Dans un communiqué déposé dans notre rédaction, signé par le secrétaire à la communication, ME Demba Traoré, le parti Union pour la République et la Démocratie (URD) s’insurge contre les propos tenus par M. Mohamed AG Erlaf, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation sur les ondes de RFI, le samedi 14 janvier.
« Ce matin du 14 janvier 2017, en écoutant l’émission spéciale de RFI sur le sommet Afrique-France, j’ai entendu Monsieur Ag Erlaf, Ministre de l’Administration Territoriale du Mali, expliquer que la saisine de la cour constitutionnelle par l’opposition contre certaines dispositions de la loi n°2016-11/AN-RM portant modification de la loi n°°2012-007 du 07 février 2012 modifiée portant code des collectivités et certaines dispositions de la loi n°16-49/AN-RM portant Loi électorale, aux fins de les déclarer contraires à la constitution, a “énormément retardé” l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger », introduit le communiqué. Ces propos poursuit le communiqué, même s’ils viennent d’un Ministre qui se spécialise de plus en plus dans l’art de semer la confusion et le désordre dans l’esprit de ses concitoyens, méritent d’être démontés tant ils sont dépourvus de toute vérité.
S’agissant de la saisine de la cour constitutionnelle par l’opposition contre la loi 2016-11/AN-RM portant modification du code des collectivités, instituant les autorités intérimaires, l’URD précise que ladite loi a été adoptée par l’Assemblée Nationale en sa séance plénière du 31 mars 2016. Par requête en date du 11 avril 2016, les députés du Groupe parlementaire VRD, en application de l’article 88, alinéa 2 de la Constitution, ont déféré à la cour constitutionnelle certaines dispositions de ladite loi. La cour constitutionnelle a, par arrêt n°2016-05/CC en date du 05 mai 2016, rejeté le recours de l’opposition. Le Président de la République a promulgué ladite loi sous le numéro 2016-013 du 10 mai 2016, soit un mois après la saisine de la cour constitutionnelle. L’URD rappelle que l’Accord pour la paix a été définitivement signé le 20 juin 2015 avec chronogramme précis des actions à mener dans le cadre de son application. Et le principal parti de l’opposition de s’interroger «En quoi le court délai de moins d’un mois mis à profit par la cour constitutionnelle pour examiner le recours de l’opposition peut-il être considéré honnêtement comme un énorme facteur de blocage? Qu’est ce qui a empêché le Gouvernement d’installer les autorités intérimaires ? » « Au lieu de répondre à ces vraies questions, et reconnaître l’incapacité et l’incompétence avérée du Gouvernement à faire avancer le processus de paix, honnêteté intellectuelle obligeant, le Ministre Ag Erlaf préfère chercher des poux sur une tête rasée », peut-on lire dans le communiqué. Selon les termes du communiqué, le Ministre a trouvé que la saisine de la cour constitutionnelle par l’opposition contre la loi 16-49/AN-RM portant loi électorale a énormément retardé l’application de l’Accord. Ce qui au terme du communiqué constitue « un mensonge ». Et le communiqué de poursuivre « Dire dans ces conditions que la saisine de la cour constitutionnelle par l’opposition a énormément retardé l’application de l’accord de paix relève d’un pur mensonge qui tue tout espoir, en ce début d’année 2017, de voir le Gouvernement se débarrasser de son désormais mode de gouvernance préféré qu’est le mensonge ». « Dans la même émission de RFI de ce 14 janvier 2017, le Ministre Ag Erlaf, membre du Bureau Politique National du RPM, en réagissant aux propos du Chef de file de l’opposition sur la même antenne, affirme que les élections communales du 20 novembre 2016 se sont bien déroulées; que tous les opposants ont pu voter sans problème dans leur base respective. Il affirme que les élections n’ont pas pu se tenir dans une cinquantaine de communes seulement », peut-on relever dans le communiqué. « Je me demande si nous sommes dans le même pays que le Ministre Ag Erlaf » s’interroge l’ex député Me Demba dans le communiqué. C’est pourquoi, il invite tout simplement le Ministre à visiter les recours déposés contre les résultats du scrutin dans les trois tribunaux administratifs du Pays. « Il se rendra compte que 90% de ces recours en annulation partielle et ou totale des résultats ont été initiés par son parti, le RPM, pour les motifs suivants : Fraude généralisée, mauvaise organisation, achat de conscience, impartialité de l’administration et des agents électoraux…etc. » ajoute le communiqué. Selon Maitre Demba Traoré, l’opposition a officiellement dénoncé la mauvaise organisation du scrutin, elle le maintient. « Que le RPM lui emboîte le pas, à travers ses nombreux recours, à l’insu de son Ministre et militant Ag Erlaf, prouve à suffisance que l’opposition n’est pas seule à croire et à dire que lesdites élections ont été très mal organisées » peut-on souligné dans le communiqué. Et le parti de la poignée de main de rappeler au Ministre que jamais la méthode de diversion pour faire oublier ou pour semer la confusion ne passe chez un peuple qui a de la mémoire, qui a comme vertus cardinales : probité, respect, considération pour la dignité et l’honneur de chacun de ses enfants. Gérer, c’est être responsable ! « Avec l’attention requise, l’URD continuera de suivre et de critiquer l’action gouvernementale pour le bonheur de notre démocratie », conclu le communiqué.
Abdrahamane Sissoko