Le 31 mars prochain, comme chaque année, marque la date limite de dépôt des dossiers financiers pour être éligible à l’aide publique aux partis politiques. Il s’agit notamment, comme on s’en doute, des 0,25 pour cent des recettes fiscales à répartir entre les formations en fonction de leur conformité aux règles comptables, du respect de leurs principes statutaires ainsi qu’au prorata de leurs élus parlementaires et communaux, etc.
Et pendant que les formations politiques se débattent pour réunir les conditions de leur éligibilité à l’aide 2016, les équivoques et interrogations n’en finissent pas de pleuvoir sur le sort réservé à la manne de l’édition précédente pour laquelle la section des comptes de la Cour suprême a déjà livré son verdict en publiant la liste des partis qualifiés.
En clair, les protagonistes de la classe politique préparent les dossiers de l’aide 2016 dans une atmosphère d’incertitudes qui suscitent autant de supputations, tant le retard est inhabituel et inspiré déjà à certains bénéficiaires des comparaisons parfois gênantes: ”jamais sous ATT une distribution de l’aide n’a accusé pareil retard”, a fulminé un chef de parti qui a requis l’anonymat, tandis que d’aucuns l’attribue aux tensions de trésorerie à peine perceptible sur la régularité des salaires.
D’autres subodorent quant à eux des manœuvres malveillantes du côté de la Direction qu’ils soupçonnent de vouloir rééditer le même coup que pour l’aide 2012. À l’époque, Le colonel Siaka Sangaré et ses collaborateurs ont procédé à la répartition en prenant en compte une suprématie législative que le RPM n’a acquise qu’en 2013, c’est-à-dire une année après l’exercice concerné par la répartition.
Un scénario similaire pourrait se mijoter pour l’aide 2015 après les élections communales, quoique le choix d’une application rétroactive des rapports de fort n’ait pas résisté à une action judiciaire infligée par l’Urd, qui a finalement obtenu gain de cause à la Cour suprême. En statuant en dernier recours sur la plainte des amis du chef de file de l’opposition, la haute instance judiciaire a condamné le RPM et la DGE a une restitution des trop-perçus dont l’ordre de recette devrait normalement s’appliquer à la répartition de l’aide 2015. C’est probablement une autre explication du grand retard accusé, estiment certains observateurs en se fondant sur des présomptions de complaisances entre la DGE et la parti majoritaire.
A KEITA