Rencontre avec le Président de la CARE :« Je vous le dis, nous allons gagner la présidentielle en 2012. Il n y a pas de doute à cela… »

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Dans cet entretien exclusif, M. Cheick Boucady Traoré, non moins Président du parti Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE), explique les raisons profondes de la création de son parti tout comme celles qui l’on pousser à faire de la politique. L’enfant de Sébéto et de Kayes, explique également ses rapports combien difficiles avec son père, Général Moussa Traoré, ex président de la République (1968 à 1991) qui ne pouvait le comprendre. Il ne manque pas non plus de rappeler ses liens avec Dr Cheick Modibo Diarra, son beau-frère tout comme donne son point de vue sur l’évolution du Mali sous l’ère des « démocrates ». Le terrorisme, la corruption, les détournements de deniers publics, l’agonie de l’école malienne sont passés au peigne fin par ce grand conseiller de chefs d’Etats en Afrique et dans le monde. Entretien avec un tenace.

« Depuis 2003, je vis au Mali.. »

Mali Demain : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

M. Cheick Boucadry Traoré : Je suis né à Kayes, j’ai passé quelques années de mon enfance à Sébéto, village de mon grand-père. Je suis allé deux ans et demi en retard à l’école à Kayes. Après l’école primaire, je suis venu à Bamako chez mon père pour terminer le cycle secondaire et le lycée. Le BAC  en poche, je suis parti au Canada puis aux Etats Unis d’Amérique pour achever mes études où j’ai travaillé. En 2003, je suis venu au pays où j’ai crée ma société « TANEX Corporation ». C’est dans ce cadre que j’ai signé deux contrats avec l’Etat malien: – le premier avec le Ministère de l’Economie et des Finances comme Conseiller financier et le second en décembre de la même année avec le département de l’Administration territoriale pour l’aider à la réforme de l’état civil. Aussi ma société (TANEX Corporation) a beaucoup investi dans le secteur minier au Mali.

« Au Mali, il faut un renouveau… »

Mali Demain : Depuis quelques temps, la presse nationale et internationale parle de vous. Pour quoi le CARE ? Qu’est ce c’est ?

M. Cheick Boucadry Traoré : Notre pays vient d’avoir cinquante années d’indépendance. A ce moment, l’homme doit se demander qu’est ce qu’il a fait de ses cinquante années de sa vie ? Est ce que mes enfants se portent bien ? Est-ce que j’ai préparé leur avenir ? Nous nous sommes posé ces questions. Nous avons dit qu’il était temps d’aider notre pays. Ce qui nous a conduits à créer le parti Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE). Mieux, nous nous sommes rendu compte qu’au Mali, il faut du renouveau basé sur certaines choses comme une harmonisation républicaine de notre démocratie liée aux composantes de notre culture. Cela s’explique par le renforcement des capacités, l’accès à la santé surtout pour les plus démunis, une remise à niveau de l’éducation et surtout l’accès au capital pour les citoyens. Grosso modo, c’est pour quoi la presse parle beaucoup de nous parce que nous avons commencé un mouvement politique au Mali.

« Le Président Moussa Traoré n’est pas derrière notre mouvement »

Mali Demain : Ne pensez-vous pas que le CARE aura du mal à s’implanter au Mali avec des préjugés qu’on lui prête tel que vous voulez venir à Koulouba pour venger votre père ?

M. Cheick Boucadry Traoré : En moins d’un an d’existence, le CARE est implanté dans 45 Cercles sur 49  que compte le Mali. Primo, les Maliens me connaissent. Ce n’est pas aujourd’hui que nous parlons de renouveau. Secundo, le Président Moussa Traoré n’est pas derrière notre mouvement. Il supporte un autre candidat. Le Président Moussa Traoré a son candidat que tout le monde connaît. Donc notre politique n’a rien à voir avec celle du Président Moussa Traoré, ou Modibo Kéïta, ou Alpha Oumar Koinaré ou Amadou Toumani Touré. Une chose est sûre, nous apprécions tout ce que ceux-ci ont fait pour notre pays mais nous avons dit qu’il appartient et revient à notre génération de définir els politiques de gouvernance pour le Mali. Toute personne honnête dira qu’il faut un changement pour ce pays.

« Moussa Traoré supporte le candidat qui défendra les couleurs de l’UDPM »

Mali Demain Et si vous nous parler un peu de vos rapports avec votre père qui a déjà fait son choix ?

