Résolution des multiples crises : Le Parena propose, la majorité se rebiffe

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Boulkassoum HAIDARA,  Tiéblé Dramé
Boulkassoum HAIDARA, Tiéblé Dramé

Décidément, la majorité présidentielle n’aime pas  la contradiction et ne supporte pas non plus qu’on tente de l’épauler à résoudre les nombreuses difficultés que traverse le pays. Elle vient de le prouver, encore une fois, suite à la publication d’un mémorandum du Parena qui ne cherche qu’à l’aider à sortir de l’impasse.

 

Et voilà que c’est reparti, la toute « petite » opposition contraint la « grande » majorité à pousser une fois de plus des cris d’orfraie. Le 17 avril dernier, le Parena avait rendu public un premier mémorandum qui a fait sortir la majorité de ses gonds tant les accusations portées par l’opposition étaient graves. Au lieu de convier le Parena autour d’une table de discussion comme l’aurait fait n’importe quel dirigeant frappé du sceau de la rigueur, de la responsabilité de l’éthique, avec comme objectif de recueillir ses propositions et recommandations, le Premier ministre et son président auraient « superbement ignoré » ce mémorandum, à en croire une coordination de la majorité présidentielle au bord de l’implosion.

 

De même, la majorité a « superbement » dédaigné l’invitation à un débat contradictoire et public sur les antennes de l’Etat, à laquelle elle a préféré des réponses dans les médias.

 

Mais le Parena n’a pas l’habitude de pratiquer la langue de bois, ses dirigeants n’ont pas leur langue dans la poche. Aussi, le « parti du bélier blanc » remet le couvert pour servir de croustillantes recommandations. C’était le 12 juillet dernier, à l’occasion d’une conférence débat organisée par le mouvement des jeunes du parti. Le thème de cette rencontre ? « La situation politique nationale : comment sortir de l’impasse »

 

L’opposition offre ainsi, encore une fois, à la majorité l’occasion d’animer des débats sur les questions d’intérêt national dont la non résolution a effectivement conduit le pays dans une impasse d’où il n’est pas près de sortir. Cette impasse, c’est la majorité elle-même qui en reconnait l’existence quand elle parle du « contexte politique extrêmement difficile pour notre pays.»

 

Ce faisant, ce n’est pas pour donner raison au Parena mais pour sermonner ses cadres et les inviter à la fermer sur les problèmes de la République : « la conduite d’un dirigeant politique doit porter le sceau de la rigueur, de la responsabilité, de l’éthique ». Ce qui est vrai.

 

Une majorité présidentielle au bord de l’implosion

Aussi, au lieu d’un sermon, les dirigeants du Parena méritent la plus grande attention car en critiquant l’action gouvernementale, ils font preuve de rigueur, de responsabilité et d’éthique que le peuple malien attend de ses acteurs politiques.

 

S’agissant de la communication sur les problèmes de l’heure et de ce qui est fait pour les solutionner en particulier, le Parena demande tout simplement que les autorités se prononcent sur ces questions afin que le peuple sache ce que ses dirigeants font de leurs dix petits doigts.

 

Dans une récente tribune, la fragile coordination de la majorité présidentielle au bord de l’implosion prétend que le président de la République, depuis son élection, a fait de la crise du nord une question vitale. Au constat, la question du nord n’a intéressé le candidat IBK que lorsqu’il s’est agi d’en faire un moyen sûr de parvenir à Koulouba par des promesses de résolution rapide. Promesses non tenues car ce n’est que dix mois plus tard qu’il a engagé avec les groupes armés terroristes des pourparlers qui devaient démarrer deux mois après son investiture. Et même là, il a fallu que la situation dégénère après le téméraire voyage du Premier ministre à Kidal. Avant et après ce tumultueux voyage, rien de ce que la majorité a fait ou prétendu faire n’a été porté à la connaissance d’un peuple malien de plus en plus soucieux et d’une communauté internationale de jour en jour méfiante et sceptique quant aux capacités d’IBK à diriger la barque.

 

Aujourd’hui encore, des pourparlers sont menés à Alger entre gouvernement malien et groupes terroristes sans que le peuple soit informé de leur déroulement. Parce que tout simplement le gouvernement n’a pas daigné associer les médias privés, qui sont quand même les plus lus et écoutés, à l’événement. Pas plus que les fins connaisseurs du dossier, comme le président du Parena, n’ont été invités. Et ces négociations à huis clos amènent nombre de Maliens à se demander si les autorités ne sont pas en train de faire les compromissions les plus graves.

