Un vieux dicton bamanan dit ‘’Le pouvoir est comme de l’alcool ». Après le premier verre, on est joyeux comme un agneau. Au deuxième, c’est comme si on avait mangé un lion dans la savane. Au troisième verre, on est comme un cochon, on ne peut que faire des cochonneries…
Le premier verre correspond à la période où le chef est doux et gentil comme un agneau. Le deuxième, c’est le moment où le chef se prenant pour un monarque absolu devient redoutable. Mais alors il n’est pas craint. Enfin quand le chef atteint le troisième degré de son pouvoir, il est non seulement craint mais détesté par son peuple. Une sagesse bamanan qui dépeint bien la réalité politique de notre pays.
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L’élection de Amadou Toumani Touré à la magistrature suprême retrace deux voies. D’abord, au Mali, celle de la réconciliation nationale. Ensuite, la renaissance de la Fédération du Mali de façon déguisée. Les Maliens assistent impuissamment à une « Sénégalisation » de leurs sociétés et entreprises et d’autres structures. « Géographiquement, la Fédération du Mali revêt l’allure d’un de ses grands reptiles des temps secondaires au corps énorme et à la tête démesurément réduite : le Soudan, qui pousse son territoire jusqu’au cœur du Sahara, n’est relié à la mer que par le minuscule Sénégal qui en constitue l’exutoire naturel. Sans le débouché du Sénégal, le Soudan court le risque de sclérose et d’asphyxie », écrivait A. Gandolfi.
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Sans l’arrière pays soudanais, le Sénégal voit son ravitaillement en produits vivriers compromis de même que l’activité de son port, de sa ligne de chemin de fer. Ensuite ‘’Le Soudan est le principal marché des industries et entreprises sénégalaises. Le Sénégal n’est riche que par la propre richesse du Soudan’’ aimait dire un de mes anciens professeurs d’économie.
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Mais hélas ! Ratifier un accord entre les deux pays cela relève de l’utopie. Ainsi le Conseil des Ministres du 7 Juillet 2005 a adopté les projets de textes relatifs à la ratification de l’Accord signé le 12 Avril 2005 à Bamako entre le gouvernement de la République du Sénégal concernant la promotion et la protection réciproque des investissements. A cet effet, l’accord comporte des dispositions qui assurent la promotion et la protection respectives des deux Etats. Il s’agit notamment de la protection de l’investissement contre les nationalisations et l’expropriation pour des motifs d’intérêt public. Le même décret pris en conseil des ministres poursuit : la liberté de transfert des capitaux est accordée. Or au Mali, nous constatons que les Sénégalais sont actionnaires dans plusieurs sociétés et au Sénégal par contre les Maliens ont des Industries, des immeubles, des Hôtels, des bateaux de pêche.
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Parler d’une possible renaissance de la Fédération du Mali avec Amadou Toumani Touré n’est pas du bluff.
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Venons-en aux faits.
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En janvier 2002 des Maliens résidant à Dakar adressèrent une lettre au Général ATT en lui demandant de se présenter comme candidat à la présidentielle de 2002. Parmi les signataires de cette lettre de Dakar figuraient les noms de Seydou Cissouma rédacteur en Chef des grands dossiers du journal « Le Soleil » et Souleymane Koné, journaliste au journal « Le Matin ». ATT une fois élu président de la République et investi le 8 juin 2002 fait appel aux Maliens résidant au Sénégal pour constituer son cabinet et aux Sénégalais résidant au Mali, ses affaires commerciales.
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Quatre phases permettent de dire que le général n’est pas nationaliste : la Régie des Chemin de Fer sous l’appellation Transrail-SA cédée à des Canadiens a été rachetée par l’Américain SAVAGE Compagnie transformée en une société Américano- Sénégalaise exploite à sa seule convenance la ligne Malienne.
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L’ouverture récente des Entrepôts du Sénégal au Mali (ENSEMA) en est une parfaite illustration. A travers cet entrepôt, les Sénégalais fructifieront leur commerce de ciment, sel, huile, poissons, savon, lait dans notre pays.
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Lorsque ATT choisit une agence de Communication dirigée par des Maliens d’origine sénégalaise au détriment des agences nationales, on comprend aisément son affection pour le pays de la Terranga.
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A travers le Slogan Takokelen, ATT entend réaliser un score à la Wade à la présidentielle du 29 avril.
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Il ne lui reste plus qu’à faire renaître la défunte Fédération du Mali pour des retrouvailles politiques.
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Amy Sanogo
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