Relations France-Mali : Vive le gouvernement “Hollandais” !

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Les Français, mais aussi les Maliens et les Africains en général attendaient avec impatience le premier discours du président Français, François Hollande à la 67ème session de l’ONU à New York.
Nul n’a été déçu ! Pas en tout cas au Mali ou en Afrique.
Le président Français a en effet fait preuve de courage, de fermeté et d’abnégation en ce qui concerne la position de son pays par rapport à la crise malienne.
Une belle page de l’amitié entre nos deux pays est entrain de s’écrire.
Lors de la 67e session des Nations-Unies, le 26 septembre dernier, la position du président Français Hollande sur la crise malienne a surpris plus d’un.
« Inadmissible, inacceptable, insupportable », c’est en ces termes que le président Hollande a qualifié la situation actuelle au Nord-Mali, tout en insistant sur l’extrême urgence d’une Action des Africains à travers la CEDEAO et l’U.A pour mettre fin à l’occupation des régions nord du Mali.
Il a aussi décrit le rôle qu’entend jouer la France (qui est celui de facilitateur) en ajoutant le soutien sans faille qu’elle apportera à toute opération internationale dans le Nord-Mali.
La réunion qui s’est tenue en marge de l’assemblée générale sur la crise malienne a vu aussi le président français hausser le ton. « La France demande au plus vite une nouvelle convocation du Conseil de Sécurité de l’ONU » a-t-il martelé, avant d’ajouter : « quand un grand pays est occupé par des groupes terroristes (…) alors, nous sommes devant une menace qui concerne l’ensemble du monde ».
Ces propos fermes et clairs en faveur d’une intervention militaire dans le nord du Mali a quelque peu surpris l’opinion publique internationale. La présence de six otages français pouvant, en effet, engendrer une certaine ambigüité quant à la position de la France face à la situation.
Français Hollande a aussi affirmé la volonté de son pays d’apporter tout le soutien et l’aide nécessaires aux forces africaines pour libérer le Mali.
L’attitude de Hollande a ainsi le mérite d’être réaliste et courageuse car, comme il l’a dit lui-même, l’on ne peut lier la défense de l’intégrité territoriale d’un pays au sort d’otages.
A noter que, avant même son élection à la tête de la magistrature suprême, François Hollande avait promis de mettre fin (définitivement) aux « dérives de la France-Afrique ». Avec son élection, le ministère de la coopération a ainsi disparu tout comme la cellule africaine de l’Elysée.
La nouvelle relation qu’il veut mettre en place entre l’Afrique et la France est une relation d’égal à égal visant à responsabiliser les africains eux-mêmes en ce qui concerne la résolution de leurs crises. Une relation qui se fait dans le respect de la souveraineté des pays africains.
Concernant la crise malienne, le président Hollande reste donc fidèle à la nouvelle orientation qu’il veut donner aux relations franco-africaines. “Le soutien de la France se fera en appui aux forces ouest-africaines dans le cadre d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU” a-t-il précisé.
Cet appui logistique annoncé par Hollande consistera à fournir des renseignements à l’armée malienne, à l’aider à développer ses capacités d’écoute et le transport de ses troupes armées, voire, les apporter un appui aérien.
C’est dire que, bien que Laurent Fabius ait affirmé qu’il n’y aura pas de troupes au sol, la possibilité d’un renfort humain n’est pas totalement exclue.
L’intervention d’hommes issus des forces spéciales est donc envisageable. Par contre, il semble difficile d’envoyer des forces terrestres françaises chargées de stabiliser les villes.
La France de François Hollande, pour sa courageuse position face à la situation au Mali vient de gagner toute sa crédibilité il y a naguère longtemps, perdue auprès des Maliens.
Rien à voir avec cette hypocrisie dont avait preuve son prédécesseur Nicolas Sarkozy dans le règlement de la crise au Mali.
On se souvient encore et avec indignation, quand, en janvier dernier, le ministre français des affaires étrangères M. Alain Juppé déclarait devant l’assemblée nationale de son pays : “Les rebelles touareg ont enregistré des succès militaires au Mali, mais nous demandons un cessez le feu.”
C’était quelques jours seulement, après les macabres événements de Aguel Hoc qui avaient indigné l’ensemble des Maliens et la Communauté Internationale.
La position (face à la grave crise malienne) de M. Hollande honore la France et lui aussi, car l’homme prouve qu’il est fidèle à ses idéaux émis bien avant le début de son mandat.
Avec Hollande, c’est donc une nouvelle page qui s’écrit dans l’histoire des relations franco-maliennes. Et, c’est tant mieux !

Ahmed M. THIAM
Boubacar Sankaré
(26 Mars du 1er octobre 2012)

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2 COMMENTAIRES

  1. Je suis malien, j’ai sillonné beaucoup de pays européens y compis la France dans laquelle je compte beaucoup d’amis. J’ai décidé de mourrir malien et en terre malienne. Depuis que j’ai commencé à distinguer ma main droite de celle de la gauche, la France n’a jamais aussi promptement aider le Mali. C’est dans des épreuves pareils qu’un Peuple peut distinguer son amis de son énnemis. Le discours de Hollande était si juste que j’ai compris qu’il a été fidèlement renseigné par ses services de renseignements. J’étais à Sévaré quand les hostilités se déclenchaient à Konna. Si la France n’avait pas agit aussi tôt, même 24 heures de retard serait fatal au Mali. Aujourd’hui, nous ne devons pas avoir honte de demander l’aide des pays amis. Cet orgueil ne nous serre pas. Toutes les Nations ont eut besoin de l’aide à un moment donné de leur histoire. Aujourd’hui, nous en avons besoin, je n’ai pas honte de la demander. Je la demande pour nos soeurs et mamans.

  2. L’UE a longtemps engraissé les terroistes en payant la libération de leurs compatriotes. C’était peut être légitime, mais pas soutenable! Les occidentaux doivent plus que jamais comprendre que nos sort sont liés. Le paiement des rançons n’a fait que renforcer ces criminels. Aujourd’hui ils sont plus puissants que n’importe quelle armée africaines, à part celles de l’Angola et de l’Afrique du Sud. AUcune armée africiane ne peut y faire face seule. Sarkozy a été malheureusement un grand acteur naïf de cette situation en soutenant le MNLA qui n’a jamais été clair avec lui. Le MNLA à aussi affilié à cette bande de terroistes. Le Mali ne fait de distinction entre MNLA-AQMI-Ançardine-Mujao-Bokoharam. C’est la même bande de criminels qu’il faut neutraliser simultanément.

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