Rétrospection : IBK, républicain et démocrate ?

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IBKLe mercredi 04 septembre, Ibrahim Boubacar Kéita, chef du Rassemblement pour le Mali (RPM) élu président de la République à l’issue du deuxième tour de scrutin, le 11 août, avec un score très élevé, était investi en grandes pompes dans ses nouveaux pouvoirs. Au nombre des invités qui ont fait le déplacement se trouvait un certain général Moussa Traoré, qui a dirigé le Mali d’une main de fer pendant près de vingt-trois ans (1968-1991).

 

IBK xxL’ancien président dictateur, qui s’appuyait sur deux structures, un organe militaire (Cmln, Comité militaire de libération nationale) et un parti-Etat (Udpm, Union démocratique du peuple malien), est tombé à la suite d’une insurrection populaire dont l’un des principaux meneurs était un certain Ibrahim Boubacar Kéita, activiste clandestin. Après la chute du dictateur grâce à l’intervention de l’armée dirigée par un certain Amadou Toumani Touré, c’est l’Adema, dont IBK est membre fondateur qui prendra les rênes du pouvoir à l’issue des premières élections libres au Mali. Ce parti, répondant aux exigences du peuple malien de combattre la corruption et l’impunité, fera des pieds et des mains, pour faire juger les membres du régime déchu pour crimes économiques et de sang. Pendant ce temps, usant de leur nouvelle influence sur la scène politique malienne, les responsables de l’Adema feront tout pour « tuer » définitivement l’Udpm, notamment en refusant aux héritiers de ce parti d’utiliser ses sigle et logo.

 

 

Pourtant, ce même mercredi 04 septembre, le général Moussa Traoré était présenté dans la salle d’investiture par IBK comme ayant été un « grand républicain ». Est-ce à dire que Moussa Traoré est un démocrate ayant le sens de l’honneur, de la dignité et de l’Etat ? Un hommage digne d’un nouveau président de la République à un grand homme ayant marqué l’histoire de son pays. En ce jour d’investiture, IBK se rappelait sans doute encore ses premiers pas à la direction de l’Etat lorsqu’il fut nommé, en février 1994, Premier ministre par Alpha Oumar Konaré.

 

 

A l’époque, seulement quelques mois après le coup d’Etat du 26 mars 1991, une grande partie des populations réclamait le retour du général Moussa Traoré parce qu’un mal-être social et économique venait de s’installer durablement. Il sera suivi bientôt d’une crise politique sans précédant mettant en cause les raisons avancées par les acteurs du mouvement dit démocratique pour renverser le président Traoré. Depuis, IBK a dû se rendre compte que le peuple malien avait compris la vraie nature des « démocrates sincères et patriotes » et qu’il nourrissait défiance et méfiance envers cette classe politique qui ne pense qu’à elle et à elle seule, prête à envoyer ses enfants dans les meilleures universités et grandes écoles du monde occidentale pendant que ceux des autres étaient exposés aux années blanches, noires et grises. En a-t-il tiré toutes les leçons ? Très certainement.

Quelques heures après avoir été investi dans ses nouveaux pouvoirs et rendu hommage au général Moussa Traoré, IBK choisit son premier chef de gouvernement parmi les victimes du vieux général, en l’occurrence Oumar Tatam Ly, fils de l’opposant et prisonnier politique Ibrahim Ly qui a passé de longues années dans les geôles septentrionales du pays, après avoir mené la contestation à visage découvert contre le régime UDPM-CMLN.

 

 

Selon certains, ce geste d’IBK sa volonté de mettre en œuvre son projet de réconciliation nationale, rendre au hommage au dictateur et consoler le fils de sa victime avant de les réunir autour de la même table. Pour les autres, le nouveau chef de l’Etat dont on rappelle très souvent la grande fermeté, l’extrême rigueur et l’autoritarisme débordant, aurait un faible pour les dictateurs. Ces derniers se rappellent sans doute que quelques heures avant son investiture, IBK était à Lomé (Togo) où il a rendu un vibrant hommage à Gnassingbé Eyadema, « grand républicain africain », grand homme d’Etat qui aurait marqué l’histoire de l’Afrique. Et en effet, l’ancien président togolais aura marqué l’histoire du continent pour en avoir été le premier putschiste, celui qui aurait tué de sang froid un président en exercice, celui qui aurait sévi pendant des décennies contre son peuple et la démocratie, celui qui n’aura quitté le pouvoir que contraint et forcé par la mort, celui qui aurait légué ce pouvoir à son fils, encore en exercice. Ce président dictateur, IBK a salué en lui le grand républicain, démocrate et homme d’Etat.

 

 

Mais la perception que le nouveau président malien a des notions de républicain et de démocrate n’étonne plus grand monde. Après tout, ne dit-on pas qu’il n’a jamais condamné publiquement le coup d’Etat qui, en mars 2012, a renversé un président démocratiquement élu, qu’il s’est fait élire grâce aux cercles rétrogrades de l’armée et de l’armée ?

 

 

Cheick TANDINA

 

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Il est parfaitement claire que IBK n’est ni un républicain, ni un démocrate. C’est juste un homme de pouvoir qui a su exploiter les circonstances.
    Rien que ses accointances avec la junte putschiste et son vibrant hommage rendu à Moussa Traoré le disqualifient comme démocrate et comme républicain.
    Une analyse correcte de ses positions, de ses réactions et de ses non-réactions depuis le coup d’état et son comportement pendant et après les élections conduit à penser à un montage et à une longue collaboration souterraine avec la junte et les religieux pour aboutir à son élection. Ne soyons pas dupes, pour faire de la politique, on lit Machiavel et on l’applique ou pas quand il le faut.
    L’hommage à Moussa qui montre vraiment son vrai visage est tout ce qui illustre son non-appartenance au camp des démocrates et des républicains. Celui dont il a fait l’éloge est un condamné à mort de la justice malienne, le dénie de cette justice de l’état est ce qu’il y a de plus anti-républicain.

