Report du référendum constitutionnel au Mali: une victoire pour l’opposition

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Au Mali, le référendum sur le projet de révision de la Constitution n’aura pas lieu le 9 juillet. Face à une opposition et une société civile qui descendent dans la rue, face à une fronde au sein même de la mouvance présidentielle, Ibrahim Boubacar Keïta a tranché. Sans donner un nouveau calendrier. Le projet devait permettre de relancer les accords d’Alger, mais le nord du pays, à ce jour, ne peut participer au référendum.

« Ne touche pas à ma Constitution »,  voilà ce qu’on entend à Mopti, Sikasso, ou encore Bamako. Soumaïla Cissé demande l’annulation pure et simple du projet de révision. Le patron de l’opposition à l’Assemblée nationale affirme qu’IBK met la charrue avant les bœufs : « Aujourd’hui, on veut faire un référendum dans un pays que le gouvernement ne contrôle pas. Notre souveraineté n’est pas du tout assurée sur l’ensemble du pays. Vous avez des zones entières où il n’y a pas d’administration, pas d’école. Il n’y a rien. Des zones de no man’s land où c’est des attaques au quotidien. Vous savez depuis le début de l’année jusqu’à maintenant, il y a eu près de 500 morts dans ce pays. Et on fait comme si tout va bien. On veut faire un référendum. Le pays est en train d’aller à vau-l’eau ».

Le Parti pour la renaissance nationale (Parena) s’interroge : IBK, futur « monarque » ? Le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), lui, demande que le palais de Koulouba n’oublie pas les aspirations des Maliens. Fracture politique aussi au sein même de la mouvance présidentielle, Moustapha Dicko de la direction de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema) pense d’abord au Mali : « Notre pays est dans une situation particulièrement difficile. Le report en soi est une mesure d’apaisement. Maintenant, il faut s’entendre sur le moment le plus propice pour le faire. Il faut que les Maliens discutent. Il faut qu’aucune partie ne soit lésée ou qu’aucune partie ne pense qu’il y a une malice derrière quelque action que ce soit. L’essentiel, c’est le Mali ».

La « malice » d’Ibrahim Boubacar Keïta, pour nombre d’observateurs, c’est la présidentielle de 2018. Se maintenir au pouvoir avec un Nord enlisé et des pouvoirs renforcés.

Par RFI Publié le 23-06-2017

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6 COMMENTAIRES

  1. Je pose la question à lopposition ( est ce que l’opposition n’a pas participé au projet de révision de la constitution de 1992?) Le projet n’a t’il pas été voté à l’assemblée?

  2. Attention vous confondez plateforme et opposition.
    Voilà le calcul politique qui est entrain de se combiner : de sincères patriotes font leur guerre et on met tout cela sur le crédit de l’opposition.

  3. TENIR C’EST LE MOT D’ORDRE A LA JEUNESSE .IL N’Y A PAS D’OPPOSITION AU MALI IL Y A DES GENS QUI SONT MUABLE A TOUT MOMENT TANTOT IL SOUTIENNENT LE GOUVERNEMENT TANTOT ILS DISENT L’AVOIR ABADONNER .
    LA JEUNESSE BAYAYA C. RAS BATH ,MADOU JOURNAL RAP SOUMI SONT LES FERS DE LANCE .
    AUSSI EST IL A SALUER LE RESTE DES JEUNES DU MALI POUR LEUR COURAGE PUISQU’IL SAGIT DE LEUR AVENIR QUI DEPUIS EST BAFOUE.ILS N’ONT RIEN N’A PERDRE CA NE PEUT PAS ETRE MAUVAIS PLUS QUE LA SITUATION ON EST LADANS .

  4. L’opposition la plus nulle du continent crie victoire à cause d’un simple report de la date du referendum . Un report décidé par suite des dernières attaques terroristes à quelques cinq à six kilomètres seulement de Bamako . L’opposition pense à tort que c’est la marche du samedi 17 juin qui a motivé ce report . Une marche qui reste toujours minoritaire en comparaison à la grande majorité silencieuse . Une marche qui ne s’est déroulée qu’à Bamako . Le Mali est vaste et ne se limite pas à Bamako uniquement

    • On dit en Bambara que “celui est par terre a toujours quelque chose a donne pour expliquer pourquoi il est tombe” (bimbaga da lankolon te”. L’Opposition a gagne et va gagner encore en 2018, c’est le debut de la fin d’IBK, son frère Tomi et ses amis surfactureurs.

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