Sans être dans les secrets des dieux, tout le monde a été surpris du fait que le président ATT n’ait pas abordé, à sa sortie d’audience, la désormais controversée question des tests Adn. En effet, la loi sur ledit test suscite une véritable levée de boucliers en France et en Afrique. Les présidents Abdoulaye Wade du Sénégal et Alpha Omar Konaré de l’Union Africaine se sont d’ailleurs illustrés par leur plus que tranchées prises de positions dénonçant le caractère «raciste» de la démarche de la France à l’endroit des émigrés. Quant au président ATT dont le pays représente l’un des plus grand pourvoyeur d’émigrés, très attendu du reste sur le sujet, il a évité de mettre son homologue français hors de ses gonds en posant sur la table le douloureux problème l’ADN.
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En terme d’ADN, il est important de souligner que ceux qui sont visés ne sont pas seulement les candidats à l’immigration en France. Ceux qui sont visés et qui seront donc soumis au test de l’ADN sont, ceux-là mêmes qui sont régulièrement établis en France, qui en sont les citoyens, qui y travaillent et payent régulièrement leurs impôts. En même tant qu’on cherche à empêcher le regroupement familial, on s’attaque, en soumettant à un test, des personnes voire des personnalités qui ne se reprochent absolument. Cette nouvelle loi, une de plus sur l’immigration, s’acharne donc sur des personnes régulièrement établies en France. Tous, forts de ce qu’ils sont et contre ce qu’on voudrait qu’ils soient, se soumettront-ils au test ADN ?
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Voici donc une question plus délicate qu’elle ne paraît. Question à laquelle le président ATT n’a donc voulu donner aucune suite malienne. Alors même que, comme dit plus haut, les Maliens sont parmi les premiers visés. Sauf à croire que, lors de leur entretien, le président Sarkozy a fait une confidence à ATT en lui disant que tout ceci n’est que hoba hoba !
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Des armes françaises au Mali contre la rébellion touarègue
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Le chef de l’Etat malien, ATT, revient donc de la France après un périple de neuf jours (18-27 octobre 2007). Au cours de son séjour, commencé Lyon, précisément à l’université de Lyon III où le diplôme d’Honoris Causa lui a été décerné, le président ATT a été reçu par son homologue français, le bouillant Sarkozy.
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La crise du Nord Mali a été abordée par les deux présidents. Le président Nicolas Sarkozy, promet de s’employer sans relâche pour une solution de sortie de crise au Nord Mali. Dans le même ordre d’idée, ATT a sollicité un équipement et une assistance militaire de la France pour les forces armées et de sécurité de notre pays. Interrogé par une télévision française, le président du Mali précise : «Nous avons demandé une assistance française (Ndilr : armes de guerre) en terme de logistique». Autre temps autres mœurs : un président français qui s’engage à apporter un appui logistique à une armée malienne en conflit avec des Touareg.
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On ne peut s’empêcher de se demander où est passé le puissant lobby touareg qui, il n’y a pas longtemps encore, proposait notre pays à la sanction de l’Union européenne. Mais depuis (1990- 94) avouons qu’il s’est quand passé beaucoup de chose. Plus personne n’admet la question touarègue comme un problème entre Blancs et Noirs. Les uns cherchant à exterminer les autres après avoir nié leur identité propre. Voilà donc là où nous en sommes désormais. La question du Nord étant perçue strictement comme une question de développement dans un pays lui-même sous développé. Et le moins que l’on puisse affirmer est que même en Europe il n’y a plus personne pour adhérer à des thèses à dormir debout. L’irrédentisme touareg étant désormais perçue comme excessif. Les rebelles ont choisi d’autres méthodes de combat au moment où ils n’ont plus personne en face pour tuer ou exterminer.
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Que le président Sarkozy se soit montré attentif à l’argumentaire du président ATT sur la question du Nord est un signe qui ne trompe pas. Qu’il se soit engagé à apporter un soutien logistique français à l’armée malienne s’inscrit en droite ligne d’une tendance déjà en cours. En effet les français n’ont pas attendu que le président ATT se rende en France pour assister le Mali dans son élan de pacification et de développement des régions nord. Ce fut le cas récemment quand les hommes de Ibrahim Ag Bahanga avaient encerclé l’armée malienne à Tezawaten. Un appui logistique français ne devrait donc que conforter l’armée malienne dans son élan de ramener la paix et surtout de barrer la route aux trafiquants de tout acabit.
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A. DIARRA
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