Avec à leur tête l’honorable Mamadou Diarrassouba, les députés élus à Dioïla, excepté le seul de l’opposition, ont investi le terrain le week-end dernier. L’objectif principal était d’expliquer à la population du Baniko le projet de loi constitutionnelle qu’ils ont adopté.
Fidèles à la tradition, les députés élus dans la circonscription électorale de Dioïla se sont rendus dans ladite localité pour faire la restitution à la base du projet de loi portant révision de la Constitution, adopté par l’Assemblée nationale le 3 juin.
Après les messages de gratitude du maire Yacouba Dowélé Mariko et du préfet Dédeou Maïga à l’endroit des députés pour leur engagement constant à informer la base sur les grandes décisions du pays, la délégation de Diarrassouba a décortiqué le sujet à l’assistance.
Saluant cette mobilisation de grand jour témoignant l’intérêt qu’accorde la population à la question, Mamadou Diarrassouba a expliqué le bien-fondé de la révision constitutionnelle. Après 25 ans d’application, la Constitution de février 1992 a montré ses limites. Le besoin de son adaptation à l’évolution du monde s’est imposé à nous. D’où l’impérieuse nécessité de sa révision pour corriger les lacunes et faire face aux défis cruciaux de l’heure.
Pour déminer le terrain, l’enfant chouchou du Baniko a démenti les intoxications auxquelles certains détracteurs de ce projet s’étaient livrés. «La révision constitutionnelle n’entraine pas un changement de régime. Le nombre et la durée du mandat du président de la République, des députés et des élus communaux n’ont pas été modifiés », a-t-il rassuré.
Mieux, pour prouver l’inclusivité et la pertinence du processus de révision de la loi fondamentale, Diarrassouba a rappelé les auditions citoyennes dans toutes les régions du Mali, permettant de prendre en compte les préoccupations de tous. Ainsi que celle de la participation de l’opposition au vote bloqué de 66/75 amendements et l’acceptation de 37 de ses 43 amendements. Un fait qui prouve que tout le monde approuve la légitimité de la révision constitutionnelle. Dans ces conditions, ajoute l’orateur, il est inutile de rappeler que les détracteurs de ce processus, qui tentent de faire croire qu’il y a violation de la constitution, sont en manque d’argument. Contrairement à l’intoxication entretenue par certains, cette révision ne viole nulle part l’aliéna 3 de l’article 118 qui dispose qu’aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. Cet article, inspiré de la constitution française, fait référence à une occupation des forces étrangères. Or, argumente-t-il, «l’intégrité territoriale du Mali, au sens du droit international, n’est pas compromise par l’occupation d’une quelconque puissance étrangère. Les frontières du Mali restent intangibles. Donc, on ne saurait parler de violation de la Constitution. Partant, il a invité ses interlocuteurs du jour à servir d’ambassadeurs pour relayer la bonne information au reste de la population du cercle.
Pour sa part, Cheick Fantamadi Traoré, député Adema, a expliqué la procédure d’organisation du référendum. A l’en croire, les 75 amendements formulés par le parlement justifient l’attachement du Président de la République et des députés à la prise en charge des préoccupations soulevées par les citoyens. Le Président IBK nous a toujours demandé de « faire ce qui est bien pour le pays». Ce qui prouve que le texte révisé correspond aux attentes de la population, a précisé Cheick Fantamadi Traoré. Sur ce, il a détaillé les modifications apportées aux 17 articles sur les 122 anciens, sans oublier de présenter les nouveaux articles ayant abouti aux 148 articles pour la loi révisée.
Aux termes de la rencontre, les participants ont exprimé leur satisfaction. A les en croire, cette session leur a permis d’être édifiés et de s’approprier le projet de loi constitutionnelle. Avant de promettre de servir de relai auprès de leur base afin qu’elle ne soit pas la proie de ceux qui tentent d’intoxiquer les électeurs.
Oumar KONATE