Remaniement ministériel : IBK souffle le chaud et le froid en même temps

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Après son élection en août 2013, il a crié sur tous les toits que la majorité gouvernera et l’opposition critiquera. De cette manière, il a continué de plus bel a tancé l’opposition à plusieurs reprises. Après son voyage d’Etat en janvier 2016 en France,  à son retour il a déversé sa bile sur l’opposition et particulièrement Tiébilé DRAME en le traitant de ‘’Petit Monsieur’’ au motif que ce dernier a fait distribuer des tracts relatifs à sa gouvernance émaillée de scandales financiers dans ses lieux de rencontre avec la diaspora malienne de France. En prélude aux négociations d’Alger pour amener la paix au nord, l’opposition malienne a demandé de la tenue des concertations nationales afin de dégager une position nationale pour la paix. Cette belle initiative a été refusée par IBK. Cet acte a abouti à la signature d’un accord inapplicable depuis sa signature, il y a plus de 19 mois. Toutes les difficultés dans la mise en œuvre de l’Accord viennent de là.

Lors des préparatifs de la Conférence d’Entente Nationale (CEN), l’opposition a tenté d’enrichir les termes de référence de la dite conférence. Elle a reçu un ‘’niet’’ catégorique d’IBK. L’opposition a donc boycotté la CEN pour ne pas être comptable d’une forfaiture nationale contre la République. C’est pourquoi d’ailleurs dans son discours d’ouverture, il a voulu discréditer encore l’opposition dans des diatribes en ces termes :

« On ne peut espérer bâtir une grande nation en se tenant à l’écart, en dehors chaque fois que l’on n’est pas satisfait. La famille ne pourrait laisser la garde de la vieille mère à un fils capricieux qui déserte la maison chaque fois qu’il est mécontent… »

Mais entre un fils capricieux qui déserte la maison parce qu’il n’est pas content de ce qui se passe en famille et celui qui ne va jamais voire sa vieille et les autres enfants de la famille, qui est le plus méritant ? Au moins l’enfant capricieux va voire la vieille mère. Après la grande messe de la  Conférence d’Entente Nationale et face à un climat lourd où le front sociale est en ébullition et devant une menace de censure du Gouvernement cogitée par les partis de la Convention de la Majorité (CMP) est intervenue la démission du Gouvernement, car son bilan est jugé négatif par la majorité des maliens. IBK pour parer au plus pressé, met le nouveau Premier Ministre en mission  commandée celle de faire rentrer les partis de l’opposition dans son futur Gouvernement à hauteur de 30% sur  l’effectif total. Il a pensé que cette stratégie va lui permettre de faire taire l’opposition, de la rendre responsable de l’échec au même titre que la majorité présidentielle, et d’apaiser le climat social. Il aurait dû le  faire lors de  la formation de son premier gouvernement qui devrait être un gouvernement d’Union National, vu la situation dans laquelle le pays se trouve. Et pourtant le Président Idriss Debi ITNO l’avait mis en garde le 19 septembre 2013, car il a précisé qu’il a exclu totalement de sa gestion l’opposition  et le premier échec est parti de là.

Pour déjouer ce piège, l’opposition refuse catégoriquement. IBK met une autre stratégie en marche, c’est de passer par un des présidents de la sous-région, ami du chef de file de l’opposition malienne, afin de lui faire revenir, sur son refus d’intégrer une gouvernance bien décriée à un an et demi de la fin de mandat.  L’opposition malienne n’a pas accepté, ne voulant pas associer  son nom à un mandat déjà raté. Nous avons voulu relater les faits afin que le peuple sache que ce qui se dit haut en politique n’est que la face cachée de l’iceberg  par rapport aux négociations de coulisses. La démarche d’IBK depuis 2013 par rapport à l’opposition et celle qui se fait nuitamment et à travers des réseaux internationaux sont diamétralement opposés. Qui dit que tout n’es’ pas possible en politique ?

Ivette GUINDO 

 

 

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