M. Cheick Boucadry Traoré : Cela va de soit. Il y a des divergences politiques entre nous qui ne datent pas d’aujourd’hui. C’est normal que mon père supporte un candidat qu’il pense incarner ses idées, sa vision, qui défend les couleurs de l’UDPM, son parti. Je ne connais Moussa Traoré en tant que père fondateur de l’UDPM. Donc il ne supporte que celui qui défendra les couleurs de son parti. Vous allez me demander pourquoi Alpha Oumar Konaré supporte l’ADEMA, je vous dirai parce qu’il est le père fondateur de ce parti. Il ne peut supporter un candidat qui reflète et défend les idéaux de son parti. Je considère ces prises de position comme un débat politique. Nous verrons bien qui pourra convaincre les maliens en 2012 ?

Mali Demain : Quand est-il de vos rapports avec votre beau frère Dr Cheick Modibo Diarra ?

M. Cheick Boucadry Traoré : Dr Cheick Modibo Diarra a été un moment, un ami. De nos jours, les relations en sont plus ce qu’elles étaient. Nous avons décidé chacun d’emprunter notre chemin. Je ne discute pas politique avec lui.

Mali Demain : Déjà ça et là on parle de votre probable candidature à la présidentielle de 2012. Qu’en est-il ?

M. Cheick Boucadry Traoré : J’ai toujours dit aux gens que nous avons décidé de créer un parti basé sur l’idéologie, très discipliné. Pour nous, les choses doivent aller de la base vers le haut. C’est pour cela que nous allons donner le temps et les moyens à nos militants de réfléchir et décider qui sera leur candidat à l’élection présidentielle de 2012 ? Oui, je suis le Président de la CARE mais il appartient aux militants de décider qui sera le candidat de notre parti qui défendra leur plate-forme à la présidentielle de 2012.Mes soucis se centrent sur comment implanter la CARE à travers tout le Mali.

Mali Demain : Quel bilan faites-vous de la gestion du pays par « les démocrates » depuis vingt ans ?

M. Cheick Boucadry Traoré : Primo, la raison pour la quelle nous avons dit qu’il faut harmoniser cette démocratie c’est parce que nous avons vu malgré le pluralisme au Mali, la majorité des maliens sont marginalisés jusqu’à 90%. C’est bien d’avoir cette démocratie. On ne peut pas demander mieux. Mais les gens ont oublié la définition étymologique qui doit s’appliquer à tout le monde. Malheureusement, aujourd’hui, c’est une minorité qui contrôle cette démocratie. d’où la nécessité de l’harmoniser. Notre focus n’est pas les autres  mais trouver des solutions à nos problèmes. C’est-à-dire les maux de notre société et avancer. d’où notre projet de société : « Mali sanbalagno ». Ils (les démocrates) peuvent toujours dire qu’ils se sont battus pour la démocratie, ce qui est une très bonne chose. Mais il l’amener à un autre niveau. C’est pour quoi aujourd’hui, nous sommes entrain de nous battre. J’aime beaucoup l’histoire. Je ne suis pas historien mais je laisse le soin aux historiens d’avoir un jugement correct des politiques de gouvernance au Mali de 1960 à nos jours. Chacun aura à dire ce qu’il peut de ces politiques de gouvernance au Mali. Une chose est sûre, on ne peut pas balayer une partie de l’histoire du Mali. C’est un tout.

Mali Demain : Depuis quelques temps, nous assistons à une volonté affichée de l’actuel locataire de Koulouba de permettre une réconciliation de votre père avec le peuple Malien malgré certains s’y opposent. Le 22 septembre dernier, cela a été flagrant. Qu’est ce que cela vous fait ?

M. Cheick Boucadry Traoré : J’ai remarqué dans notre pays que certains pensent que la réconciliation nationale au Mali veut dire réhabiliter le Président Moussa Traoré, cela n’a rien à voir. La réconciliation nationale au mali veut que l’US-RDA, les militaires qui ont fait le coup d’état et l’UDPM se réconcilient d’une part ; d’autre part ceux quoi se disent démocrates se réconcilient avec les militaires de l’UDPM. Il faut qu’on comprenne une chose, le Mali a besoin d‘une vraie réconciliation nationale. Nous pouvons avoir des divergences, nous pouvons en pas être d‘accord sur els politiques de gouvernance de notre pays, mais après les discussions, nous devons pouvoir tous manger dans le même plat cela est très important si nous voulons pour bâtir notre pays ensemble. d’ailleurs, tant qu’il n y a pas d’opposition, nous ne pourrons pas avancer. C’est normal que les gens divergent à propos des politiques de gouvernance. Mais déchirer notre pays, détruire notre pays, c’est ce qui est très grave. Je suis convaincu d’une chose, qu’on le veuille ou pas, il y aura une réconciliation nationale au Mali parce que c’est à travers cela que nous pourrons ensemble bâtir le Mali.  d’autres pensent qu’en procédant à une vraie réconciliation nationale, leurs raisons d’être n’aura plus lieu. Ils ne doivent pas penser comme cela. Une réconciliation nationale ne veut pas dire rejeter ou aliéner d’autres personnes. Il faut qu’on comprenne que nous sommes des frères maliens, des parents. Je dis toujours que la vraie notion de Nation en Afrique se trouve au Mali. Nous ne pouvons pas nous donner le luxe de détruire ce tissu là.

