La rencontre d’IBK avec la classe politique malienne

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Le président dénonce les crimes odieux de Kidal qui ne seront pas impunis
Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, Président de la République

Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a reçu mercredi 4 juin la classe politique malienne, les partis de la majorité puis ceux de l’opposition. Au menu des discussions : l’état du pays, et notamment la situation dans le Nord.

 

 

« Ouvert », « précis » ou encore « rassembleur  », les qualificatifs sont nombreux dans les rangs de la majorité et de l’opposition malienne pour qualifier la démarche du président Ibrahim Boubacar Keïta.

 

 

Sur la crise dans le Nord, il martèle que seul le dialogue pourra conduire à une paix durable et soutient les accords de paix de Ouagadougou. Le Mali n’est pas totalement sorti de la crise et le président IBK veut dorénavant consulter un peu plus l’opposition malienne.

 

 

Va-t-on vers la formation d’un gouvernement d’union nationale ? Selon Soumaïla Cissé de l’Union pour la république et la démocratie (URD), chef de l’opposition malienne, « le président n’a pas parlé de ça ». En revanche, il est revenu sur la démission de l’ancien ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, après la dernière bataille de Kidal entre son armée et les groupes rebelles. C’est lui-même qui a demandé à Soumeylou Boubèye Maïga de tirer les conséquences qui s’imposaient, a–t-il déclaré, d’où sa démission.

 

 

Le chef de l’Etat malien n’était pas le seul à parler. Les opposants ont pris la parole. Ils ont réaffirmé leur disponibilité à accompagner un processus de décrispation. A la sortie, Blaise Sangaré, dont le parti, la CSD (Convention sociale démocrate), est membre de la majorité présidentielle était plutôt satisfait :

 

Le président a totalement exclu la voie des armes.
Blaise SangaréPrésident du parti CDS05/06/2014 – par Serge Daniel

 

Soumaïla Cissé, le chef de l’opposition malienne, a également exprimé sa satisfaction après cette première rencontre avec IBK depuis l’investiture du président il y a neuf mois.

 

Nous avons insisté sur le fait que nous sommes une opposition responsable.
Soumaïla CissePrésident de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et chef de l’opposition.05/06/2014 – par Serge Daniel

 

 ■ ZOOM : Le FMI s’intéresse à un contrat passé par la Défense

Au Mali, le Fonds monétaire international (FMI) continue de demander des comptes aux autorités sur des soupçons de malversation. Après avoir exigé des informations sur l’achat du nouvel avion présidentiel d’Ibrahim Boubacar Keïta, le FMI s’intéresse à un nouveau dossier : un contrat passé par le ministère de la Défense pour au moins 69 milliards de francs CFA (105 millions d’euros).

 

 

Ce contrat du ministère de la Défense porte sur la fourniture d’équipements. Il a été passé avec une société malienne, jouant le rôle d’intermédiaire, et suscite de vives inquiétudes chez Anton Op de Beke, représentant du FMI au Mali : « Le gouvernement a donné une garantie de 100 milliards de francs CFA pour permettre à l’importateur de se financer. C’est cette garantie qui n’a pas de base dans la loi de finances. En plus, on peut poser des questions sur la structure de ce contrat. Pourquoi est-ce qu’on a besoin de cet intermédiaire ? Le ministère de la Défense peut aussi importer directement des fournisseurs à l’étranger. »

 

 

Une disposition légale permet aux autorités de ne pas respecter certaines exigences de transparence dans la passation de marchés publics pour des contrats jugés sensibles. Exemple : l’achat de l’avion présidentiel et le contrat du ministère de la Défense. Une utilisation abusive, selon le chef du FMI au Mali. « L’achat d’un avion d’affaires, comme l’avion présidentiel, ce n’est pas clair que cela demande le secret, poursuit Anton Op de Beke.La même chose pour le contrat du ministère de la Défense. Il y a une partie militaire très faible et les restes sont des fournitures pour lesquelles on pourrait bien imaginer des marchés compétitifs à travers un appel d’offres. »

 

 

Le FMI devait verser quatre millions d’euros de crédit à Bamako ce mois-ci. Il n’y aura finalement aucun décaissement avant décembre si les autorités maliennes fournissent d’ici-là suffisamment d’explications. Des autorités qui assurent de leur côté que tous les documents et informations demandés continueront d’être apportés.

 

par RFI

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