Rentrée politique de la CARE à Kangaba/Kurukanfuga :Les explications du Président Boucadry Traoré…

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Dans un entretien inédit, le Président de la Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE), M. Boucadry Traoré, explique les raisons du choix de la mythique ville de Kangaba. Surtout à Kurukanfuga où a été signée la première Constitution du monde en 1235. L’occasion sera utile pour le CARE de présenter un programme de gouvernement et de société.

Mali Demain : Pour quoi le choix de Kurukanfuga/Kangaba ?

M. Boucadry Traoré : Notre pays comme vous le savez est classé comme pays en voie de développement. Une terminologie qui me chiffonne. Pour nos gouvernants, les politiques de gouvernances sont concoctées sans que nos sociétés ne soient informées ou sensibilisées. La conséquence directe de cet état de fait est que l’Etat patauge puisque nos populations ne comprennent pas les programmes de développement qui sont appliqués puisque n’ayant acquises aucune notion d’éducation civique. Pourtant ces politiques de gouvernance ont été expliquées sous l’ère de Soudiata et de Touramakan en 1235 qui n’ont pas été à l’école des blancs. A notre niveau, il faut faire une harmonisation républicaine de la démocratie liée à notre culture et à notre identité. Il faut reconnaître que la politique de gouvernance n’a pas été expliquée à nos populations qui ne savent pas comment s’adapter. Ce qui se passe c’est que ce sont 2 à 3% d’individus qui décident à la place de la majorité. Ils viennent copier des politiques de gouvernance d’ailleurs qui ne compatissent pas avec nos réalités culturelles. Il faut savoir qu’il s’agisse de la Constitution Française ou américaine (où les Américains ont réfléchi 12 années durant avant d’adopter une Constitution conforme à leur culture. Idem chez les Chinois où ça gouverne en tenant compte des réalités culturelles. C’est bien de copier mais adapter cela à nos valeurs culturelles comme c’est le cas en France ou au Japon.

Mali Demain : Quelle est la raison de cette rentrée politique ?

M. Boucadry Traoré : C’est l’ensemble de tous ces éléments qui expliquent la rentrée politique à Kurukanfugan qui a marqué en 1235 l’idéal africain. Notre Constitution est africaine et non européenne. Notre nouvelle déclaration marquera la renaissance de l’idéal africain. Il est normal et même impérieux de respecter nos valeurs. C’est la raison pour la quelle les Européens disent qu’il n y a pas de développement sans culture. Regardons ce que nous avons comme atouts pour mieux sauter. Vous savez, notre génération est plus outillée car avons en notre sain des Entrepreneurs, des journalistes, des avocats, des Chercheurs, des enseignants. Il s’agit pour nous de faire une transition de l’indépendance à nos jours pour des lendemains meilleurs sur nos valeurs.

Il s’agit pour nous de faire un parallèle entre la Charte de Kurukanfugan à celle de 2011 parce qu’en guise de rappel, c’est après la bataille de Kirina que la dynamique de réconciliation nationale a été amorcée et inscrite dans la Charte et faisant son socle notre culture pouvant permettre de mieux gérer notre société. Donc, notre génération est celle de la renaissance. Le 30 juin sera l’occasion pour notre parti de présenter son programme de développement ainsi qu’un projet de société pour notre pays mais qui représente nos valeurs africaines. Pour marquer cet évènement historique, nous avons invité le monde entier afin que les gens viennent voir le renouveau en Afrique. L’objectif visé est de montrer à nos illustres hôtes que l’Afrique a choisi un autre chemin. La renaissance est une fierté, un idéal africain.

Propos recueillis par Bokari Dicko

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