Relecture de la charte des partis politiques : Vers une nouvelle prorogation par dissolution des partis politiques ?

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Le Premier ministre et ministre de l’Administration territoriale prévenait lors de sa rencontre avec la classe politique, en décembre 2024 : «la relecture de la charte des partis politiques va faire mal». Elle risque visiblement de faire encore plus mal, sur fond de nouvelle prorogation de la durée d’une Transition engluée dans le piège d’un léger report des élections depuis 15 mois. Au détour des recommandations des Assises Nationales de la Refondation, les autorités de la Transition semblent déterminées à apporter leur touche à la Charte des partis dans le sens d’une diminution drastique du nombre de formations politiques jugé pléthorique par les participants aux ANR. Selon nos sources, la loi d’habilitation qui autorise le gouvernement à légiférer par ordonnance sera mise à profit à cette fin, dans les semaines à venir, avec l’intention à peine voilée de s’y prendre par une relecture au moyen d’une ordonnance. En attendant, si rien n’a filtré des modalités de cette relecture, il nous revient de bonnes sources, qu’il n’est point exclu de procéder par dissolution d’au moins une centaine de formations politiques. Et ça n’est pas tout. Les mêmes confidences annoncent la suspension d’une cinquantaine de partis politiques pour une période de 2 ans. Toutefois, les formations dissoutes, selon leur schéma, pourront se regrouper au sein de nouvelles entités.

Si l’objectif avoué, par ailleurs, est de mettre en application l’une des recommandations des ANR parmi tant d’autres, une telle démarche s’assimile à un passage obligé par une nouvelle prorogation inévitable, le vraisemblable dessein inavouable. En tout cas, les autorités de la Transition pourraient se donner un argument et une raison de conditionner la tenue des élections à la fin de cette suspension, d’autant que des élections inclusives, libres et transparentes ne sont pas envisageables avec des candidats potentiels à la touche.

Comme quoi, le retour à l’ordre constitutionnel tant réclamé par la classe politique pourrait intervenir jusqu’à 2027.

Amidou Keita

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