Encore un recul de la démocratie malienne ! Le gouvernement Soumeylou Boubeye Maiga a encore réprimé, le samedi 8 décembre 2018, la marche pacifique de l’Alliance COFOP- FSD- Association ADEMA pour dénoncer les violations de la Constitution, la répression policière des manifestations pacifiques, l’insécurité grandissante…
De violations en violations des droits constitutionnels, on finit par se demander si le Mali est une république démocratique ou une dictature. Comme si les refus d’autoriser les marches et meetings en plus de la répression policière des manifestants ne suffisaient pas, le gouvernement Soumeylou Boubeye Maiga vient encore de fouler au pied les droits constitutionnels maliens. En effet, pendant que sont projetées deux grandes marches : celle de l’alliance COFOP- FSD- Association ADEMA prévue pour le 08 décembre ; et celle des organisations de défenses des droits humains et associations de victimes, le gouverneur du district de Bamako, à travers l’arrêté contesté et contestable n°57/GDB.CAB, interdit les rassemblements, rencontres, marches et réunions publiques dans certaines zones et certains lieux du district de Bamako.
L’arrêté en question est une provocation pour ces trois mouvements
Très attachés au respect de la loi malienne, les organisateurs de la marche du 08 décembre ont dénoncé avec la dernière rigueur cette décision du gouverneur qu’ils considèrent comme une provocation. « Cet arrêté est illégal. Il viole la constitution du 25 février 1992. C’est une provocation », ont écrit le FSD, la CoFoP et l’Adema Association dans leur communiqué, le vendredi 07 décembre, avant d’ajouter : « Cet arrêté est inacceptable. Nous le rejetons. Nous le condamnons avec la dernière rigueur ».
L’Alliance FSD-CoFoP-Adema Association a maintenu sa marche du 08 décembre, mais elle a été réprimée par les forces de l’ordre
Les responsables de ces trois mouvements, pour la plupart des acteurs du mouvement démocratique, ne cèdent pas à l’intimidation du régime IBK. Ils n’ont pas annulé leur marche, malgré l’arrêté du gouverneur qu’ils qualifient d’illégal.
Le régime IBK, comme on pouvait s’y attendre, a aussi réprimé pour la énième fois cette marche pacifique de citoyens maliens pour juste dénoncer les violations de la constitution malienne, la répression par les forces de l’ordre des manifestations pacifiques qui sont des droits constitutionnels, l’insécurité grandissante au nord et au centre du pays…
Déjà depuis top le matin, les forces de l’ordre étaient positionnées sur tous les itinéraires de la marche. Les manifestants étaient plus que déterminés et ce qui devait arriver, arriva.
Au niveau du grand marché, les policiers ont, comme ils sont habitués à le faire depuis juin 2018, fait usage de gaz lacrymogène. La riposte n’a pas tardé avec des jets de cailloux et des pneus incendiés par les manifestants, sous l’effet du gaz lacrymogène.
Ce qui est déplorable, chaque jour que Dieu fait, le gouvernement SBM fait reculer le Mali de plusieurs années. Au moment où les autres pays renforcent leur démocratie, IBK et son gouvernement font revivre aux Maliens les moments sombres et regrettables de la dictature. Toutes les manifestations des opposants sont interdites au nom de l’état d’urgence. A quant prendra fin ce recul de la démocratie malienne ? A quand le Premier ministre se rappellera-t-il de leur combat pour l’avènement de la démocratie ? IBK, SBM, ne détruisez pas cette démocratie chèrement acquise par le peuple malien.
Boureima Guindo