Report des élections locales et régionales : L’URD dénonce une tentative de tripatouillage électoral

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URD

Quelques jours après le report des élections communales partielles, locales et régionales, l’URD monte au créneau. Elle dénonce ‘’l’amateurisme et l’incompétence’’ du gouvernement à organiser ces élections et sa volonté de nuire aux candidats par la dilapidation de leurs maigres ressources. C’était à la faveur d’une conférence de presse tenue le 30 novembre dernier, au siège du parti.

L’Union pour la République et la démocratie (URD) voit en cette décision gouvernementale de reporter les élections locales et régionales un contournement de la sanction que le peuple s’apprêtait à infliger au RPM, parti au pouvoir. «L’attitude du gouvernement révèle au grand jour son amateurisme, son incompétence et son incapacité à organiser des élections, d’une part, son mépris vis-à-vis des Maliens et sa volonté manifeste de nuire aux candidats par la dilapidation de leurs maigres ressources, d’autre part», a déclaré le 1er vice-président de l’URD, Pr Salikou Sanogo.

A l’en croire, l’article 79 de la loi électorale dispose ainsi qu’il suit: “dans les quarante-huit (48) heures qui suivent la déclaration de candidature, le mandataire de chaque candidat ou liste de candidats doit verser, entre les mains du receveur du Trésor, une participation non remboursable aux frais électoraux dont le montant, à l’exception de l’élection présidentielle, est fixé par décret pris en Conseil des ministres…”. En application de cet article, poursuivra-t-il, 39 458 000FCFA ont été payés par les candidats  au Trésor et plus de 7 000 000FCFA pour l’obtention des casiers judiciaires.

C’est pourquoi, indique Salikou Sanogo,  l’URD prend date avec l’histoire et tient le Gouvernement pour responsable de tous les désagréments que cette situation chaotique causera à nos braves populations déjà meurtries et abandonnées.

Outre ces ennuis que ce report a causés, le conférencier s’indigne du renouvellement de plus de la moitié du corps préfectoral, de la totalité des préfets des régions de Kayes et Tombouctou, de la moitié des directeurs de cabinet des gouverneurs de région par le gouvernement. Et ce, en plein déroulement du processus électoral et le jour même du report du scrutin en avril 2018. Ce qui fera dire Me Demba Traoré qu’il faut être au Mali pour voir changer l’arbitre en plein match.

«C’est pourquoi, nous avons compris, qu’ayant pris peur de la sanction que le Peuple allait infliger à ses listes, le Gouvernement a préféré reculer pour préparer un gigantesque plan de confiscation du suffrage des Maliens lorsque l’on sait que sur instruction n°001398-MAT-SG du 09 octobre 2017, le ministre de l’Administration territoriale autorisait les commissions de centralisation des résultats des scrutins, dominées et dirigées par les représentants de l’Etat, à procéder ” à  l’annulation totale ou partielle des résultats de certains bureaux de vote ” empiétant du coup sur les prérogatives des autorités judiciaires», a dénoncé l’avocat.

Pour le conférencier, après avoir essayé sans succès de les discréditer par le mensonge, la calomnie et la méchanceté, la majorité d’en face, pour atteindre ses ambitions sordides, veut associer à cette posture funeste le tripatouillage des résultats des élections. Une situation que l’opposition n’acceptera pas.

 

Face à ce qu’elle appelle tentative de tripatouillage des résultats, l’URD affirme qu’elle mettra tout en œuvre, de concert avec tout citoyen épris de paix et de justice,  toutes les organisations politiques et de la société civile soucieuses de l’avenir du pays, tous les démocrates pour empêcher le Gouvernement de mener le pays vers le chaos.

En attendant, au regard de tout ce qui précède, l’URD estime que le ministre de l’Administration territoriale, qui a brillé par son incompétence et son incapacité à exécuter correctement sa mission, doit démissionner.

«L’URD a pris acte de cette décision que tout le monde subodorait déjà au vu des semblants de concertations organisées par le ministre de l’Administration territoriale, de l’impréparation des scrutins, et aussi et surtout de la réticence de certains groupes armés que le Gouvernement a échoué à convaincre. 

C’est la deuxième fois qu’en pleine gestion du contentieux des listes de candidatures que le Gouvernement reporte les mêmes scrutins», mentionne Salikou Sanogo dans sa déclaration liminaire.

Les propositions de l’URD pour la transparence des élections

A ce   stade du processus électoral, les responsables du parti de la poignée de mains exigent du gouvernement la tenue de l’ensemble des élections en 2018 suivant un chronogramme clair et précis ; la tenue et la réussite des élections de 2018 qui doivent être une affaire de tous et un impératif auquel nul ne doit se dérober.
pour eux,  la réussite des prochaines élections passe forcément par l’amélioration de la  transparence et de la crédibilité du processus électoral. Pour ce faire, la principale formation politique de l’opposition estime que la mise en œuvre des mesures suivantes semble urgente. Il s’agit, entre autres, de l’audit indépendant du fichier électoral et sa mise à jour;  l’audit de la situation des cartes Nina dans toutes les communes du Mali  et leur stockage au Centre de traitement des données de l’état civil, avec précision sur la destination des 900 000 cartes Nina évoquées dans le rapport du Vérificateur général ; l’audit de la situation des bureaux de vote avec la possibilité de limiter le nombre d’inscrits à 200 électeurs; la  supervision effective par la Ceni de l’opération de désignation des présidents et assesseurs des bureaux de vote; le bon encadrement de la délivrance des procurations.

Pendant le vote, l’URD préconise  d’imposer le décompte préalable des bulletins de vote avec numéros et porter au PV;  de simplifier le vote par la possibilité de voter par un autre signe comme stipulé dans la loi électorale; d’interdire l’expulsion des délégués des partis ou des candidats des bureaux de vote sous aucun prétexte; placer les délégués des partis politiques ou des candidats près des assesseurs pour qu’ils participent mieux au contrôle du vote et à l’identification des électeurs.

Après le vote, l’opposition suggère de faire un contrôle de conformité des numéros des bulletins trouvés dans l’urne avec le décompte préalable effectué avant le démarrage du vote;  d’élaborer et remettre à chaque délégué une copie du procès-verbal des opérations électorales,  portant toutes les mentions figurant sur les PV transmis à l’administration et aux autorités judiciaires, à la place du récépissé; d’effectuer un décompte public des bulletins de vote avec la participation des scrutateurs désignés par les partis ou les candidats; d’afficher immédiatement le procès-verbal devant le bureau de vote.

«Nous devons impérativement tirer les leçons de la crise institutionnelle et sécuritaire que notre pays a connue, des insuffisances notoires observées lors des dernières opérations de vote et du risque de sérieux conflits post- électoraux susceptibles de compromettre dangereusement les très fragiles processus de paix et de stabilisation du pays. 

En fin le bureau exécutif national de l’URD demande à tous nos candidats aux différents scrutins, à tous nos militants, à tous nos électeurs et à tout le peuple malien de rester mobilisés et vigilants face à un régime aux abois», conclura le Pr Salikou Sanogo.

Pour la même circonstance, le secrétaire à la communication de l’URD, non moins tête de liste du parti à l’élection du district avorté, Me Demba Traoré a annoncé qu’ils vont réclamer leurs sous versés au Trésor public. Car, a-t-il expliqué, le processus n’est pas allé au bout. Puisque la raison pour laquelle ces sous ont été versés était de contribuer aux frais électoraux, maintenant que le scrutin a été reporté, le gouvernement doit embourser les gens, commentera Me Demba Traoré.

Oumar KONATE

La Preuve

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