Si le chef de l’Etat, Colonel Assimi Goïta, tente de rassurer l’opinion nationale et internationale de sa bonne foi pour le respect du calendrier électoral, tel n’est pas le cas de son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. Les balades de santé et les vastes chantiers émanant d’un régime légitime que celui-ci entend réaliser pendant le reste de la période transitoire fait douter plus d’un de sa volonté à respecter la durée de la transition, fixée à 18 mois.
Eu égard aux discours et gestes du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le scepticisme marque de plus en plus les esprits des Maliens au sujet du respect du délai de la transition. Car, chargé de coordonner les actions du gouvernement pour aboutir à l’organisation des élections crédibles et apaisées, le Premier ministre a un agenda de quinquennat. Un agenda qui ne rime pas avec celui du chef de l’Etat qui veut donner bonne impression. C’est pourquoi, les observateurs les plus avisés commencent à dénoncer ce désordre qui s’installe au sommet de l’Etat. C’est le cas du Parti pour la renaissance nationale (Parena). Dans un communiqué rendu public la semaine dernière, le parti du bélier blanc a exprimé son inquiétude face à la cacophonie qui s’installe au sommet de l’État sur des questions fondamentales.
Pour le comité Directeur du Parena, le PM semble ne pas comprendre les orientations du chef de l’Etat.
Alors que dans son discours d’investiture, le 7 juin, le Président de la Transition s’engage solennellement à mettre en œuvre de façon judicieuse les conclusions du Dialogue national inclusif, le Premier ministre, lors de sa réunion avec les membres de son gouvernement, le 13 juin, ignorant l’engagement présidentiel, annonce l’ouverture d’un chantier hasardeux comme celui des «Assisses nationales de la refondation », sur « instructions », dit-il, du président de la Transition, s’indigne le Parena. Pire, s’inquiète le parti du bélier blanc, dans son discours d’investiture, le président de la Transition s’engage, sur la base d’une feuille de route, à conduire «la mise en œuvre des actions prioritaires nécessaires à la réussite de la Transition, notamment l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes aux échéances prévues», au même moment, le Premier ministre entretient un flou artistique sur le respect de la durée convenue de la Transition.
« Il est clair que les chantiers que le Premier ministre veut ouvrir visent à préparer les conditions d’un prolongement de la période transitoire.En effet, il est évident que le temps restant ne saurait suffire pour entreprendre l’organisation non consensuelle d’«assises de la refondation » aux contours et à la durée imprécis, ensuite conduire des réformes et organiser la présidentielle et les législatives», a déclaré le comité Directeur du Parena.
Pour mettre fin à cette confusion que crée Choguel Kokalla Maïga, le Parena invite les autorités à s’asseoir avec les représentants des forces vives pour actualiser la feuille de route et convenir des modalités d’organisation des élections devant marquer la fin de la Transition.
Oumar KONATE