En réponse au boycott de l’investiture du maire ADEMA de Tenindougou par le préfet de Dioila : La population interdit au candidat RPM, battu dans les urnes d’occuper l’hôtel de ville

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Attendu depuis le 16 mars dernier, au lendemain de l’arrêt de dernier recours  de la cour suprême qui avait confirmé l’élection du candidat ADEMA à la tête de la mairie de Tenindougou, le préfet de Dioila, M. Dedeou Bagna Maiga s’était enfin résolu à investir le mercredi 12 juillet dernier, Fassoum Doumbia dans son fauteuil de maire. Mais à l’entrée du village, il échange avec une poignée de militants RPM venus à sa rencontre et rebrousse chemin.

C’est toujours le feuilleton du scrutin municipal du 20 novembre 20 dernier qui se poursuit ici. Y a-t-il un seul maire au Mali qui n’est pas encore installé ? C’est pourquoi les populations de la commune rurale de Tenindougou, dans le cercle de Dioila avaient quitté nombreux leurs champs et autres occupations pour être témoins de l’intronisation de leur maire Fassoum Doumbia, candidat ADEMA, longtemps attendue. Les villageois des hameaux et localités éloignées avaient afflué à Falako, chef-lieu de la commune. Selon des sources locales, il y avait plus de deux milles personnes. La fête avait commencé avant l’heure avec le folklore local qui chauffait le coin. Au total, deux bœufs et dix-sept chèvres abattus n’ont pas suffi pour contenter la foule. Mais comble du sort, le préfet de Dioila leur fera faux bond. En raison des fortes pluies qui avaient arrosé la zone la veille, la route qui mène de Tingolé à Falako était déconseillée. Le convoi du préfet devait emprunter la route Marakakungo-Falako. Des militants RPM, au nombre de quarante et neuf, pas plus sont allés barricader la route, juste à l’entrée de Falako. Le préfet et sa délégation de huit porteurs de tenue se sont arrêtés à leur hauteur. Dedeou Bagna Maiga les a rencontrés  et au terme de cet échange, il a ordonné à sa délégation de rebrousser chemin. Une fois à Dioila, selon notre source, il téléphone au maire élu pour l’informer qu’il avait téléphoné à Bakary Mariko, c’est le candidat RPM qu’il avait installé de force depuis le 4 janvier dernier au poste de maire, pour lui dire de ne plus poser d’acte comme maire. Et à Fassoum, il rassure qu’il reviendra sans plus tarder pour l’installer. Peut-être, le préfet a-t-il eu vent du climat qu’il a créé de toute pièce avec la complicité de certains élus RPM qui portent des gangs de velours pour manipuler depuis Bamako, les paysans en leur faisant croire qu’ils sont au pouvoir et que ce sont eux qui font la loi. Les nombreux villageois partisans du maire élu, exaspérés ont averti le préfet et le maire au forceps qu’à partir de lundi 17 juillet prochain, si celui-ci continue de souiller la mairie par sa présence,  ils seront tous deux tenus pour responsables de ce qui adviendra. Les élus RPM qui veulent à tout prix ouvrir un nouveau front dans cette partie du pays sont allés jusqu’à agresser le fils d’un responsable de l’ADEMA qui partait donner à manger à ses parents au champ. Là-dessus, l’honorable Sékou Fantamady Traoré que nous avons eu au téléphone craint de ne pas pouvoir contenir la foule si elle venait à se déchainer. Mercredi, ils étaient plus de deux milles et si ces deux milles devaient en découdre avec les quarante et neuf militants RPM qui sont allés intercepter le préfet, que ce serait-il passé s’interroge-t-il ? Pourtant, le même député élu à Dioila avait pris la précaution d’avertir le préfet de prendre des précautions avant de venir à Falako car, il avait appris que des militants RPM entendent saboter la cérémonie d’intronisation du candidat ADEMA. Mais, il ne s’est fait accompagner que de huit porteurs d’uniforme. Pour mémoire, le 4 janvier dernier, quand il venait pour introniser le candidat RPM au poste de maire en piétinant les textes, le préfet, redoutant des soulèvements s’était fait accompagner de vingt gendarmes de Dioila, autant de Gardes venus de Fana et il avait prévenu Koulikoro de lui prêter main forte en renfort, au besoin. Mais en route, il n’avait rencontré aucun obstacle.

Pourquoi le préfet est-il partisan ?

A l’issue des élections communales du 20 novembre dernier, le représentant de l’état à Dioila, Dedeou Bagna Maiga avait fraudé en donnant 1392 voix à la liste commune RPM-MPR-YELEMA et donné 1366 à l’ADEMA, alors que le dépouillement issu des urnes donnait 1464 au parti de l’abeille. Tous ceux qui avaient participé au dépouillement avaient les mêmes résultats qui tranchaient avec ceux du préfet. Le candidat de ce parti avait saisi le tribunal administratif. Dans sa décision N° 25 du 22 décembre 2016, le juge administratif donne raison au plaignant et ordonne au préfet de lui restituer ses voix. Il ne l’a pas fait. Pire, il fait appel de cette décision et installe le 4 janvier 2017, Bakary Mariko, le candidat RPM  comme maire, malgré l’effet suspensif de l’appel. Par arrêt N° 082 du 16 mars 2017, la cour suprême, le dernier recours, confirme la décision du tribunal. Et depuis, le préfet trainait les pieds pour appliquer la décision de  justice, faisant frapper de nullité absolue, tous les actes pris depuis le 4 janvier par Bakary Mariko pour incompétence. Comment un représentant de l’Etat au lieu de se mettre au-dessus de la mêlée comme le lui recommande la loi peut-il  être à l’origine d’une telle situation dans l’indifférence totale de son parti et de son autorité de tutelle? C’est ainsi le sens de la démocratie selon le RPM ?

Cheick Tidiane Théra

 

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