Sous le signe de la méditation et de la communion, notre pays a célébré dimanche dernier, 22 septembre 2013, le 53ème anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Placées sous l’égide du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), ces festivités qui ont eu pour cadre le 34ème Bataillon du Génie militaire, a enregistré la présence des diplomates européens et africains. L’on retiendra tout simplement qu’à la veille de cette commémoration dans son adresse à la Nation, IBK a asséné ses quatre vérités aux Maliens.
Après avoir traversé l’une des plus graves crises de son histoire avec les velléités des terroristes et narcotrafiquants d’en découdre avec son existence même, le Mali a célébré dimanche dernier le 53ème anniversaire de son indépendance dans une atmosphère d’intégrité territoriale retrouvée grâce «à la solidarité du monde entier». Il «est désormais debout et en ordre de marche», selon le président IBK qui s’adressait la veille à la Nation. Adresse dans laquelle, il a précisé sa mission à la tête du pays. Il a également réitéré ses engagements pris notamment le 4 septembre dernier: bonne gouvernance, lutte contre la corruption, développement, redressement de l’école et réconciliation nationale…
Il est important de noter qu’elle a été très sobrement célébrée, étant donné qu’on vient d’organiser l’investiture (2ème phase) d’IBK et qu’il y a beaucoup de chantiers qui attendent le nouveau président de la République. Cette commémoration a modestement été marquée par une prise d’armes et un défilé militaire. Mais, si tout se passe bien, c’est le 54ème anniversaire qui sera célébré avec faste.
Obligation de mémoire
Dans son message à la Nation à l’occasion du 22 septembre 2013, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), a tenu à mettre des points sur les i, comme on le dit souvent. Il a placé cet anniversaire sous le signe de la méditation et de la communion. «Nous ne pouvons plus faire semblant : des soldats d’autres nationalités sont morts sur le sol malien, pour la défense de notre patrie, pour la dignité de nos femmes et pour l’épanouissement de nos enfants. De ces martyrs arrachés à notre affection et de tous les soldats héroïques qui ont gagné la guerre du Mali, nous devons nous souvenir, constamment nous souvenir.
Leur sacrifice n’aura pas été vain. Il commande au premier magistrat que je suis de tirer les leçons de la douloureuse crise malienne, qui a livré notre pays à la risée du monde quand nous passions, aux yeux de beaucoup, pour la vitrine de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Je me sais bénéficiaire d’une confiance populaire dont l’ampleur vaut avertissement dans cette nation de grands hommes méritants, et de grandes femmes de mérite. Comme dans la Rome antique, je voudrais constamment me souvenir que je ne suis qu’un homme. Un modeste homme, choisi par d’autres pour les servir. Nous parlons dès lors de mission historique. Cette mission, je le redis en cette occasion solennelle, consiste à hisser le Mali à hauteur de ses ambitions contrariées d’abord, et de le faire entrer ensuite dans le cercle vertueux de la prospérité et de la stabilité. C’est un combat difficile, qui sera de longue haleine, mais le message de notre peuple a été très clairement compris», a-t-il dit.
Le rappel à l’ordre d’IBK
Fin de récréation, siffle IBK. Plus rien comme avant. IBK a décidé d’utiliser la méthode forte pour remettre le bateau Mali sur de bons rails. «Nous le ferons de manière méthodique, nous le ferons de manière tangible, nous le ferons de manière mesurable, nous le ferons sans concession au gaspillage de ressources et à la délinquance financière. Le service public doit être efficient. Les fonctionnaires absentéistes ou chroniquement retardataires devront impérativement modifier leur comportement. Les effectifs pléthoriques et désœuvrés en train de siroter le thé dans un bureau transformé en marché, c’est fini ! Chaque responsable, au niveau où il se trouvera, sera comptable de l’efficience de ses subordonnés. Les véhicules de l’Etat servant à transporter des intrants dans des vergers personnels, terminé ! Ils ne devront plus servir que les seuls besoins de leur objet. Quant à l’Ecole, elle restera à l’école. Elle ne sera plus tolérée dans la rue. Nous mettrons fin aux achats de diplômes, de même qu’au commerce des épreuves d’examen. Il sera mis un coup d’arrêt à la magouille foncière et à la spoliation des pauvres ou des vrais titulaires. Tout sera fait pour doter le pays d’un système cadastral fiable et ce, dans des délais raisonnables. Il en sera fini des procès monnayés dans les bureaux de juges oublieux de l’éthique. Nous stopperons le délitement de l’appareil judiciaire, seul contre-pouvoir sûr dans les démocraties représentatives. Nous attacherons une importance sans prix à la surveillance du système d’intégrité publique. L’argent de l’Etat restera dans les caisses de l’Etat, ou sera investi à bon escient au service de l’intérêt général».
IBK aura-t-il les moyens d’exécuter ses mises en garde ? La question reste toute posée. Mais, dans les milieux politiques, on susurre qu’il en est capable avec sa carrure d’un grand homme d’Etat à l’image du président de la République du Mali indépendant, Modibo Kéïta.
De toutes les façons, d’ores et déjà, on apprend que certains Maliens grincent les dents pour avoir porté IBK à la Magistrature suprême. Sa rigueur oblige ! Et pourtant, l’homme avait averti : «Pas de partage de gâteau et tolérance zéro à l’impunité et au laxisme». Espérons que le message est bien compris pour ceux qui veulent bien le comprendre !
Basile ESSO