Report du congres de l’ADEMA-PASJ : Kidal, la pomme de discorde

0

Par le biais de concours de circonstances opportunes, le congrès de l’Adema-Pasj annoncé ces jours ci est ajourné afin d’aplanir les divergences de vue apparues lors des préparatifs de ce grand rendez-vous des abeilles. Il reste que dans les rivalités de clochers auxquelles se sont adonnés certains leaders du parti, bien d’argumentaires furent misent en avant afin de pouvoir rallier à leur cause la majorité des voix à querir. C’est dans cette optique, qu’est advenue la question de la représentativité de la section de Kidal, on le sait, toujours sous le joug des séparatistes du Mnla et de ses alliés. Faire un congrès sans la section de Kidal ou reconduire tacitement celle déjà existante et présente à Bamako, en attendant un éventuel renouvellement ? A cette lancinante question est venue se greffer celle des maliens de l’extérieur se trouvant dans le même écrin que la cité des Ifoghas. La réponse à ces différentes questions agrée selon que l’on soit sympathisant des deux candidats déclarés pour la présidence du parti, Tiémoko Sangaré et Moustaph Dicko ou à un degré moindre, Boubacar Bah, Bill ou encore l’énigmatique mais emblématique Ministre du Commerce, Abdoul Karim Konaté « Empé ». Malgré les bons offices et les appels au bon sens, rien n’y fit. Finalement, des rencontres moins épiques meubleront les journées de samedi et dimanche prochains en vue de garder le contact avec la base. Une base qui s’emploie à travailler vaillamment afin de repenser le futur politique du parti. Mais à dire vrai, l’Adema-Pasj est aujourd’hui confronté à un réel problème d’orientation politique, et à ce sujet, les pistes de solutions ne manquent pas. La première piste consisterait à améliorer la vision du parti par rapport à son projet de société à travers la prise en compte des nouveaux besoins des populations. L’histoire nous apprend qu’en démocratie vitale, il est difficile qu’un seul parti donne deux présidents de la République, successivement,  après dix ans d’exercice de pouvoir. Car les fondateurs du parti, après cette lumineuse période ne seront plus aux commandes. L’idéal ayant également été à l’origine de la création du parti pourrait connaitre une évolution certaine, concomitamment avec la percée en puissance de nouveaux leaders aux ambitions légitimes mais souvent moins mesurées.

La deuxième piste de solution qui s’offre au parti de l’abeille pourrait lui donner l’occasion d’agir à la fois sur les zones à faible implantation du parti, à travers une grande propagande tendant à amplifier même les plus petites activités du parti dans ces zones, faisant ainsi croire aux militants qu’il en est ainsi partout dans le pays. En fin, la troisième solution consisterait à se concentrer  sur les zones à forte implantation, en abandonnant les zones sans enjeux majeurs où les autres partis politiques, moins cossus, pourraient rivaliser .Cette solution,  semble t-il, a l’avantage de conserver  des zones stratégiques pouvant servir d’épicentre pour la reconquête des zones perdues. En clair, si les abeilles veulent renouer  avec l’essor avec un sort bien meilleur qu’aujourd’hui, ils doivent faire preuve de réalisme politique à même de transcender les nombreux clivages qui ne sont rien moins que de banals exutoires pour se donner à priori bonne conscience et faire ainsi bonne figure.

Amadou SANGHO

Commentaires via Facebook :