Retour de Dioncounda Traoré au bercail: L’urgence pour sauver la transition

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Trop longtemps attendu dans le pays, le président par intérim, Dioncounda Traoré, en convalescence à Paris, depuis son agression dans son bureau de Koulouba, est retourné au bercail dans une liesse populaire. Accueilli à l’aéroport par les personnalités du pays,  Dioncounda Traoré voit son retour annoncé comme un signal fort pour sauver la transition en cours.

Accueilli à l’aéroport international de Bamako Sénou, dans une liesse populaire, le président Dioncounda Traoré, absent du pays depuis deux mois pour ses soins à Paris, à la suite de son agression dans son bureau de Koulouba, par des vandales déchaînés, voit son retour annoncé comme un signe positif pouvant sauver la transition en cours.

Depuis de longues semaines déjà, le PM, de plus en plus contesté, ne faisait plus l’unanimité au sein de la classe politique dont une frange importante demandait son départ de la Primature. Egalement, au sein de l’opinion publique, une certaine amertume gagnait les habitants des régions nord-Mali, lesquels manifestaient une certaine impatience vis-à-vis du gouvernement de transition, accusé de ne pas pouvoir réagir avec efficacité face au défi de la reconquête de ces zones occupées par des groupes armés islamistes extrémistes qui sèment la désolation parmi la population civile.

A plusieurs reprises, dans ces zones occupées, ce sont les populations; les jeunes et les femmes, excédée face à l’abus des occupants qui se sont révoltés au risque de leur vie. L’Etat, dans toutes ces situations de détresse, plutôt que d’actionner des actions de libération et de sécurisation des populations, s’est le plus souvent contenté de publier les communiqués de condamnation qui avaient peu d’emprise sur les hors de la loi.

Critiquée au nord par des habitants désemparés, la transition de Cheick Modibo Diarra est également dénoncée à Bamako par des partis politiques qui mettent en avant l’incompétence de l’équipe à agir conformément à l’urgence de la situation. Les partis politiques et les acteurs de la société civile ont d’ailleurs bien saisi les récriminations de la communauté internationale, par l’intermédiaire de la Cedeao, qui a reproché au Premier ministre Cheick Modibo Diarra de ne pas constituer un gouvernement d’union nationale, conformément à l’esprit de l’accord-cadre, signé le 6 avril dernier entre la Cedeao et le CNRDRE pour le retour à la normalité constitutionnelle, et de lui enjoindre la formation d’un gouvernement d’ouverture, d’ici la date fatidique du 31 juillet prochain.

Dioncounda Traoré est arrivé donc au pays à quelques jours seulement de l’expiration de cette échéance. Il doit alors s’impliquer à élargir la base des discussions avec différentes sensibilités du pays entre son Premier ministre, en difficulté, et des courants divers des partis politiques et des acteurs de la société civile, en vue de ne pas se laisser surprendre par l’ultimatum de la communauté internationale.

Selon de sources concordantes, Dioncounda Traoré, dans le contexte actuel des choses, compte tenu de certaines réalités des négociations dont ont pense déjà qu’elles seront dures à mener, pourra demander à ses pairs de la Cedeao, qui lui font confiance, de prolonger le délai de l’ultimatum, dans le but de lui permettre de mieux discuter avec les différentes sensibilités politiques et de la société civile en vue de parvenir à un meilleur casting autour d’un gouvernement de transition qui a beaucoup perdu du temps.

Autre dossier chaud: le sort réservé à l’ex-junte militaire, le capitaine Amadou Haya Bolly de Kati et ses hommes. Même s’il y a eu accalmie autour du président intérimaire, le capitaine Sanago ayant décidé d’aller «accueillir son président», selon ses propres dires, il est évident que le président Dioncounda Traoré doit nécessairement trancher certaines interrogations capitales sur le sort réservé à l’ex-junte militaire. De plus en plus, la communauté internationale est particulièrement allergique à toute intrusion militaire dans la sphère politique et menace même de sanction les gens qui se seraient rendus coupables de perturbation à l’encontre du processus de la transition.

Comme quoi le président Dioncounda Traoré détient toujours entre ses mains la carte maîtresse pour sauver la transition.

F.M

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