Le cadre de concertation entre le ministère de l’Administration territoriale et les partis politiques s’est réuni hier, jeudi 15 octobre, dans la salle de conférence du département. Contre toute attente et sans motif valable, la rencontre a été interdite d’accès à la presse. Il nous est toutefois revenu que les représentants des partis politiques ont critiqué la volonté de fixer de nouvelles dates sans que les conditions (juridiques et contexte sécuritaire) ayant motivé les précédents reports aient changé. Le gouvernement serait désormais dans l’option du découplage des élections communales et régionales et propose qu’elles se tiennent au plus tard entre le 20 juin et le 31 décembre 2016.
La rencontre, présidée par le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga, avait enregistré la présence des ministres Mohamed Ag Erlaf de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat et Housseinou Amion Guindo des Sports, non moins président de la CODEM, des leaders comme Pr Tiémoko Sangaré de l’ADEMA-PASJ, Pr Mamadou Kassa Traoré du MIRIA, Moussa Mara de YELEMA, Oumar Ibrahim Touré de l’APR, Beffon Cissé de l’URD, Drissa Traoré du MPR, Abba Touré du CNID, Djiguiba Kéita dit PPR du PARENA et plusieurs autres cadres.
Dans son intervention, le ministre chargé de l’organisation des élections a évoqué l’option du gouvernement de séparer désormais la tenue des deux élections communales et régionales, certainement pour mieux respecter les prescriptions de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il a ensuite expliqué que son département veut échanger avec les partenaires de la classe politique pour que les élections se tiennent dans les meilleurs délais. Et de préciser qu’il va proposer au gouvernement de tenir les communales durant le premier trimestre de 2016 et les élections régionales au cours du dernier trimestre, c’est-à-dire au plus tard le 31 décembre.
Au départ, rapportent nos sources, le ministre avait affiché sa volonté de tenir les communales avant la fin de cette année, mais la désapprobation de ses interlocuteurs (majorité comme opposition) a été forte et il a dû se décider à opter pour 2016.
Au nom de la majorité présidentielle, Oumar Ibrahim Touré de l’APR a indiqué que la note proposant certaines mesures avant les élections que la CMP (NDLR : convention des partis politiques de la majorité) avait envoyée au Premier ministre reste d’actualité. Il sera soutenu dans son intervention par Tiémoko Sangaré de l’ADEMA, qui a plaidé pour qu’aucune précision de date ne soit mentionnée dans la loi prolongeant le mandat des élus actuels. Ceux-ci ne devant passer les témoins qu’aux nouveaux élus.
D’autres intervenants comme Beffon Cissé de l’URD, Souleymane Koné des FARE, Djiguiba Kéita dit PPR du PARENA ont demandé ce que le que le gouvernement a déjà fait pour lever les obstacles (aspect juridique tenant à la conformité à l’Accord, déploiement de l’administration et contexte sécuritaire) à la tenue des élections.
Et M. Koné d’ajouter qu’il est vital que les élections se tiennent sur l’ensemble du territoire et qu’au jour d’aujourd’hui il n’y avait aucune urgence à vouloir les précipiter.
PPR ira jusqu’à parler ” d’agenda caché ” que le ministre aurait pour vouloir avec très rapidement, malgré les craintes des uns et des autres, organiser des élections.
D’autres intervenants comme le ministre Mohamed Ag Erlaf, Housseini Amion Guindo, le Directeur de l’Administration territoriale, Billy Soussoko ont, dit-on, expliqué, entre autres, des points relatifs aux réformes liées à la décentralisation à entreprendre, à la présence des l’administration sur le territoire, notamment le redéploiement dans certaines zones.
Bruno D SEGBEDJI
La presse privée persona non grata !
La porte du cadre de concertation partis politiques- l’Administration territoriale a été fermée, hier au nez de la presse, du moins la presse privée. Raison invoquée : décision du département du ministre Abdoulaye Idrissa Maïga.
Le chargé de mission, Alhousseyni Touré, fera même la sentinelle pendant un temps à la porte pour éconduire les journalistes qui ont fait le déplacement. Seuls les confrères de l’ORTM et L’Essor ont été autorisés à entrer dans la salle Malgré l’insistance des représentants des médias, rien n’y fit. On tentera de leur rabattre les oreilles comme quoi il n’y a pas suffisamment de place dans la salle. Comme s’il n’y avait que cette salle à Bamako ! Alors que ces rencontres se tenaient précédemment dans la spacieuse salle du Gouvernorat. Apparemment, le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga, n’apprécie pas le travail de la presse. Puisqu’elle ne le caresse pas dans le sens des poils.
Ce sont les propos de son chargé de mission (qui s’est reconnu des talents de donneur de leçons…) qui le laisseront transparaître : ” Vous ne participez pas à des rencontres, mais vous les commentez à votre convenance écrivant par exemple que le ministre est proche de telle ou telle personnalité “. Comme quoi, les commentaires (censés libres) dans la presse sont, aux yeux du département de l’Administration territoriale, des crimes de… lèse-ministre ! Pourvu que cela ne dure pas! Mais l’histoire retiendra que depuis que le cadre de concertation entre les partis politiques et le ministère existe, la presse n’y a jamais été déclarée… persona non grata.
Bruno D S