Nous n’avons pas l’habitude de publier les rumeurs mais quand elles persistent nous nous voyons dans l’obligation de les porter à la connaissance de nos fidèles lecteurs de plus en plus nombreux.
Depuis un certain temps, la nouvelle de la prochaine réhabilitation de l’ex dictateur, le Général Moussa Traoré, se répand dans les rues de Bamako et dans d’autres localités du pays comme une traînée de poudre. Les mauvaises langues et autres oiseaux de mauvaise augure vont jusqu’à affirmer que le Président A.T.T y tient fermement et qu’il est entrain de tout mettre en œuvre pour le faire avant la fin de son mandat.
Le Mali est cinquantenaire depuis le 22 septembre 2010 et sur ses cinquante années d’existence, le Général Moussa Traoré en a vingt trois. Son régime de 1968 à 1991, a été traité de tous les noms. Certains vont jusqu’à considérer l’homme comme ayant été l’ennemi public n°1 du Mali. Pour eux, il a régné pendant plus de deux décennies sur un pays qu’il n’a jamais aimé et servi. Au contraire, il l’a mis à genou sur tous les plans en fermant les écoles, en liquidant les sociétés et entreprises d’état, en mettant des milliers de travailleurs au chômage, en ignorant l’emploi des jeunes, avenir du Mali, en clochardisant de nombreux fonctionnaires par les nombreux mois accumulés sans salaire. Les assassinats de ses camarades dans l’armée, des élèves et étudiants, des syndicalistes, viennent prouver encore une fois de plus, son mépris pour le peuple auquel il n’a réservé que tristesse et désolation.
D’autres par contre soutiennent avec véhémence que sous son long et vide règne, le pouvoir au moins était très fort et très respecté et qu’il n’y avait pas autant de laisser-aller, de corruption, de gabegie et de détournements sauvages de deniers publics auxquels on assiste malheureusement de nos jours.
Une bonne partie des maliens est aujourd’hui favorable à la remarque selon laquelle l’ex dictateur a déjà payé pour toutes les fautes qu’il a commises. La preuve, il a été condamné à la peine de mort et a bénéficié de la grâce présidentielle par les soins de M. Alpha Oumar Konaré à la fin de son mandat. Et depuis sa libération, l’homme passe le plus clair de son temps entre les lieux de culte et les cérémonies sociales en se gardant de prendre position par rapport à la vie politique et socio-économique de son pays.
Moussa Traoré et sa famille ne constituent plus une menace quelconque pour le pays. La démocratie et le multipartisme intégral auxquels il s’est farouchement opposé ont fait de lui aujourd’hui, un citoyen libre et comblé.
Considérer que la réhabilitation de l’ex numéro un du parti unique (U.D.P.M.) est aujourd’hui une insulte au peuple malien et aux nombreuses victimes de la répression, relève du mépris, de la haine aux yeux de beaucoup de nos compatriotes qui pensent que le pardon occupe une place importante dans la religion que nous pratiquons et dans les valeurs sociétales pour lesquelles nous avons du respect et de la considération.
Une bonne partie du peuple malien ne s’oppose d’ailleurs pas à ce projet de réhabilitation de l’ancien dictateur au motif que ceux-là qui lui ont succédé ont fait pire que lui. L’avènement des multimillionnaires au Mali a commencé après lui.
De notre propre analyse, des efforts colossaux ont été déployés par les successeurs de Moussa Traoré sur tous les plans : politique, économique, social ….Nous invitons les maliens à faire table rase du passé et à prôner la réconciliation des cœurs et des esprits sans laquelle toute vie en société et en harmonie ne sera possible.
PROSPER KY