Rentrée politique 2016 du Parena : Tiébilé veille au grain

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Le président du Parti pour la Renaissance Nationale n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour clouer une fois encore au pilori le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita lors de sa rentrée politique 2016. Tiébilé Dramé a attiré l’attention du peuple sur la lenteur et les tâtonnements qui caractérisent  la mise en œuvre de l’Accord dit de paix d’Alger, le manque de dessein des dirigeants pour le Mali.

« Le Mali ressemble à un balafon crevé », a-t-il déclaré, avant d’appeler le peuple malien à finir avec cette pagaille au sommet de l’Etat.

Le jardin du Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba a refusé du monde venu suivre cette rentrée politique qui a servi d’espace de rassemblement et de luttes démocratiques et citoyennes dénommé « Jigiya Ni Lahidu Kènè ».

Selon le président du parti du bélier blanc, Tiébilé Dramé, le Mali est au paroxysme  de la profonde crise sécuritaire, se caractérisant par les attaques recrudescentes, dont les plus récentes  sont celles du 5 février à Tombouctou, fauchant à la fleur de l’âge un des meilleurs  officiers de l’Armée du Mali, le Commandant Niang, celle du 12 février à Kidal ayant fauché sept jeunes Guinéens et fait de nombreux blessés, celle de Mondoro où 3 militaires ont été tués, celle de la route de Goundam à Tombouctou qui a fait plusieurs victimes dans les rangs des FAMA. Enfin celle d’Hombori le 19 février où 2 militaires maliens ont péri morts. Autant dire que le  Mali connait une grave crise sécuritaire qui le plonge au chaos.

A en croire Tiébilé Dramé, la réalité qui se dégage aujourd’hui est que le gouvernement et le président de la République n’ont aucun plan, aucune stratégie pour   sortir le pays de la crise sécuritaire, sécuriser les maliens, protéger le Mali et le sécuriser. « Si ce plan existe, le peuple malien voudrait bien le savoir », a souhaité monsieur Dramé. Lequel a ajouté : «En vérité, quand on constate que 5, 6, 7 et 8 mois après la signature de l’Accord de l’Alger que tous les protagonistes à l’exception du gouvernement se plaignent de la lenteur, de la non-exécution de l’accord, cela indique très clairement que notre gouvernement n’a pas de plan, ni de stratégie ; mieux le président de la République n’a pas de projet pour sortir le pays de la crise sécuritaire, restaurer la paix, la sécurité et la stabilité au nord du pays. S’il avait un projet, on l’aurait su et vu longtemps ».

Pour le président du PARENA, ce sont là des tâtonnements du président IBK et de ses ministres, qui continuent de conduire le peuple aux situations dramatiques déplorables de tous les Maliens. « Ces tâtonnements sont bien la preuve qu’il n’y a pas de plan, de projet et de stratégie pour le Mali », a-t-il expliqué. Car, s’il y en avait depuis deux ans après l’entrée en fonction du président IBK, le peuple en aurait les grandes lignes. Interrogeant l’assistance en ces termes : « Est-ce que vous avez une idée du projet du président pour le Mali, les grandes lignes du projet pour le Mali ? Quelqu’un peut nous dire quelles sont les caractéristiques principales de ce projet ? ». La réponse de celle-ci est claire : « Il n’y en a pas ».

C’est triste pour notre pays, a regretté Dramé qui fera savoir « qu’on ne voit pas de grands desseins » du côté des dirigeants « pour sortir le Mali de la crise, préparer l’avenir du Mali, faire face aux besoins croissant s des 17 millions de maliens, lesquels besoins s’expriment en termes de scolarisation, de création d’écoles, de formation des enseignants et de leurs préparations pour former la jeune génération, de santé, de sécurité, de l’aménagement du territoire,  de politique de l’habitat pour les 25 millions de maliens dans dix ans et de lutte contre le chômage des jeunes».

A en croire Tiébilé Dramé, les 25 logements à Yorosso et les 20 à Bla ont suscité l’ire et les critiques du président de la République même à l’encontre de son ministre de l’urbanisme et de l’Habitat, Dramane Dembélé, à qui il aurait fait comprendre « que ce sont des logements qui ressemblent à des poulaillers ». Ce sont là les réponses du président aux demandes des millions de maliens qu’il prétend loger décemment ?, a-t-il interrogé.

Selon Dramé, ce qui manque en réalité au Mali, un pays en crise profonde, et à son président IBK, est le grand dessein. « Je ne vais pas dire que le président de la république et le gouvernement n’ont pas d’ambitions pour le Mali, qu’ils n’aiment pas le Mali, loin s’en faut, ils aiment le Mali. Nous aimons tous le Mali à la même hauteur, tout le monde le sait. Ce qui se passe est que ceux qui sont à l’œuvre aujourd’hui pour conduire le pays hors de la crise et répondre aux aspirations profondes du peuple malien, ne sont pas à la hauteur de la tâche », a précisé Tiébilé.

Pour sortir de l’ornière, Tiébilé Dramé fera comprendre qu’il revient alors au peuple malien de se mobiliser, de se donner les mains et de ne pas laisser le Mali couler, sombrer.

« Levons nous tous ensembles, comme à l’unisson, pour défendre notre pays, notre démocratie et la bonne gouvernance », a lancé Tiébilé. Ceci pour une société démocratique et solidaire calquée non seulement sur la lutte contre la mauvaise gouvernance, la corruption, la gabegie et le chômage des jeunes, l’humiliation de notre pays, l’immixtion de la famille dans les affaires publiques et le terrorisme, mais aussi pour la création des richesses et d’emplois et l’application diligente de l’Accord d’Alger.

Par ailleurs, Tiébélé Dramé a également appelé le peuple à imposer aux gouvernants actuels qui les conduisent droit au mur à un changement de cap. Ainsi, a-t-il martelé en ces termes :

« Faisons en sorte qu’on ne conduise pas le Mali dans le mur. Nous en avons la capacité ; Il ne dépend que de nous, nous devons nous serrer les mains, nous concerter pour imposer un changement de cap, pour imposer au président de la République les indispensables concertations nationales, sans lesquelles le pays ira au mur, pour une application efficace de l’accord d’Alger ».

Pour lui, il faut élargir la conférence nationale d’entente requise par l’Accord pour traiter de tous les maux qui minent le Mali et ce qui n’est pas prévu par cet accord afin de débattre de la défense et de la sécurité du pays pour que les militaires disent ce dont ils ont besoin pour la sécurité, pour que le peuple puisse y apporter sa contribution, « c’est une affaire de tous ».

« Le Mali ressemble à un balafon crevé », a déploré Tiébilé Dramé qui dira enfin qu’il est temps qu’on se soustraie au cortège d’informations funèbres, en ne laissant plus tomber sous les balles des ennemis, nos militaires et jeunes officiers ».

D.Cyril

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