La montée des agressions dont sont victimes les journalistes maliens depuis le coup d’état du 22 mars dernier, nous amène à jeter un regard sur les rapports presse/ politiques. Les politiques aiment la presse ou plutôt ont peur de la presse?
Il semblerait que les politiques entretiennent une relation à la fois ” passionnelle et répulsive “ avec les medias, ainsi nous constatons que la relation presse-pouvoir souffre d’un profond paradoxe. Les politiques communiquent, aiment la presse, ont même des amis personnelles dans la presse privée de leur pays, mais de force est constater que les rapports entre ces deux entités restent du moins de nature conflictuelle. Le 4ème pouvoir qui est une invention politicienne pour designer la presse reste néanmoins la bête noire des politiques.
Il faut rapprocher son utilisation aux trois autres pouvoirs : le pouvoir Législatif (pouvoir de voter les lois) Exécutif (pouvoir de faire exécuter les lois) et pouvoir judiciaire (pouvoir de rendre et d’appliquer la Justice). C’est la séparation des pouvoirs, mise en évidence par Montesquieu et mise en pratique dans les régimes parlementaires.
Le pouvoir de la presse apparait très souvent au regard des politiques comme une sorte de pouvoir magique qui permettrait aux journalistes d’orienter l’opinion dans le sens qu’il désire. Ils pensent qu’un article de presse pourrait, déclencher des émeutes et porter atteinte à la sûreté de l’Etat par exemple. Napoléon lui-même n'”avait il pas dit que des journaux hostiles au pouvoir peut faire plus de mal que milles baïonnette. Cette peur de la presse des pouvoirs politiques réside dans le fait que l’on pense que quelque chose arrive parce que les populations ont été informées selon la volonté de celui qui produit l’information. Les Médias seraient donc ceux qui dirigent et orientent l’opinion Publique.
Les politiques doivent plutôt percevoir la presse comme contre-pouvoir de la même posture que celle de l’épistémologie par rapport à la science. Elle en étudie les fondements, les structures et le développement. Elle est l’organe qui interpelle les consciences des uns et autres, et les rappellent à leurs fondements éthiques. Les Médias ne sont pas des institutions malgré l’appellation de 4éme pouvoir, ils restent en général des organismes privés. Ils ne possèdent pas de pouvoir direct et concret par rapport à l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Ils ne sont pas les garants de la constitution, de la république ou de la démocratie. Bien qu’ils soient plus ou moins indispensables dans le respect des libertés individuelles et collectives, de la liberté d’expression, d’opinion. Les médias doivent être perçu en tant qu’informateurs et non pas en tant qu’ contrôleurs de l’opinion. Les Médias restent des outils de complément de la liberté d’expression et la démocratie, bien que des dérives puissent exister malheureusement. Si les rapports entre medias et politiques sont naturellement conflictuels, c’est par ce que les journalistes aussi ne font pas beaucoup d’efforts pour s’organiser afin de garantir la liberté de l’information. La liberté d’expression et d’information est mieux défendue si les journalistes s’unissent et s’organisent en mettant en place une instance régulatrice qui exclurait le gouvernement mais inclurait des représentants de la société civile. Cette instance pourrait, être appelée à établir un code de déontologie et veiller à qu’il soit respecté.
Amani TOURE
Le cas de Saouti Haîdara est une première au Mali et d’ailleurs les journalistes menacé dans ce dernier temps on a jamais vu ça, même au temps de Moussa Traoré
On dirait que c’est la première fois au Mali que des journalistes sont tabassés. Pour preuve, Alpha Oumar Konaré a été le premier à charger des hommes pour tabassé le journaliste Cheick Oumar Konaré et bruler sa voiture. Ensuite, ce sont des hommes d’ATT d’enlever Amidou Diarra dragon de la radio Kledu et le tabasser à sang. Laissez nous respirer comme si cela n’a jamais été fait au Mali. Malgré tout ce sont des actes intolerables.
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