Rentrée du barreau : Quelles élections pour la construction d’Etats démocratiques en Afrique ?

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Organisée par l’Ordre des avocats, la rentrée du barreau a eu lieu, hier, au Centre international de conférence de Bamako. C’était en présence du  Vérificateur général, Amadou  Ousmane Touré, du représentant du président de la Cour suprême,  du barreau malien, des représentants des barreaux européen et africain et de la famille judiciaire. Le thème portait sur quelles élections pour la construction d’Etats démocratiques en Afrique ? ‘’ Le bâtonnier de l’ordre des avocats, Issiaka Kéita, a indiqué : ‘’ présenter à qui de droit un cahier de doléances, ébaucher un bilan et annoncer un programme d’actions sont des passages quasi obligés. ‘’ Il a soutenu que le barreau n’est pas étranger à la démocratie dont le Mali peut s’honorer aujourd’hui. Il a rendu hommage à ses prédécesseurs dont certains étaient dans la salle. S’adressant aux avocats,  le bâtonnier a indiqué qu’ils sont les défenseurs des droits, piliers de la démocratie, protecteurs des libertés dont ils restent le dernier rempart. Ils sont, a-t-il dit, des citoyens au cœur de la cité, porteurs et gardiens de valeurs universelles qui en font des acteurs et bâtisseurs de l’Etat de droit. Il a souligné que le conseil de l’ordre s’est engagé dans le programme de modernisation de la profession au Mali.

Il a fait état des conditions difficiles d’exercice de leur profession à cause de l’environnement hostile, réfractaire au changement et condamné la corruption. Il a mis l’accent sur la formation dans un monde globalisé en demandant la création d’une école des avocats au Mali. Il a réclamé un autre chantier pour le barreau : la Carpa, une caisse de règlements pécuniaires des avocats. Concernant les problèmes du Nord, il a affirmé que force doit rester à la loi, au droit et au dialogue. Il a recommandé un forum citoyen d’échanges. Rappelant le thème de la rentrée du barreau, Issiaka Kéita a laissé entendre que notre continent s’est illustré par des situations de crise dues essentiellement à des élections mal préparées, mal organisées, détournant ainsi le choix des électeurs.

Ensuite, hommage a été rendu à deux avocats d’exception : Me Fatoumata Sylla et Mountaga Tall qui ont reçu des distinctions. Les représentants du barreau européen, Me Pierre Latournerie et africain,  Arthur Bale, sont intervenus pour féliciter l’initiative commune. Des prix ont été remis aux secrétaires de conférence, aux titres des années 2010 et 2012. Le 2ème  secrétaire, Oumar Niaré, le 7ème secrétaire de conférence du barreau de Paris, Thomas Ricard et le 1er secrétaire, Halifa Habib Koné ont lu leurs discours axés respectivement sur la soumission, l’habit fait-il le moine et la foi peut-elle empoisonner la politique ?

Le ministre de la justice, garde des sceaux, Maharafa Traoré, a déclaré : ‘’ la traditionnelle rentrée solennelle du barreau est toujours l’occasion pour les hommes en robe que vous êtes,  d’échanger, de débattre des thèmes d’actualité, des questions d’ordre juridique et toutes celles pouvant intéresser la vie en société de façon générale. L’avocat est d’abord une voix, un arbitre, un conseil, un médiateur, mais aussi un acteur du développement. ‘’  Il a félicité le choix du thème en indiquant que seule l’organisation d’élections régulières permettra en Afrique de construire de véritables Etats démocratiques et le rôle des avocats dans ce processus, a-t-il ajouté, est essentiel.                                                        

Baba Dembélé

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1 commentaire

  1. Des beaux mots qui me rappellent la plaidoirie de l’un des celèbres pendant le procès crimes de sang contre le Général Moussa TRAORE, jugé par nombre de ses pairs et des politiques qu’il dérangeait comme fou, Me Koureichi Bah, pour ne pas le nommer:”…derniers remparts des libertés, à l’avant garde du combat pour les droits de tous et de chacun, nous sommes les veritables soldats de la démocratie… Grace à notre modeste action, la justice, la vraie, celle la qui refuse les clans et les cauterise dans leurs errements dictatoriaux, …cette justice est le socle de marbre surlequel repose l’édifice démocratique et l’état de droit”.
    Messieurs du Barreau, sincèrement ne pensez vous pas que vous etes parmi les premiers responsables de l’etat de corruption sans nom que connait notre pays aujourd’hui? Vers qui pensez vous que le citoyen doit se tourner quand il se sent quelque peu leser par le systeme? Vous me direz la Justice! Mais sachez vous etes l’interface incontournable entre le citoyen et l’institution judiciaire! Donc c’est vers vous qu’il devra se tourner!
    Faites, sans complaisance un état lieu de la justice malienne et vous rendrez compte que vous en faites pour beaucoup responsables de la situation désastreuse qui y prévaut!

    Arretez avec des solennités sans aucune importance et tournez vous vers les vrais problèmes des citoyens!
    Merci

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