C’est toute la Maison Bleue qui était en déplacement dans la Commune de Baya pour cette rentrée politique. Une grande mobilisation a été faite par l’ensemble des sous-sections pour accueillir Modibo Sidibé et sa délégation. En effet, toutes les sous-sections de Yanfolila ont répondu à l’appel des Fare. Après la cérémonie d’accueil grandiose, la délégation, après son installation, a eu droit aux mots de bienvenue du Secrétaire général de la sous-section de Baya, en la personne de Fassigui Doumbia. Lequel dira que cet événement est d’une importance capitale pour les militantes, militants et sympathisants des Fare du Cercle de Yanfolila. «Il marque non seulement la rentrée politique 2015 de la section Fare, mais aussi la présentation solennelle de ceux qui ont accepté de partager avec nous la destinée des Fare», a-t-il dit.
À l’en croire, la Section de Baya a été mise en place le 7 septembre 2013 et celle de Yanfolila dispose aujourd’hui d’un bureau de sous-section et des Comités dans chacune des 12 Communes qui composent le Cercle de Yanfolila. «Elle (Section de Baya) a participé à toutes les compétitions politiques dans la circonscription électorale de Yanfolila, notamment à la présidentielle et aux législatives 2013, au terme desquelles elle s’est classée 1ère (présidentielle) et 2ème (législatives) dans le cercle, malgré toutes les coalitions politiques formées en notre défaveur», révèle Fassigui Doumbia.
Il n’a pas oublié de saluer et féliciter les Secrétaires généraux des Comités et sous-sections ainsi que l’ensemble des militantes et militants et toute la population du Cercle de Yanfolila pour les sacrifices consentis et la confiance renouvelée au parti dans l’atteinte de ces résultats. Dans le cadre de l’élargissement du parti à la base, la Section a effectué des démarches politiques qui ont abouti à l’adhésion de certains cadres et responsables politiques venant d’autres formations. Il s’agit, entre autres, de Fassigui Doumbia, 1er adjoint au maire de Baya ; Daouda Keïta, Secrétaire général de la sous-section des jeunes du Rpm. Il y a des nouvelles adhésions : 27 conseillers communaux dont 4 maires, 1 président de conseil de cercle, 5 maires adjoints et 3 délégués au Conseil de cercle.
«À ceux qui ont accepté de partager désormais les destinées des Fare avec nous, je souhaite la bienvenue et leur réaffirme qu’ils ne seront pas considérés dans la famille des Fare ni comme transhumants politiques, ni comme militants de dernière heure, encore moins des opportunistes. Car c’est après mille réflexions et par pure conviction que vous avez décidé de faire chemin avec les Fare. Merci pour la confiance !».
L’opposition est plurielle
Cette rentrée politique a été une occasion pour le président des Fare d’attirer l’attention des militants sur la vie de leur parti, la situation politique actuelle et l’accord d’Alger. Modibo Sidibé s’est adressé aux populations en langue nationale bamanankan. Parlant de l’accord, Modibo Sidibé dira qu’il y a de nombreux points qui suscitent de la part de nombre de nos concitoyens des interrogations et des doutes légitimes. Même s’il y a une impérieuse nécessité pour notre pays de parvenir à une paix véritable et durable, le parti Fare demande à la Communauté internationale et particulièrement aux Etats du Sahel et autres partenaires bilatéraux d’entendre le message du peuple malien pour que les solutions préconisées aujourd’hui ne soient pas sources d’une plus grande déstabilisation du Mali et des autres pays.
Le parti Fare An-ka Wuli, affirme l’ex-Premier ministre, conscient que tout le travail accompli depuis l’accession du Mali à l’indépendance pour créer l’unité nationale pourrait voler en éclats, se démarque de «l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger» du 25 février 2015. Modibo Sidibé a surtout mis l’accent sur la formation des cadres et militants de son parti. Cela afin qu’ils puissent être capables d’analyser mais aussi de mieux appréhender les défis et les enjeux politiques. C’est pourquoi, a-t-il affirmé, il y aura bientôt des écoles de formations appelées «Fare ka kalanso», pour la formation des cadres et des citoyens.
Se prononçant sur le statut de l’opposition, le président des Fare a précisé que la question a été tranchée car la loi sur le statut de l’opposition est claire : c’est celui qui a le plus grand nombre de députés qui sera le chef de file de l’opposition, mais les Fare ne vont pas suivre le chef de l’opposition dans toutes ses décisions, car l’opposition est plurielle. «Chaque fois qu’il y aura des questions qui concernent la vie de la Nation, les Fare donneront leur point de vue», a-t-il expliqué. L’opposition, pour le président des Fare, ne veut pas dire conformisme, encore moins consensus, mais elle est pluralité.
Modibo Sidibé a invité les militantes et militants à se mettre au travail, à appuyer les nouveaux adhérents afin que le parti puisse davantage engranger des résultats tangibles.
Précisons que cette rentrée politique était placée sous le signe «de la consolidation des acquis et aussi de la conquête de la victoire aux différentes échéances de proximité si importantes pour le parti et la vie des communautés». À cet effet, la Section Fare de Yanfolila compte élaborer une stratégie électorale capable de mobiliser tous les citoyens, afin d’assurer au parti une majorité confortable dans les conseils communaux et régionaux.
K. TRAORE et O. DIAKITE