Relecture annoncée de la charte des partis politiques : l’histoire démocratique du Mali s’enivre encore de mensonges !
L’histoire démocratique du Mali est une succession de contre-vérités ainsi que de complaisance dans le laxisme imputable aux acteurs du mouvement démocratique.

Et oui, voilà encore notre histoire politique et démocratique s'enivrer de mensonges avec la controversée relecture annoncée de la Charte des partis politiques qu’on prend injustement pour responsables de tous les maux du pays. Si le moribond landerneau politique semble victime d’une conjuration l’obligeant à accepter le projet de son éradication, le rappel de la vérité historique devient un devoir moral pour éclairer la postérité.
En effet, il convient d’avouer aujourd’hui que l’évolution de la démocratie malienne a eu comme farouche adversaire une puissante mafia politico-militaro-religieuse ayant pris forme dans la seconde moitié des années 1990. Laquelle mafia demeure un souci rédhibitoire pour le processus démocratique, qui devait permettre au Mali d’aujourd’hui d’être à l’abri des crises sociopolitiques et sécuritaires.
En vérité, les principes fondamentaux de la démocratie ont trop souvent été piétinés ou instrumentalisés selon le bon vouloir des princes du jour. La classe politique, qui devait être ultra protectrice d’une démocratie multipartite chèrement acquise, s’est plutôt acoquinée avec des chefs militaires et religieux aux ambitions démesurées. Le résultat de cette grande alliance contre-nature est sans nul doute l’aiguisement des appétits pouvoiristes au sein de l’armée et dans la sphère religieuse, au point de ravir à l’arène politique son rôle régalien. La relecture annoncée de la Charte des partis politiques, avec le dessein à peine voilé de leur dissolution, en est une parfaite illustration à bien des égards. Là où le bât blesse, c’est cette désunion des politiques face au péril qui s’annonce pourtant existentiel. Rien de surprenant, toutefois, sachant que les formations politiques ayant boudé les assises nationales de la Refondation sous l’ex PM Choguel Maiga réclament étonnamment l’application de ses recommandations pour celles qui ont trait à leurs seules chapelles.
Par ailleurs, il appartient aussi à la Transition de ne pas trop tirer sur la sensible corde de relecture de la Charte des partis politiques. Faute de quoi, les formations politiques, dos au mur et vilipendées à tout va par un peuple qui apprécie mal l’histoire, pourraient être contraints de mettre le feu aux poudres dans un Mali funambule et en pleine déperdition.
Seydou Diakité
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