« Le coup d’état fait partie des évènements de notre pays »

Mali Demain : Quels sont vos rapports avec les tombeurs de votre père y compris avec l’actuel locataire de Koulouba qui serait votre parrain?

M. Cheick Boucadry Traoré : Cela me fait rire. J’ai de très bons rapports avec le Président Amadou Toumani Touré qui ne datent pas d’aujourd’hui. Même après les évènements de mars 1991, j’ai tout fait pour maintenir nos rapports. Je n’ai jamais regardé ATT comme mon ennemi ou celui de Moussa Traoré. Il y a quelqu’un que j’appréciais dans ce Mali qui a dit un jour que « le monde est fait d’histoire. Souvent on peut ne pas aimer certaines choses mais on les accepte ». Je trouve que le coup d’état fait partie des évènements de notre pays. Mon focus est basé sur une réconciliation nationale. Si je pouvais faire asseoir les Présidents Alpha Oumar Konaré, ATT et Moussa Traoré, je le ferai afin qu’ils puissent s’asseoir et se parler, se pardonner soi même d’abord et pardonner les autres parce que quelque soit alpha, chacun a ses raisons. Je ne pense pas que ces gens ont fait le coup d’état parce qu’ils ne voulaient à Moussa Traoré. Je ne le crois pas. Je connais beaucoup de choses dans cette affaire que je ne vais pas en parler aujourd’hui.

« Beaucoup de gens qui étaient opposants à mon père militent aujourd’hui à la CARE »

 Mais il ne peut pas y avoir d’animosité entre ceux qui se disent opposants de mon père et moi. Ce que je veux, c’est de pouvoir dialoguer avec tout le monde. Je n’ai pas d’ennemis. Et c’est en acceptant d’être ennemi aux gens que vous vous entredéchirez. J’ai des interlocuteurs. Je parlerai à tout le monde. Je dis toujours aux gens que le père de Moussa Traoré et celui d’Alpha Oumar Konaré étaient de grands amis à moi. Kaba Traoré et Dougoukolo Konaré. Lorsque j’étais l’école primaire à Kayes, Dougoukolo Konaré m’appelait tout le temps pour vérifier si je faisais mes devoirs. C’est à là où nous nous sommes connus lorsqu’il était Conseiller du Colonel Sékou Doumbia qui était mon tuteur à Kayes. Je ne peux pas attaquer le fils de Dougoukolo Konaré et de Kaba Traoré. Mais s’ils m’attaquent, j’insulterai leurs pères. (Rires !) Peut être avec cela, ils vont se taire.

« Il faut une réconciliation nationale au Mali »

Au moins il faut une réconciliation nationale. Mieux, beaucoup de gens qui étaient opposants à mon père militent de nos jours à la CARE. J’ai un idéal que je vais défendre comme d’habitude. Mon idéal n’a rien à voir avec les problèmes qui peuvent se trouver entre ceux qui se disent opposants à Moussa Traoré. Nous voulons bâtir un nouveau Mali. Il le sera avec les enfants d’Alpha Oumar Konaré et ceux d’Amadou Toumani Touré. C’est à eux que moi j’ai à faire. Je n’ai pas de problème ni avec les enfants d’Alpha et d’ATT à fortiori avec leurs pères.

« On ne peut pas accepter la corruption et parler de justice sociale »

Mali Demain : Vous n’êtes pas sans le savoir qu’au Mali, il y a une montée exponentielle de la corruption et des détournements de deniers publics. En tant que Malien qu’est ce que cela vous fait ?

