a créé un cadre d’actions politiques, le CARE, grâce auquel il espère arriver à ses fins. Il dit ne pas revendiquer le lourd héritage de son père, et venir pour changer son pays qui peine à décoller et à se dépêtrer de la gangrène sociale et économique. Son beau-frère légitime et légal ayant le même discours que lui, ils pourront certainement s’entendre pour partager la poire en deux.
Oui, parce qu’il n’y aura pas de troisième part pour l’héritier légitime et légal, Choguel Kokalla Maïga. Comptant fortement sur son parti, le Mouvement patriotique pour le renouveau, le président du MPR n’a jamais caché ses ambitions de remplacer un jour son père spirituel à Koulouba. Même si, depuis quelques années, ses ardeurs se sont quelque peu attiédies au fil du temps. Victime de l’hégémonisme démesuré du parti Adema, seul maître à bord pendant des années, qui l’a affaibli, le MPR a repris des forces et retrouvé des couleurs grâce à un flirt continu, soutenu et fructueux avec l’actuel locataire de la Maison du Peuple.
rn
rnCes trois hommes comptent tous sur trois facteurs pour gagner : la bénédiction de leur parent commun, le Général Moussa Traoré qui, contrairement à ce que beaucoup croient, contrôle encore d’importants relais et bénéficie de solides amitiés ; certains membres de son parti, l’UDPM, qui ont pu échapper à la boulimie des « Abeilles », et qui disposent encore d’importants fonds détournés au cours des années de dictature ; le soutien de l’actuel chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, un ex élément-clé du système Moussa Traoré grâce auquel il a obtenu ses galons d’officier. En 1991, ATT était lieutenant-colonel, ce qui n’était pas donné à tout le monde, surtout pas un officier démocrate et sincère. Il est donc temps, estime le clan Moussa Traoré, qu’ATT renvoie l’ascenseur. Justes échanges de bons procédés.
rn
rnMais parlant d’anciens chefs d’Etat, doivent-ils s’attendre à quelque chose de bon de la part d’Alpha Ouamar Konaré ? Après tout ce bon monsieur a été ministre (jeunesse, sport, art et culture) grâce à Moussa Traoré, il doit donc quelque chose aux fils légitime, par alliance et adoptif de l’ancien dictateur. Sûrement pas. Le premier président du Mali démocratique n’est reconnaissant envers personne. Même pas le parti qui l’a fait élire à la magistrature suprême, et qu’il a récompensé par l’élection de ATT.
rn
rnCheick Tandina
rn
rn
“