La question était jetée dans les décombres de l’oubli, depuis la déclaration du président IBK : « ATT à bientôt ». A la surprise générale, le président du MPR, le Dr Choguel Kokalla Maïga à la faveur de son discours d’ouverture du 5ème congrès de son parti, le MPR, comme un appel de pied est revenu avec insistance sur le retour d’ATT au bercail comme principal gage de réconciliation nationale. Quelques jours seulement après, les députés ont annulé toute poursuite contre le soldat de la démocratie, actuellement en exil à Dakar, à travers un vote honorable. L’appel du président du MPR a donc eu des échos favorables au niveau du parlement national.
Jamais avant Choguel. K.Maïga du MPR, un homme politique de premier plan de la majorité présidentielle n’avait exprimé à haute voix le retour d’ATT au bercail. Certes, des partis comme PDES ou PS Yelen Kura de Amadou Koïta et d’autres associations comme ‘’Ankaben’’ avaient d’une manière ou autre évoqué la question, sans grande conviction. Idem pour les partis de l’opposition, qui ont même inséré la question dans leur déclaration de marche, avant de baisser les bras.
A la surprise générale, le président du MPR a porté haut sa voix pour indiquer à l’actuel président de la République que la principale clé de voûte pour la réconciliation nationale et la décrispation de la situation politique reste le retour d’ATT. D’ailleurs, le tigre en chef est parti même loin en indiquant la démarche à suivre. Cela, quand il affirme que pour une organisation ordonnée de son retour au pays natal, les Autorités maliennes doivent vite prendre attache avec la CEDEAO qui avait supervisé son départ en exil. Toute démarche, selon Choguel, qui grandirait notre pays.
Sans réconciliation, l’on ne peut pas parler d’union nationale. Or, sans union nationale, pas de solutions viables au principal danger qui guète notre pays : le risque réel de remise en cause de son unité et sa partition.C’est pourquoi, il a suggéré que les autorités actuelles, tout en respectant les blessures et les frustrations des uns et des autres, pourrait prendre à bras le corps cette initiative qui sera de nature à décrisper la situation politique. « Nous pensons sincèrement qu’aujourd’hui, sauf pour raison de sécurité personnelle, son exil forcé ne sert en rien les intérêts supérieurs de la Nation » a-t-il proposé.
Hasard du calendrier ou concours de circonstance ?
En tout cas quelques jours seulement après ce discours historique du président du MPR, un grand pas vient d’être amorcé en ce sens, pour ne pas dire que le principal obstacle pour cela fut levé. Il s’agit de l’annulation de toute poursuite judiciaire contre l’ancien chef de l’Etat, par une résolution de l’Assemblée nationale. A l’issue de cette session, ce sont 104 députés qui ont voté contre cette poursuite, 5 pour, 6 abstenus et 2 bulletins nuls.
Faut-il le rappeler, à la suite de la mutinerie des éléments de Kati, le 22 mars 2012, le président ATT est descendu du palais de Koulouba pour se retrancher dans un endroit inconnu, avant de réapparaître le 04 avril, pour annoncer sa démission de la présidence de la République et s’exiler le lendemain vers le Senégal, tout cela sous l’égide des émissaires de la CEDEAO.
Le 27 décembre 2013 le gouvernement du Premier ministre Tatam Ly, premier du président IBK, par un communiqué diffusé sur l’ORTM informe l’opinion publique nationale et internationale que l’Assemblée nationale, siège de la Haute cour de justice, venait d’être saisie par la lettre n°285/PG-CS du 18 décembre 2013, d’une dénonciation des faits susceptibles d’être retenus contre Amadou Toumani Touré, ancien président de la République pour haute trahison. Cela, pour avoir facilité la pénétration et l’installation des forces étrangères sur le territoire national, faits prévus et réprimés par l’article 33, al 2 du code pénal.
Comme il fallait s’y attendre, une commission d’enquête parlementaire a donc été mise en place, dont le rapport est resté dissimulé sous les boubous jusqu’à cette session parlementaire de la sixième législature. Ainsi les députés après deux jours de débats ont finalement annulé toute poursuite contre le précurseur du PDES. Ce faisant l’ancien président de la République Amadou Toumani Touré pourra donc regagner le bercail. Pour ce faire, le Président du MPR avait déjà pris les devant en suggérant au président IBK de prendre attache avec la CEDEAO pour mieux organiser ce retour. Un grand acte politique à mettre à l’actif du président du parti du tigre debout.
Moustapha Diawara