Le 12 avril 2012, Dioncounda Traoré prêtait serment pour un intérim de quarante jours, en remplacement du général Amadou Toumani Touré, président légalement élu en 2002 et réélu en 2007 par la voie des urnes, mais déposé par la voie des armes, quelques semaines après l’expiration de son dernier mandat. Un an plus tard, Dioncounda Traoré est toujours là, à la tête de l’Etat, parce que certains pays de la sous-région et le reste de la communauté internationale, tuteurs légaux d’un pays déglingué, ont décidé de refermer définitivement le chapitre ATT pour ouvrir une parenthèse dans l’histoire du processus démocratique. Ils ont appelé cela la transition, une période qui boucle, demain, ses douze mois. Quel en est le bilan ?
En signant avec la Cedeao l’accord-cadre du 06 avril 2012, le Cnrdre avait assigné à la transition deux missions essentielles : la libération des régions du nord occupées par des groupes armés terroristes et rebelles, et l’organisation d’élections libres, crédibles et acceptées de tous. Ces deux missions devaient être menées sous la supervision de la communauté internationale. L’engagement de la Cedeao aux côtés des forces maliennes était dû essentiellement au fait que ses pays membres craignaient un phénomène d’expansion de la menace jihadiste et terroriste vers leurs territoires. Car, en effet, dans cette vaste bande sahélo-saharienne sans véritables frontières contrôlables et contrôlées, les groupes armés islamo-terroristes pouvaient frapper et atteindre n’importe laquelle de leurs cibles placées dans la sous-région. Elle a donc promis de mobiliser des milliers de soldats pour se battre aux côtés des troupes maliennes. Ces cibles étant essentiellement des intérêts occidentaux, les pays occidentaux ne pouvaient à leur tour rester en marge et se devaient donc de s’impliquer, y compris sous un mandat de l’Organisation des nations unies.
Concernant la première mission assignée à la transition, c’est l’armée malienne qui devait être le fer de lance dans la guerre de libération du septentrion malien avec, pour couvrir ses arrières, les forces africaines. Mais des missions envoyées au Mali par la communauté internationales ont vite permis de se rendre à l’évidence : les autorités de la transition ne pouvaient pas accomplir leur mission de récupération du nord parce qu’elles n’avaient de forces armées et de sécurité à la hauteur. En clair, il faut reconstruire l’armée malienne, la réformer, la former, l’instruire et lui inculquer les notions de droit humanitaire. Après ce constat, un autre autant patent : les forces africaines, dans une mission internationale de soutien au Mali, n’existent que sur le papier et les projets (mauvais, d’ailleurs) de plans opérationnels que les chefs d’état-major de la sous-région soumettaient à leur chefs d’Etat et de gouvernement, et que rejetait régulièrement le Conseil de sécurité des nations unies.
Si le Mali ne peut pas faire cette guerre, si les Etats africains ne peuvent pas non plus la faire, qui la fera à leur place ? La France, bien sûr ! Elle avait déjà des ressortissants gardés en otage par les islamo-terroristes, moins d’une dizaine, mais pouvait rapidement voir ses plus de six milles ressortissants à Bamako et dans d’autres localités pris en également en otage. La menace s’est précisée, en effet, le 09 janvier quand les groupes armés ont fait une avancée fulgurante vers le sud du pays, en occupant deux villes stratégiques : Konna et Diabaly, d’où ils ont délogé les troupes maliennes avant de les occuper, et se préparer à progresser sur Sévaré puis Bamako. Les autorités françaises ont alors compris que sans une intervention rapide de leur pays, «le Mali n’aurait plus existé». Leurs ressortissants et intérêts auraient alors été plus que menacés.
Le 11 janvier, la France va intervenir par l’«opération Serval» et repousser les assaillants avant de les poursuivre jusque dans leurs derniers ressortissants de l’Adrar des Ifoghas. Aujourd’hui, grâce à la France et au Tchad, qui ne sont pas des pays membres de la Cedeao, les localités du nord sont libérées de la présence des jihadistes, même si la région de Kidal est de nouveau entre les mains et sous la coupole du groupe terroriste rebelle, le Mouvement national de libération nationale. La première mission de la transition a donc été remplie sans les autorités de la transition.
Ces autorités n’ont pas non plus rempli l’autre mission qui est d’organiser des élections dans le temps imparti à la transition. En revanche, elles sont dans la logique et la dynamique de tenir la présidentielle avant le 31 juillet, conformément au vœu et à la volonté de la communauté internationale. Mais ce calendrier, comme beaucoup d’autres sujets, divise la classe politique de même que la société civile et les 15% d’électeurs attendus. Les uns pensent qu’on ne peut pas organiser des élections libres et crédibles avant le 31 juillet parce que toutes les conditions ne seront pas réunies. Les autres pensent que de mauvaises élections valent mieux que pas d’élection, qu’il faut donc faire élire un président mal élu et sans légitimité ni légalité. Dans les deux cas, la transition n’aura pas rempli ses missions : libérer le nord et organiser des élections libres et crédibles.
Cheick Tandina
DEUX MALFRATS SUR CETTE PHOTO….!!!!
Moussa Ag,….
Ne vous en faites pas, l’histoire (au moins!) les jugera selon leurs actions pour le Mali, et personne ne les en protegera
C’est un officier lâche c’est après la transition que le sort de ces faux policiers sera géré avec leur mentor Aya .
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