En annonçant, quatre ans à l’avance, son intention de réviser la constitution de 1992, ATT veut devenir une icône de l’unité nationale. Pour cela, le parti de celui qui l’appelle affectueusement «Tonton» ne ménage aucun effort pour soutenir son projet de reformes institutionnelles.
Sur les cent trente sept (137) formations politiques que constitue l’échiquier politique malien, l’Avenir pour le développement du Mali (ADM) est parmi les rares formations politiques favorables aux reformes institutionnelles : «l’ADM soutient sans réserve aucune le projet de reformes institutionnelles», déclare son président devant un parterre de journalistes invités pour la circonstance.
Après vingt ans de pratique démocratique, dira le conférencier, Madani Tall, président du parti Avenir pour le développement du Mali(ADM) et non moins conseiller aux Affaires économiques du président de la République, la constitution de février 1992 élaborée en si peu de temps (environ un mois juillet 1991) mérite d’être revisitée, améliorée.
L’élu communal de Déguébéré, (près de Bandiagara) où repose éternellement la défunte mère d’ATT, ne tarit pas d’arguments pour convaincre : «les agitateurs qui font des dénonciations creuses du projet de la nouvelle constitution sans aucune proposition alternative font un fonds de commerce politique.» Autant le projet de reformes institutionnelles présente des avantages pour notre démocratie, autant il y a des inconvénients.
«Révision constitutionnelle, un cadeau qu’ATT fait à ses successeurs»
Qui sont ces successeurs ? Ils seront certes très nombreux dans la course à l’élection présidentielle. Restera à savoir qui bénéficiera du soutien du président sortant ATT. Or, dans l’entourage du président sortant, aucun dauphin n’est perceptible au sein des partis ou associations fondés par ses amis qui sont entre autres: FCD, PDES, PCR, UDC, ADM.
Si réellement le général Amadou Toumani Touré veut aller cultiver son champ à Mopti et s’occuper de ses petits enfants, le peuple malien devait à ce jour connaitre le nom de son successeur en 2012. Mais dans ce charivari, la porte de la succession s’ouvre à des économistes que Tall n’a pas manqué de dire au passage que le 21 siècle est celui de l’économie. Ce qui augure des chances à l’élection présidentielle de 2012 pour le jeune économiste Tall. Et tout autour de nous se dessine une montée des économistes et banquiers africains à la tête des Etats.
Si la révision constitutionnelle est un cadeau d’ATT à ses successeurs, ce serait sans doute à l’endroit du FCD, PDES, PCR, UDC et de l’ADM. Au-delà du cadeau, la candidature de Tall, élu communal de Déguébéré, mérite d’être prise au sérieux en même temps que son soutien au projet de reformes institutionnelles.
Et pour cause : il est éloquent avec un parcours sans faille, connaît et côtoie le grand monde. Ensuite, originaire de la cité mystérieuse de Bandiagara, capitale de l’univers Dogon.
Amy SANOGO