Report des législatives : La logique putschiste de l’opposition

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«Il faut agir vite et maintenant»
Une vue des conférenciers lors du point de presse

Alors que ni Soumaila Cissé, ni Dr Oumar Mariko, députés à l’Assemblée nationale n’ont voté contre le report des législatives, les voici aujourd’hui dans la rue pour dénoncer la même loi qu’ils auraient pu combattre à l’Hémicycle, haut lieu de débat démocratique

L’opposition malienne, incarnée fondamentalement par Soumaila Cissé et ses amis, ne sait plus que dire et comment agir. En effet, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga avait demandé dans une correspondance adressée à la Cour constitutionnelle le report des législatives pour 6 mois.

L’opposition, sous la plume d’Ibrahima N’Diaye, directeur de cabinet du chef de file de l’opposition, a dénoncé une missive  en expliquant que la majorité présidentielle « veut nommer des députés ». Ainsi, il a suggéré le report des législatives, étant donné, selon lui, que le contexte politique ne s’y prête pas. Ce n’est pas tout.

Soumaila Cissé et ses camarades de lutte ont démarché la  MINUSMA, l’UA, l’UE et certaines chancelleries de la place, pour leur demander d’intervenir auprès du Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita, afin que le scrutin annoncé soit reporté. Cela permettrait d’apaiser, selon leurs dires, le climat politique, et d’organiser des élections peu contestables.

IBK était farouchement opposé à tout report, après que la Cour constitutionnelle eût donné un avis défavorable à la lettre du PM. Aux émissaires, venus plaider la cause de l’opposition, IBK a clairement dit ceci : « Vous venez nous demander quelque chose, si nous l’acceptons, demain ou après-demain, ceux qui vous ont envoyé vont se servir de notre décision de bonne foi pour nous critiquer…Vous allez les observer sans rien dire. »

C’est bien le cas, IBK avait vu juste. Aussitôt les élections  reportées, suite à une loi organique, votée par l’Assemblée nationale, consécutive à un avis de la Cour constitutionnelle, l’opposition a multiplié les déclarations et autres diatribes pour crier à la violation de la Constitution. Ce qui est navrant dans l’attitude de l’opposition, ce qu’elle n’a pas voté contre cette loi organique. Ni Soumaila Cissé, ni Dr Oumar Mariko, députés à l’Assemblée nationale n’ont voté contre le report des législatives. Les voici aujourd’hui dans la rue pour dénoncer la même loi qu’ils auraient pu combattre à l’Hémicycle, haut lieu du débat démocratique.

Ils ont préféré appeler leurs militants à battre le pavé, dans un contexte sécuritaire précaire, caractérisé par l’état d’urgence et l’infiltration des terroristes au Sud du pays. Cette attitude incompréhensible, hautement politicienne de l’opposition jure avec la paix tant recherchée par les citoyens.

Elle a définitivement opté pour la rue, dans l’optique de déstabiliser le pouvoir, en provoquant des émeutes, soutenues par des blessés ou des morts que leurs multiples manifestations pourraient occasionner. C’est pourquoi Soumaila Cissé et ses amis essaient de  défier la loi,  malgré la décision du gouverneur du district de Bamako, complétant l’arsenal juridique relatif à l’état d’urgence.

L’opposition trouve cette décision « illégale » et n’entend pas  s’y soumettre, alors qu’elle aurait dû saisir la section administrative de la Cour suprême pour trancher. En clair, l’opposition est dans une logique d’affrontement, une logique putschiste. Malheureusement, elle est rattrapée, discréditée, affaiblie par ses contractions.

El Hadj ChahanaTakiou

 

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