Report ou non des élections: Hommes Politiques A Vos Consciences

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« Je suis pressé de partir. Je veux partir comme l’exige la Constitution , je n’ai jamais eu d’autres intentions. Aujourd’hui la situation est critique dans une large partie du pays. Les élections peuvent difficilement s’y tenir et ce serait violer le droits de nos concitoyens qui vivent dans les zones de combat que de s’entêter à les organiser sans eux. Je sais que certains d’entre vous, pressés d’occuper mon fauteuil, font croire aux gens que j’ai tout inventé pour rester quelques mois de plus au pouvoir. Je sais aussi que je suis mal placé pour demander un report, mais vous savez autant que moi qu’il ne peut y avoir d’élections dans le contexte actuel. Je vous ai appelé pour vous mettre devant vos consciences et devant l’Histoire. Je reste à l’écoute. » Tel semble la traduction des propos d’ATT au cours de l’entretien qu’il a eu avec les leaders politiques. Deux candidats ont eu le mérite d’y assister et de montrer combien la vie de leurs compatriotes et la situation au Nord Mali comptent à leurs yeux.

D’autres par contre ont affiché leur mépris de la chose et ont brillé par leur absence. Le porte-parole du groupe, Mr Dioncounda Traoré, a insisté sur le fait que c’est ATT lui-même qui a insisté sur sa volonté de s’en aller le 08 juin prochain. C’est dire qu’eux, politiciens, ne sont pas prêts à dire de reporter les élections quel que soit ce que ça peut coûter, si ATT même n’a pas eu le courage de le dire. En bon communicateur le Président candidat de l’ADEMA a fait croire qu’eux étaient venus pour le report et qu’ATT en a rejeté l’idée. Faux ! Dans ce pays on a toujours eu la peur d’être le premier à dire les choses. Aujourd’hui malgré la réalité et les incertitudes sur le terrain, rien n’est envisagé à temps pour accueillir le report des élections, quand bien même on est convaincu que c’est la seule issue. Tout fait croire qu’on veut plonger le pays dans l’illégalité constitutionnelle et attendre le 07 juin pour se prendre la tête et ajouter l’instabilité à l’insécurité déjà insupportable. C’est là le fort des hommes politiques de notre pays. Gueuler grandement quand tout va bien et, se terrer tels des irresponsables, quand il faut proposer pour éviter le pire. C’est pourquoi certains citoyens attaqueront tout résultat issu d’élection parcellaire dans ce pays « un et indivisible » et où les citoyens ont le même droit au Sud comme au Nord.

La cruauté des hommes politiques maliens est mise à nue par cette épreuve que l’Histoire impose en ce moment à notre pays. Tous ceux qui piaillaient sur les réformes et d’autres problèmes sociétaux, se sont tus comme des pierres à l’équation Nord Mali. Carence intellectuelle ou mauvaise foi mortelle, le Mali n’a pas d’hommes politiques à la hauteur de sa grandeur et de sa dignité. Aveuglés par l’ambition, se méfiant de tout et, détestant jusqu’à leurs électeurs, les hommes politiques maliens ont prouvé, en cette présente occasion, jusqu’où ils peuvent pousser le cynisme pour martyriser notre peuple. Mais grande sera leur surprise et amer sera le regret pour beaucoup d’entre eux. Les élections ne se feront pas en enjambant le cadavre d’autres maliens. Elles seront sans légitimité et rechigneront à toute conscience humaine, car dépourvue de moralité et de généralité qui font des élections démocratiques une occasion de fête pour les peuples civilisés. Nous sommes un grand peuple et non une horde d’anthropophages, qui se rit des cadavres des frères et sœurs qui pourrissent au soleil, parce que ; tout simplement, nos ambitions et nos envies nous aveuglent. Qu’avons-nous garder de ce grand héritage, si nous ne prenons le temps de pleurer nos morts pour ensuite faire autre chose. Poussé jusqu’à ses limites et apeuré par tous les noms d’oiseaux dont il est traité, ATT a perdu jusqu’à l’audace de reconnaitre l’évidence de l’Etat d’urgence que nous traversons. Ainsi, si les partis ne veulent entendre raison et proposer des solutions de consensus pour la suspension du calendrier électoral pour raison de guerre. Si les politiciens abusant du Parlement et du pouvoir qui leur est conféré, ne mettent point de bémol à leurs funèbres ambitions. Ou s’ils pensent jouer sur la « naïveté » de notre peuple, alors comme à l’histoire du code, la rue les désavouera et leur rendra très amers la politique et ce qu’ils y espèrent.

