Bon nombre de nos concitoyens l’ignorent, parfois le contestent même. Mais force est de reconnaître le rôle éminent que la CEDEAO a eu à jouer dans la résolution de la crise multidimensionnelle qui a secoué le Mali. Le Représentant spécial de la Commission africaine, Cheaka Abdou Touré, ne cesse d’en parler au public malien. Ce, à travers des conférences-débats et des rencontres avec les hommes de médias.
A travers ses différentes sorties médiatiques dont la dernière remonte au 19 janvier2014, Mr Touré a expliqué que la Cédéao a joué un rôle significatif depuis bien avant la crise en ce qui concerne la résolution de la crise au Mali.
Lors de cette récente rencontre avec les hommes de médias, Mr Touré a indiqué que la Cédéao, au regard du protocole de la prévention de gestion et de règlements des conflits de maintien de paix et de la sécurité, s’est fait le devoir d’avertir les autorités que le pays vit en danger un an avant l’éclatement de la crise., c’est-à-dire en 2011. Malheureusement, regrette-t-il, les réponses des autorités n’ont pas été très significatives à cette époque.
«D’abord sur le plan militaire, au sommet, on a fait comprendre au président de la Cédéao qu’il n’y avait pas question de s’inquiéter de ce qui se passait au nord, en disant que ceux qui sont au nord ne sont que les fils du pays venus de la Lybie. Par le dialogue, nous pouvons régler ce problème » a révélé Mr Touré.
Aux dires de M Touré, la Cédéao a ensuite dépêché au Mali une 1ère mission les 15 et 16 février 2012 en vue de se renseigner auprès de l’armée malienne sur ce qui se passait au juste. « Et la mission s’est rendue compte de la gravité de la situation. Cependant Il était du devoir de la Cédéao de voir avec l’armée malienne comment prendre des mesures conservatoires et éviter que la crise ne soit ouverte. Peu de temps après est survenu le coup d’Etat. Donc le coup d’Etat du 22 mars a trouvé la mission de la Cédéao au Mali. »
Alors, toujours à en croire M. Touré, la Cédéao a immédiatement motivé une mission multidisciplinaire composée par des militaires, des humanitaires, des politiques, pour une évaluation globale de la situation. Et a M. Touré de se féliciter : « c’est grâce à la Cédéao si la communauté internationale a pu intervenir au Mali, grâce à l’accord cadre du 6 Avril. Cet accord qui n’avait qu’un seul but, celui de réinstaurer la constitution nationale et à défaut, organiser des élections pour une sortie définitive de la crise. »
Djibi