S’il y a un parti qui peut sauver aujourd’hui le Mali de sa désintégration progressive, c’est bien le parti Union pour la République et la Démocratie (URD). Ce parti à chaque étape de la résolution des grands enjeux donne sa vision des choses, mais il n’est jamais écouté et à la fin, il se trouve que c’est sa solution qui est la plus garantie pour le peuple.
C’était en 2014, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) par rapport aux questions majeures intéressant la vie de la nation a toujours insisté auprès du Président IBK pour dégager une plateforme et une vision nationale avant de s’engager pour les pourparlers cruciaux d’Alger pour le présent et l’avenir du Mali et de la sous-région. Mais le Président IBK a préféré sous-traiter à la République d’Algérie et à son Président, la souveraineté du Mali. Les documents issus de ces négociations premières ont comporté beaucoup de faiblesses notamment :
- La notion de zone de développements des régions du nord ;
- La notion de régions intégrées ;
- La représentation des communautés du nord au niveau national, la répartition des pouvoirs entre l’Etat et les régions et la gestion de la sécurité après la signature de l’accord.
Pour éviter au Président IBK d’entrainer le Mali sur une pente raide, l’URD, fidèle à son engagement à mettre le problème du nord au-dessus des querelles politiciennes, a souhaité que les consultations préparatoires des futures assises des pourparlers d’Alger associent le plus largement possible toutes les composantes de notre société. IBK malheureusement, n’est pas allé dans le sens des vœux de l’URD.
Pour ce parti, chaque acte posé se révèle catastrophique et mène le pays dans l’impasse. Elle a pourtant ses arguments. La réconciliation nationale, tant criée sur tous les toits avec trompette et tambour, n’a vu un début d’exécution qu’au mois d’août 2016 avec la désignation d’un Président. L’État n’a pas fait d’actions visibles envers les réfugiés pour rendre leur séjour plus humain. On se demande encore pourquoi les réfugiés n’ont-ils pas été associés au processus de réconciliation nationale.
Conséquences de cet entêtement, les notions de ‘’zone de développement des régions du nord et de régions intégrées, le principe de représentation des communautés du nord au sein des instances nationales, le partage des pouvoirs entre l’Etat et les régions ont fait leur apparition pour la première fois dans notre gouvernance.
Du coup, ces termes ont mis fin à l’unité du pays et à l’égalité entre tous les citoyens d’un même pays et on assiste au début de la fin de l’État Nation au Mali par la faute du caractère orgueilleux d’IBK. Car l’accord signé le 20 juin 2015 et son engagement sécuritaire nous amène au fédéralisme de facto.
Concernant la négociation avec les groupes armés, l’URD, sans succès a invité le Président de la République à consulter la classe politique et toutes les forces vives sur toutes les questions majeures de la nation. Cela en vue de dégager une plateforme et une vision nationale avant d’engager des pourparlers avec les groupes armés pour non seulement le présent et l’avenir du Mali, mais aussi celui de la sous-région.
Également pour le dialogue politique inclusif pour avoir été non écouté par le Président de la République dans ses suggestions d’avoir une bonne organisation du dit dialogue, l’URD vient de suspendre sa participation.
En effet, le Président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), l’honorable Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition malienne et président du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) a adressé une correspondance, le 03 septembre 2019, au Président du Comité National d’Organisation du Dialogue Politique Inclusif, l’ambassadeur Cheick Sidi Diarra pour protester contre les « démarches confuses et non inclusives dans les préparatifs du dialogue politique inclusif annoncé ». Selon le principal parti politique de l’opposition, l’inclusivité tant prônée perd son sens, avec les annonces successives de refus de participation exprimées çà et là, par plusieurs partis et regroupements politiques. Finalement, il faut être de plus en plus fondés à donner peu de crédit à la volonté de réussir cet exercice pourtant vital pour sortir de la crise politique et socio-sécuritaire que traverse notre nation. Dans l’attente d’une clarification de l’approche globale du dialogue politique inclusif, le FSD et l’URD notamment se réserve le droit de suspendre sa participation au processus dudit dialogue tel que mis en œuvre actuellement. Dans ce cas, jusqu’où va-t-on avec ce régime plongé dans la prévarication, la concussion, la corruption, le trafic d’influence et le népotisme ? Pour quand la fin de l’alliance incestueuse entre IBK les populations traitées de béni-oui, la France et la Communauté Internationale pour partager le Mali ?
Seydou Keita