Le Premier ministre malien, M. Moctar Ouane, a rencontré pour la première fois dans l’après-midi du mercredi 10 février 2021 l’ensemble de la classe politique malienne pour échanger sur les réformes politiques et institutionnelles attendues de la transition.
«Je rencontre en ce moment la classe politique autour des réformes politiques et institutionnelles. Je me réjouis à travers cette rencontre de poursuivre les échanges dans un cadre plus officiel et ouvert. La classe politique a un rôle de premier plan dans les réformes politiques et institutionnelles que nous attendons tous avec impatience», a déclaré mercredi dernier le Premier ministre Moctar Ouane sur son compte Twitter.
Et pour le chef du gouvernement les réformes politiques et institutionnelles ne doivent pas être le fait d’un effet de mode, mais «une nécessité» en raison de «l’obsolescence» observée dans les pratiques de tous les jours dans le service rendu aux usagers ainsi que dans «l’inadéquation» entre «les actes et les espérances» des concitoyens. «Il n’est point besoin d’être grand clerc pour constater les limites objectives des textes qui nous gouvernent ainsi que les menaces qui pèsent sur les vertus qui guidaient nos relations sociales et nous valaient admiration et respect au-delà des mers et des océans», a analysé Moctar Ouane.
Ces dernières semaines, la classe politique malienne s’était beaucoup inquiétée de l’absence de concertations sur les réformes politiques et institutionnelles attendues de la transition. Lors d’un point de presse animé la semaine dernière par exemple, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP qui a mené la contestation ayant abouti à la chute du président Ibrahim Boubacar Kéita le 18 août 2020) a demandé que soient définies de façon consensuelle les modalités de création d’un organe unique et indépendant de gestion du processus électoral. Il a aussi exigé l’institution d’un cadre de concertation politique pour convenir des objectifs et modalités de relecture consensuelle des textes électoraux.
Le Premier ministre a promis à la classe politique de s’entretenir avec elle de «manière plus détaillée» sur «toutes les questions qui interpellent tous les acteurs, au-delà des régions, des religions, des ethnies, des obédiences politiques…». Et cela d’autant plus que, a-t-il rappelé, «les défis qui attendent les Maliens sont à leur portée s’ils restent unis et font preuve de dépassement».
«Nous nous sommes engagés à l’accompagner, à l’appuyer. Les propositions qu’il dit avoir faites portent sur une révision constitutionnelle à minima. Il s’agit de changer dans la Constitution les éléments dont la transformation est indispensable pour permettre d’avoir des élections transparentes crédibles, inclusives et incontestées», a indiqué Pr. Tiémoko Sangaré, président de l’Adéma-Pasj. En tout cas on lisait la même satisfaction sur le visage de presque tous les leaders politiques présents à cette première rencontre D’où la conviction affichée par le P.M que «notre pays conserve des filles et des fils engagés et suffisamment résilients pour faire redonner au Mali ses lettres de noblesse».
Le Premier ministre aussi annoncé que son gouvernement va présenter vendredi prochain (19 février 2021) un Plan d’action gouvernemental devant le Conseil national de la Transition (CNT).
Moussa Bolly