Comment la crise sécuritaire récurrente qui secoue le septentrion malien est-elle gérée depuis des années par les autorités ? La question était au centre d’une conférence de presse organisée le samedi dernier par le Réseau des jeunes des partis politiques du Mali RJPPM). La rencontre s’est tenue dans les locaux de la fondation CMDID et été l’occasion pour Issa Coulibaly (YELEMA) et Issa Imhasse (CD) de dire que cette crise est très mal gérée par les plus hautes autorités du Mali.
Les intervenants ont mis l’accent sur la dimension indépendantiste et historique de ce conflit latent qui a pour centre principal la région de Kidal. ” Le conflit mené depuis 2012 par le MNLA et ses acolytes s’inscrit dans le cadre des soulèvements réguliers baptisés rebellions touarègues, qui ont opposé certains membres de la communauté touarègue aux gouvernements successifs du Mali “, a déclaré Issa Coulibaly. Il s’est appesanti sur les accords de paix de Tamanrasset, le pacte national, l’accord d’Alger sans oublier l’accord préliminaire de Ouagadougou. Tous ces documents se ressemblent et n’ont pas permis de mettre fin définitivement à cette crise, car, a-t-il souligné, ils comportent presque tous des ” primes à la rébellion “.
Les autres intervenants ont dénoncé ce qu’ils ont appelé la démilitarisation constante des régions du Nord du pays. Ce qui a poussé à un développement de la dimension narco-jihadiste de la crise. La corruption et la mauvaise gouvernance, analysent les jeunes du RJPPM, n’ont pas été innocentes dans la situation actuelle de crise aggravée surtout à Kidal.
Sans être exhaustifs, les conférenciers diront que l’Etat est le premier responsable de cette situation avec ” ses primes à la rébellion, ses paix achetées à coût de milliards “.
D’autres intervenants ont apporté leurs analyses et contributions à la résolution de cette crise qui n’a que trop duré. Avant d’appeler l’Etat à la fermeté et au renforcement de sa présence dans le nord, à travers une militarisation et un déploiement conséquent de l’administration dans ces régions.
Bruno S DJITO