Karim FOMBA  

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5 COMMENTAIRES

  1. La classe politique malienne nous a déçu, ils parlent d’organiser un forum, pourquoi, avec qui, vous savez que les rebelles occupent plusieurs localités , vous voulez discuter avec qui? Il faut reprendre le controle des localités perdues ensuite nous allons discuter. les vaillants soldats sont livrés à eux même sans moyen adequat, comment comprendre que les bandits se deplacent si facilement?, alors que l’armée a de la peine à ravitailler les unités isolées. Il ya beaucoup de choses que nous ne comprenons pas! Si nous n’avons pas les moyens de garder ce territoire alors il faut envisager l’autodétermination, mais il faut arrêter de livrer de pauvres soldats à la mort. Sachez que chacun d’entre eux à une famille, alors arretez de raconter des ragots sur l’armée, ceux qui disent qu’on s’engage pour mourrir, oui mais pour tomber comme ça abandonner par son propre pays.

  2. Il faut dans l’Etat actuel des choses mettre en place un comité de transition sans ATT et les membres actuel du gouvernement pour gerer cette situation de crise au Nord et apres preparer les elections . Il faut preciser qu’aucun membre du comité ne sera candidat aux elections . Sans quoi , nous continuerons meme s’il dit ne pas avoir l’intention de rester qu’il ne veut pas partir . Et là dans ce cas de figure nous allons tombé dans le scenario Ivoirien mais encore plus grave avec la rebellion au nord . L’Etat sera ainsi impuissant de faire respecter la loi . ATT pour une fois dans ta vie soit lucide et profite de cette petite fenetre pour sauver au moins ta peau . Car au pire c’est ta tete que nous demanderons .

  3. Les deux ou trois personnes que nous avons vu à la télé ne représentent en rien le peuple malien,ils ne peuvent pas dire à ATT de reporter les élections,d’ailleurs CHOGUEL,TIEBLE,leur parti respectif ne représente même pas grand chose dans l’électorat,donc si ATT se hasarde à les écouter et appliquer leurs propositions,la rue est là pour contre carrer,le professeur Aly Nouhoum DIALLO nous a tous alerter,il y a de cela plusieurs mois,il nous disait que ATT et ses complices ne sont pas prêt à aller aux élections le contraire l’étonnera et voilà que des voix de plus en plus s’élèvent pour nous dire que le grand nord est en guerre,donc pas d’élections.

  4. Chers compatriotes,
    La situation du Mali appelle des politiques nouvelles. Elle appelle des solutions fortes que seul un homme d’expérience, doté d’un sens aigu de l’Etat et d’une vision claire, peut porter. Elle appelle un homme qui rassure, compétent et capable d’agir. Agir efficacement et tout de suite. Car les urgences sont nombreuses.Il faut redonner un avenir à notre jeunesse. Comment accepter plus longtemps que nos jeunes aient à braver la mer ou le désert, et parfois mourir, pour fuir la mère patrie à la recherche d’un destin meilleur, ailleurs?
    Comment laisser nos jeunes, sans espoir, rejoindre les rangs d’organisations terroristes, ces marchands d’illusions, qui prospèrent sur la misère et le désœuvrement, et ruinent nos efforts de développement?Comment accepter plus longtemps que beaucoup d’entre nous travaillent durement et pourtant restent pauvres? Comment accepter plus longtemps que nos valeureux paysans, femmes et hommes, qui travaillent la terre aride à l’aide de leur daba, sans répit, puissent gagner si peu, et demeurer dans la misère?Nous devons résoudre ce paradoxe inacceptable. Cela a assez duré.Comment accepter plus longtemps la terrible inégalité devant l’accès aux soins et à la santé? Comment tolérer que des femmes meurent encore en donnant la vie, faute de soins et d’équipements sanitaires dignes de ce nom?
    Comment accepter plus longtemps que notre armée nationale puisse être humiliée et détroussée par des bandits armés dans le Nord Mali?
    Comment accepter plus longtemps le malaise de notre diaspora, parfois humiliée et livrée à elle même, avec le sentiment d’être abandonnée par la mère patrie?Comment accepter plus longtemps que des crises alimentaires puissent menacer notre population de ses effets dévastateurs, quand elles pourraient être jugulées par de l’anticipation et une meilleure gouvernance ?Comment tolérer plus longtemps que chaque année, des centaines de milliards de Francs CFA soient détournés, et que la corruption à grande échelle se soit immiscée partout dans notre société?
    Enfin, comment peut-on laisser l’insécurité fragiliser notre économie et écorner l’image de notre pays?
    Mes chers compatriotes,
    Le tableau est sombre, mais il n’est pas fatal. Des solutions existent pour concrétiser notre rêve à tous d’un Mali fort et juste. Notre pays a besoin d’une vision d’avenir et de surtout de solutions. C’est tout le sens de ma candidature et du projet que je vous propose de mettre en œuvre.

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