M. Cheick Boucadry Traoré : J’ai toujours dit qu’il faut que nous bâtissons ensemble un Etat de droit et de justice au Mali. On ne peut pas accepter la corruption et parler de justice sociale ! On ne peut pas accepter al corruption et bâtir un état de droit ! Il faut que nous combattons la corruption avec tous les moyens que nous disposons. L’Etat doit redoubler d’efforts pour combattre la corruption et que le bureau du Vérificateur Général doit être renforcé avec le renfort de Juges et de Procureurs. Il y a d’autres départements qui sont là pour les Audits et les inspections, utilisons-les pour décourager la corruption. Mais ces instruments seuls ne suffisent pas. Il faut mettre les fonctionnaires, les Magistrats dans les meilleures  conditions de travail. Sans cela, nous ne pouvons pas nous en sortir. Si cela n’est pas fait, se sera très difficile de combattre le fléau dans notre pays. Il faut contrôler certes mais mettre les fonctionnaires dans de meilleures dispositions de bien travailler. C’est pour cela qu’au niveau de la CARE, nous prônons un changement de politiques de gouvernance au Mali. Nous allons faire des propositions pour les quelles nous sommes sûrs que nos compatriotes vont les accepter, épouser ces idées et se battre avec nous pour un changement. Un renouveau dans notre pays.

Mali Demain : Depuis l’avènement des « démocrates » au pouvoir à ce jour, l’école malienne n’a pas finie sa descente en enfer. Au niveau de la CARE que proposez-vous au peuple malien ?

M. Cheick Boucadry Traoré : Dans notre plate-forme nous parlons de remise à niveau de l’éducation qui a été politisée et mal privatisée. Aujourd’hui comme vous le savez, il n y a presque plus d’école au Mali. Il est temps quelqu’un  soit responsable. Partout om passons les gens accusent le gouvernement, les parents. Il y a deux mois, je me suis adressé aux jeunes en ces termes : vos parents ont déjà fait leur vie, les fonctionnaires perçoivent leurs salaires. C’est vous els vrais responsables. Si vous voulez allez à l’école pour vous battre. Il faut que nous comprenions qu’on ne peut pas former des leaders de demain sans avoir une école solide. Mieux que la formation soit concentrée au niveau des capacités. Parce que tout el monde ne peut pas avoir un Doctorat, une Maîtrise, même un BAC et que le cultivateur qui veut être mécanicien de tracteur doit être formé. Idem pour el fonctionnaire qui va à la retraite et qui veut faire autre chose, doit être formé. d’où la nécessité de tout centrer autour du renforcement des capacités. Il y a plus de 60% de la population qui est analphabète, dans ce cas pour les leaders de demain, nous devons former les jeunes et les aînés d’aujourd’hui de renforcer leurs capacités afin qu’ils améliorent leur vie.

Mali Demain : Depuis quelques temps, vous suivez la détérioration de l’image de notre pays qu’on accuse d’accueillir AQMI au nord de notre pays. E tant que Président d’un parti, quel analyse faites-vous ?

M. Cheick Boucadry Traoré : La première des choses est que la présence d’AQMI au Mali prouve qu’ils sont libres de mener certaines activités sur notre territoire. Il faut reconnaître qu’il y a un problème de développement dans cette partie du Mali qui doit être réglé. Certes le Mali n’est pas riche, mais il est temps de développer des projets de développement dans le septentrion. Comme je le dis toujours que les révolutions populaires sont dues au chômage.  Il faut qu’on arrête le banditisme au nord. Cela ne pourra être fait qu’avec une Armée fortement bien équipée et bien formée avec le renforcement de sa capacité. Mais il faut une coopération honnête et solide avec nos voisins parce que le syndrome d’AQMI n’est pas Malien mais sous régional. Aussi les autres se défendent mieux dans les médias que le Mali. Mais honnêtement, c’est un faux problème de nous accuser car il s’agit d’un problème sous régional qui trouvera sa fin qu’avec une synergie d’action. Nous ne pouvons pas fermer nos frontières avec la Mauritanie, avec l’Algérie. II faut une coalition sous régionale pour lutter contre AQMI.

Mali Demain : Quel jugement faites-vous de notre démocratie ?

M. Cheick Boucadry Traoré : Il faut une harmonisation de notre démocratie qui ne nous satisfait pas. Au lieu de critiquer, nous proposons des solutions, identifier les problèmes. Ces propositions sont chaque jour étaler à travers des interviews et le « Dan tiguè ni Baro » mais aussi spécifiés dans notre projet dénommé « Mali sanbalagno ».

Mali Demain : Est-ce à dire qu’en 2012, votre parti va présenter un candidat ? Vous arrive-t-il de douter de votre victoire ?

