Après la démission du premier Ministre Oumar Tatam Ly et la nomination de Moussa Mara pour le remplacer, c’est le remue-ménage au sein des partis politiques notamment les alliés du RPM. Chacun s’attend au moins la nomination d’un de ses militants au sein du nouveau gouvernement. De l’autre côté, les barons du RPM imposent leurs choix. D’où une pression énorme sur le nouveau Premier Ministre.
Le choix controversé d’IBK !
Le choix du nouveau premier ministre a surpris plus d’un tant dans l’entourage du président de la république qu’au sein des parties amis et alliés du RPM. Non seulement le nouveau Premier Ministre n’est pas du parti du tisserand, mieux il est l’un des leaders politiques plus jeunes. Son rapprochement à IBK date du second tour de l’élection présidentielle de 2013. Cependant, s’il n’a pas fait un long parcours politique, le peu de temps qu’il a passé à la marie de la commune IV a permis aux populations de le juger et d’estimer sa capacité à gérer les affaires publiques. Son intégrité morale, sa rigueur, son franc parlé, sa grande capacité d’écoute et de compréhension ont poussé bon nombre de citoyens à adhérer à sa cause. On se rappelle après le putsch de 2012 qu’il faisait partie des 1ers qui ont réclamé le retour de la démocratie et l’ordre constitutionnel. Cependant, il fut au centre de la création
du groupe des « centristes » avec Housseyni Amion Guindo, Zoumana Sacko et Ousmane Ben Fana. Ce groupe était chargé de maintenir l’équilibre entre les 2 extrêmes tendances afin d’apaiser les tensions au sein de la population.
En effet, les interventions de Moussa Mara ont très vite tiqué l’attention des observateurs politiques. Et depuis sa nomination, bon nombre de maliens ont approuvé qu’il est capable de gérer la situation. Mais la question qui brûle les lèvres est de savoir si les barons du RPM, notamment le fameux duo Karim Keita- Bocary Tréta et autres vont lui laisser la main libre. Or, Moussa Mara n’est pas un leader facile à manipuler, il n’aime pas être une marionnette. C’est que le chef de l’Etat a dû réfléchir longuement après des consultations avant de prendre la décision de le nommer. Car dans les milieux politiques, on parlait du remaniement, mais très peu de politiques voyaient le choix de Moussa Mara, comme premier ministre. En clair, c’est un gros risque que le président a pris, comme l’avait fait Alpha Oumar Konaré en 1994 en nommant IBK lui-même comme premier ministre pour redresser un pays qui était caractérisé par l’anarchie.
Dado Camara