Dans une correspondance en date du 22 juin adressée au Premier ministre, le président du Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) s’insurge contre Cheick Modibo Diarra pour le fait que la proposition de mise en place d’un cadre de concertation pour le suivi de la transition n’ait été accompagnée d’aucun terme de référence. Ainsi donc, il était difficile d’évaluer une vision d’un tel organe quant à sa taille, sa composition, ses modalités de mise en place, ses attributions, son ancrage institutionnel, etc.…
Pour dénouer la crise institutionnelle qui secoue le pays, surtout depuis la mise en place du gouvernement dirigé par Cheick Modibo Diarra, le FDR a déclaré que bien que n’ayant pas été consulté et n’y étant pas représenté, il n’entreprendra rien pour entraver l’activité gouvernementale car il est convaincu qu’une action solitaire ne produira pas les résultats escomptés. Le FDR avait préconisé la nécessité de la concertation pour mettre à contribution toutes les forces vives en vue de mobiliser le pays et atteindre les objectifs assignés à la Transition. C’est pourquoi le Chef du gouvernement a décidé de rencontrer la classe politique afin de dissiper les malentendus. Le FDR a fait également savoir au Premier ministre que des cadres de concertation existent déjà entre les différents acteurs politiques, la société civile et les syndicats.
Après l’odieuse tentative d’assassinat du Président de la Transition et considérant l’enlisement et l’aggravation de la situation au Nord du pays et les souffrances indescriptibles qui en résultent pour notre peuple, le FDR propose que soient urgemment engagées des consultations avec l’ensemble des regroupements politiques pour la mise en place d’un gouvernement inclusif représentant les principales sensibilités du pays et susceptible de mobiliser la Nation pour faire face aux défis brûlants de l’heure ; l’élaboration d’une feuille de route qui devra servir de boussole à la Transition ; la mise en place d’une Commission d’enquête internationale pour établir toute la lumière sur l’agression qui visait à assassiner le Chef de l’Etat le 21 mai dernier ; l’adoption de mesures pratiques et urgentes pour la normalisation de la situation sécuritaire intérieure.
Par ailleurs, il s’agira de mettre fin aux arrestations illégales, aux détentions arbitraires et aux séquestrations, rétablir la chaîne normale du commandement militaire et les relations avec les partenaires techniques et financiers en vue de juguler la crise économique et financière qui « plombe » le pays et occasionne ainsi des fermetures d’entreprises, des chômages techniques massifs, des licenciements et un manque de revenus pour les travailleurs, leurs familles et toutes les autres couches sociales. Il faudra aussi évaluer urgemment la situation alimentaire en vue de diligenter un appui humanitaire massif pour ravitailler les populations du Nord et toutes les autres régions durement éprouvées par la pénurie alimentaire en ce début d’hivernage.
Enfin, le FDR, dont les fondamentaux et la vision excluent toute base de négociation fondée sur la remise en cause de l`intégrité du territoire national et la laïcité de l’Etat, estime que le processus de résolution de la crise du Nord est une priorité et que sa solution reste absolument urgente. A cet effet, le FDR demande au Premier ministre de bien vouloir soumettre aux Nations-Unis (chapitre 7 de la Charte) une demande d’intervention des forces militaires de la CEDEAO et de l’Union africaine au Mali en vue d’appuyer l’armée malienne dans sa mission de libération du Nord. Cette urgence est dictée par les conditions inhumaines de vie imposées à notre peuple. Comme quoi, le cadre de concertation du Chef de gouvernement semble être « mort né » car il comporte des points de divergence entre et Cheick Modibo Diarra et les différents acteurs concernés. Toute chose qui pourrait corser davantage les débats.
Paul N’guessan