M. Cheick Boucadry Traoré :   Primo, nous allons présenter un candidat pour l’élection présidentielle de 2012 et aussi seront présents au cours des législatives partout au Mali. Je n’ai même pas de doute dans ma tête. Je vous dis que 2012 sera la victoire, la prise de pouvoir de notre génération. Nous n’avons même pas de doute dans notre tête. Les gens honnêtes le savent. Il est temps que les gens comprennent que nos aînés ont fait ce qu’ils pouvaient faire pour ce Mali. Mais comme dit cet adage : « Trop pousser, s’arrête au mur ». En Bambara «  Digi dan yé  dènèn ». Nous allons tout faire pour mobiliser notre génération afin que nous nous levons pour gagner ce combat puisque c’est celui de génération qui a comme raison d’être amélioration les conditions de vie de nos aînés et préparer l’avenir pour nos frères, sœurs et des enfants. Je vous le dis, nous allons gagner ce combat en 2012. Nous n’avons pas de doute à cela.

Nous n’avons pas peur. Elle ne fait pas partie de nos préoccupations. Il est vrai qu’un moment ils parlent de projet de  Moussa Traoré. Il y aura toujours autre chose et nous serons là pour démentir et dénoncer afin de trouver des solutions aux problèmes du Mali. Personne ne pourra nous faire bouger. J’ai toujours dit à nos militants qu’on nous collera toutes sortes d’étiquettes, cela ne nous déconcentrera pas. Même serons terrassés, nous nous relèverons. Nous allons toujours nous relever et nous battre pour notre cause : un renouveau au Mali, le développement au Mali, faire du Mali  un pays prospère afin qu’on ne nous puisse plus appeler plus pays en voie de développement. Nous n’allons reculer devant personne pour cela.

« Personne ne peut convaincre ATT à détruire cet élan. »

Mali Demain : Pensez-vous réellement qu’ATT va partir à la fin de son mandat en 2012 ?

M. Cheick Boucadry Traoré : Beaucoup de gens ont connu ATT en 1991. Je le connais avant cette date. Vous savez qu’on aime ATT ou pas, il est le père de la démocratie au Mali. Le père de ce changement appelé démocratie au Mali. Personne ne peut convaincre ATT à détruire cet élan. Je suis convaincu de cela. J’ai toujours dit que les hommes deviennent de grands hommes lorsqu’ils pensent à leur héritage politique. Personne en peut convaincre ATT à détruire cet héritage politique qu’il veut laisser aux maliens. Je n’ai jamais douté qu’ATT va essayer de changer la Constitution malienne pour se représenter ou prolonger son mandat. Peut être dans son entourage Il y en a qui le veulent ainsi. De toutes les façons dans l’entourage des Chefs d’Etat, il y a des gens qui pensent à eux même et non au Président et  à la République. Cela m’étonnera très fort qu’ATT arrête l’élan de cette démocratie pluraliste au Mali parce que dès qu’on le pousse à cela, les enjeux seront faussés lui qui incarne une stabilité du pays lui qui veut qu’on dise demain qu’il a été à la base de bonnes choses pour notre pays.  Par ce comportement, il sera célébré demain. Avec cela, ces enfants pourront être fiers de l’héritage politique de leur père. C’est avec cela que ses supporters pourront être fiers de l’héritage politique de leur homme. De toutes les façons, l’histoire politique d’Alpha, d’ATT de Moussa Traoré appartient à tout le Mali à leurs supporters comme à leurs ennemis. Je ne peux que remercier les Présidents  Modibo Keïta à ATT pour les efforts déployés pour développer le Mali.

Mali Demain : Un dernier mot ?

M. Cheikh Boucadry Traoré : Je remercie les Maliens d’avoir ouvert leurs portes pour nous écouter dans nos processus intitulés « Dan tiguè ni Baro ». Nous allons poursuivre cela afin que nous soyons bien connus de nos compatriotes pour les écouter car on ne peut agir au nom de quelqu’un sans l’avoir écouter et savoir ce qu’il veut. Nous pensons qu’ensemble, nous allons changer les politiques de gouvernance dans notre pays. Ensemble, nous allons bâtir le nouveau Mali. Mais il faut que cette génération se mobilise pour cela. Enfin, je demande à notre génération de se joindre à nous, de serrer les rangs pour ce combat qui est le nôtre et pour tous. Je vous remercie infiniment d’être encore l’un des véhicules avec le quel nous utilisons pour notre « Dan tiguè ni Baro ».

Propos recueillis par Bokari Dicko

 

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