  2. QUELLE COMPENSATION macabre ,mr le journalists?Attribuer le titre de ” republicain”a l’assassin d’un pere democrate et nommer le fils de de denier ” premier ministre” QUELLE aberration!!!UNE telle potion peut-Elle sceller la reconciliation au Mali?IL FAUT QUE LES MALIENS OUVRENT LEURS YEUX,Le president IBK a toujours eu un Faible pour la dictature dont il use pour gouverner sous le couvert de”l’autorite de l’etat”!!!

  3. Nous disons et rappelons tout le monde entier sait avec 1brin d’honnêteté que le lettré mutant politique malien nouveau président du Mali 1des responsables de la déliquescence du Mali depuis les évènements du « fameux 26Mars 1991» a occupé des postes importants dans son pays

    Nous disons et rappelons qu’il fut 1er ministre président de l’assemblé nationale chef de parti politique membre de la mouvance présidentielle

    Nous disons et rappelons que le lettré mutant politique nouveau du président du Mali 1des responsables de la déliquescence du Mali avec ses homologue lettrés mutant politiques maliens députés maires sociétés civiles Hommes en armes religieux tous responsables de la déliquescence du Mali ont fait du pouvoir 1pouvoir héritage clanique dans 1démocratie bananière des tropiques de l’impunité reine d’injustice d’inégalité avec 1gestion égoïste cupide malhonnête laxiste insouciante dépensière arrogante de la « bouffaille » des deniers publics des dons des élections truquées bâclées

    Nous disons donc que le lettré mutant politique nouveau président du Mali 1des responsables de la déliquescence du Mali n’est ni 1 vrai républicain ni 1 vrai démocrate du fait qu’il n’a jamais démissionné de ses postes de responsabilité pour montrer son désaccord comme le font les vrais républicains et vrais démocrates et par ailleurs tout le monde entier a encore en mémoire ses « fameuses paroles » anti républicaines adressées aux élèves et étudiants de parents pauvres

    Nous disons que le lettré mutant politique nouveau président du Mali 1 des responsables de la déliquescence du Mali ses homologues lettrés mutants politiques maliens Hommes en armes sociétés civiles religieux tous responsables de la déliquescence du Mali et les lettrés mutants politiques africains tel le Molosse ne peuvent jamais et ne pourront jamais changer leur « déhontée façon » de s’asseoir d’agir de se comporter car l’habitude est 1seconde nature qui revient toujours au galop

    Nous disons et rappelons le lettré mutant politique malien nouveau président du Mali 1des responsables de la déliquescence du Mali avant son investiture est allé remercier probablement aux frais des contribuables maliens les mêmes lettrés mutants politiques présidents africains que le lettré mutant politique président intérimaire 1des responsables de la déliquescence du Mali encore en fonction était déjà allé remercier au nom du tout le peuple malien donc des dépenses de trop ce qui est propre aux républiques bananières des tropiques

    Nous disons et rappelons que le lettré mutant est allé remercier son « Marabout » à domicile pour avoir contribuer à son élection ce qu’il n’a pas pour les autres pauvres citoyens qui ont contribué à son élection donc « 2poids 2mesures » ce qui est anti républicain

    Nous disons et rappelons qu’il confirme les soit disant pré accord de « Soudanisation Balkanisation du Mali avec l’apologie de l’impunité et du racisme de Ouaga » au nom toujours d’1soit disant réconciliation des républiques démocratiques bananières des tropiques car dans 1vraie démocratie personne n’est au dessus de la loi surtout des criminels qui ont tué violé handicapé des pauvres citoyens lambda sur des bases tribales raciales

    Nous disons et rappelons que pendant sa « ronde » des pauvres citoyens lambda sont morts suite à des inondations il n’a ni interrompu sa « ronde » comme le ferait 1président d’1 vraie démocratie ni adressé le même jour 1message de compassion pour les victimes ce qui 1attitude anti républicaine

    Nous disons et rappelons à son investiture il a dit de Moussa Traoré qu’il est 1républicain et lui a rendu des hommages or tout le monde entier sait avec 1brin d’honnêteté même les tarés idiot de naissance et ceux qui refusent de connaitre la vérité d’1situation pour des raisons primaires égoïstes ce que fut la gestion du pouvoir par Moussa Traoré

    Nous disons et rappelons à l’instar de ses homologues lettrés mutants politiques présidents africains il a été clair dès son élection « le gâteau malien ne sera point partagé » seuls lui et ses « fidèles Doungourous et Klébars » y ont droit même pas les pauvres citoyens et citoyennes lamda qui l’ont voté

    Nous disons que le nouveau gouvernement du lettré mutant politique nouveau président du Mali et 1des responsables de la déliquescence du Mali ne pouvait donc pas être autrement car c’est le fondement des républiques démocratiques bananières des tropiques du pouvoir héritage clanique des lettrés mutants politiques africains Hommes en armes sociétés civiles religieux

    Nous disons et rappelons que les anciens qui avaient le sens aigu de l’observation disaient d’1 fieffé menteur et d’1 escroc aux paroles mielleuses et flatteuses « Politiguimôgo »

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