 

Dans la même tribune, la fragile coordination de la majorité présidentielle au bord de l’implosion affirme que « le gouvernement du Mali demeure un partenaire crédible »

Alors là il va falloir peut-être expliquer aux Maliens ce que veut dire exactement ce mot « crédible ».

 

 

Négociations à huis clos

Doit-on se prévaloir d’une quelconque crédibilité lorsque les institutions financières internationales, et non le Parena, vous accusent d’opacité dans la gestion de certains marchés publics ? Des accusations de malversations sont certes distillées mais elles émanent plus de Bretton Woods que de la Rue Soundjata Kéita. C’est si et seulement si ces accusations s’avéreront infondées que le Mali redeviendra crédible et aura de nouveau sa pitance.

 

Mais visiblement, c’est concernant l’armée que le président de la République a le plus de projets, si l’on en croit la fragile coordination de la majorité présidentielle au bord de l’implosion, qui en veut pour preuve un discours d’IBK à l’occasion de la fête de l’armée, le 20 janvier dernier. Depuis près d’un an, la majorité serait en train de réorganiser l’armée, sur fonds propres, afin qu’elle relève les défis sécuritaires. A se rappeler ce qui s’est passé à Kidal les 17 et 21 mai dernier, malgré l’apport en fonds propres et le concours de l’Union européenne, IBK s’est en effet trompé de Mali et d’époque, et se trompe de combat en fuyant les débats pour se réfugier derrière des tribunes et articles de presse qui n’apprennent rien de nouveau aux Maliens sur ses véritables aptitudes à mener la barque Mali à bon port.

 

Il gagnerait beaucoup à instruire à ses camarades députés, qu’il contrôle, de voter au plus vite le statut de l’opposition afin qu’il débatte enfin avec elle. De cette « petite » opposition, il apprendra beaucoup plus qu’avec son entourage pléthorique aux conseils approximatifs qui ne font que l’enfoncer davantage.

 

Cheick TANDINA

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6 COMMENTAIRES

  1. cette opposition a fait sa part de gestion des affaires et cela nous a conduit à la catastrophe, alors qu’elle souffre de voir d’autres maliens traiter des affaires de l’état aujourd’hui

    • Ils ont fait qu’elle part que IBK n à pas faite ? Vous êtes des ignares. Tiebile est illus responsable de la catastrophe que IBK, Ousmane S’y ou Soumeylou B Maiga?

  2. ATT, a dit que la justice sa marche pas au MALI c’est vrai sinon l’affaire de FRANCE-Afrique en 2005 TIEBILE DRAME doit être juger comme l’époque L’ETAT c’est n’existe pas L’ETAT voyou la corruption généralisé dans tous les domaines on a jamais vu le MALI est plus bas comme celui Là…

    • Toure, tu ne pas vouloir une chose et son contraire: l état de droit, c est le règne de la justice, et c est le juge qui dit le droit au Mali. Ce n est pas les états d âmes et les allégations de personnes qui haïssent d autres parce que c est des opposants. Le juge a classénle dossier du sommet Afrique France SANS SUITE. Cela veut dire qu il a trouvé l’accusation trop légère, trop superficielle, cousue de fil blanc. Le juge a découvert qu il y a eu une cabale montre contre Tiebile, par l existence de deux rapports de contrôle, du jamais vu au Mali. Ceux qui ont voulu attente à l honneur de Tiebile ont donc mordu la poussière. Tiebile est aussi blanc que le coton en tout cas plus blanc qu IBK un homme de la mafia

  3. Ce ne sont pas des propositions mais des pro-positions. Lui il cherche à être dans toutes les sauces. Il propose ensuite il se pro-positionne. Le jeu est compris. La majorité a raison de le laisser là où il est.

    Laisser les gens travailler. Le pouvoir ne manque de têtes pour réfléchir. Depuis la transition de ATT ( 1991-1992), il est dans tout. Dô kèra ça. Il y d’autres personnes dans ce pays.

    • Il est vraiment dans TOUT ? Plus qu’ IBK? Plus que Boubeye, Ousmane Sy, comme le dit lalla? De grâce , pourquoi cette HAINE contre Tiebile? Pourquoi ne pas lui reconnaître sa qualite ont résèque de patriote, d homme qui a le courage de ses idées? Pourquoi cet acharnement contre cet homme bien qu il se dédie entièrement à son pays. Mais ne vous en faites pas, cet homme VA diriger ce pays!

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