Malgré les insuffisances dues à une crise multidimensionnelle, l’élection présidentielle 2013 a été retenue comme la meilleure depuis l’indépendance de notre pays. Cette crise nous a révélé les limites de notre système démocratique basé sur le consensus. Tous les maliens sont, désormais, unanimes qu’il faut une autre démocratie, celle qui fait participer l’ensemble de la société civile et celle qui abrite en son sein, une réelle opposition capable de critiquer le régime en place.
Le coup d’Etat militaire du 22 mars et la crise politico-sécuritaire qui s’en est suivi nous ont dévoilé les défaillances de la démocratie consensuelle. Il s’agissait, nous disait-on à l’époque, d’un système politique innovant qui n’existait nulle part ailleurs et qui accordait une part du pouvoir à tout parti politique. Cette politique nous a valu l’absence d’une réelle opposition à même d’alerter le régime en place sur les erreurs ou les dérives qu’il aura commis. Résultat, comme tout le monde avait sa part du gâteau, personne n’osait critiquer le régime en place, au risque d’être privé des privilèges du système. Ce qui voulait dire que tout ce que le président de la République et son gouvernement faisaient, étaient forcément bon.
Désormais, il nous faut tirer les leçons de l’échec de notre système démocratique. Place maintenant à la démocratie participative qui accorde une place importante à la société civile dans toutes ses composantes. Il est grand temps que les maliens s’approprient ce modèle de gouvernance qui est, sans doute, la meilleure au monde. Qu’ils se l’approprient et qu’ils l’adaptent aux réalités sociopolitiques locales. Une autre leçon à tirer, au niveau des gouvernants, c’est de voir l’émergence d’une forte opposition, presqu’aussi forte que le régime en place. Les maliens ont besoin d’une telle pratique démocratique.
Après la présidentielle 2013 qui s’est déroulée en deux tours, tout porte à croire que le Mali s’apprête à vivre une démocratie pleine et entière. Les prochaines législatives qui s’annoncent cruciales pourraient bien voir émerger au sein de notre système politique et pour la première fois, une réelle opposition. Il est fort possible qu’à l’issue de ce scrutin, la majorité parlementaire soit obtenue par le parti URD du candidat Soumaila Cissé, malheureux au second tour de la présidentielle. Et dans ce cas de figure, M. Cissé pourrait bien être président de l’Assemblée Nationale du Mali et exiger par la même occasion un premier Ministre au sein du gouvernement d’IBK.
Si jamais ce scénario venait à se réaliser, notre jeune démocratie s’en retrouvera grandi, même si, il faut le dire, ceci ne facilitera pas la tâche au président en exercice.
Ahmed M. Thiam
La 1ere tache c est reunir tous les fils de l essentiel le developpement du Mali . Cela passe par le pardon
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