C’est du moins ce qu’on serait tenté de se demander après la marche organisée le mercredi 21 mars dernier sur la Mairie de la Commune VI. Une marche cependant pas comme les autres au regard à la principale revendication des marcheurs. Ceux-ci des vrais citoyens de Sokorodji et de Djanéguéla, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “nous, habitants de Djanéguela et de Sokorodji, demandons la réhabilitation de nos quartiers” ; “SOS pour Djanéguéla et Sokorodji”, “nous volons de l’eau et de l’électricité dans nos quartiers comme les autres quartiers de Bamako”.rn
Un scénario du genre a été produit au gouvernorat du District. Un simple passant pouvait imaginer ce jour un bras de fer latent entre les populations de Sokorodji et de Djénéguéla et les autorités communales. Ces vrais habitants des deux quartiers périphériques de la commune VI étaient plutôt venus manifester leur soutien aux autorités communales dans leur projet de réhabilitation de Sokorodji et de Djanéguéla. Un projet bloqué aujourd’hui suite à une décision du Gouverneur du District, laquelle s’appuie sur une menace de protestation d’une poche de résistance audit projet menée par des occupants anarchiques.
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De quoi s’agit-il ?
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La réhabilitation des quartiers de Djanéguela et de Sokorodji est un vieux projet qui a longtemps dormi dans les tiroirs de la Mairie de la commune VI et une revendication légitime des habitants de ces quartiers depuis plus d’une dizaine d’années. L’ancienne équipe communale pilotée par Broulaye Konaté s’était engagée à gérer ce problème avant de tomber dans la spéculation foncière. Cette équipe a quand même eu le mérite de délivrer des notifications aux familles qui devraient être déguerpies pour mener a bien la réhabilitation des deux quartiers. Il s’agit notamment de la sortie des voies et de la réalisation des infrastructures sanitaire et scolaire.
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Ce rêve des habitants de Sokorodji et de Djanéguilé aurait pu devenir une réalité si le Maire Konaté et ses camarades n’avaient pas profité des dégâts causés par les précipitations de 2003 à Missabougou pour monter la surenchère jusqu’à faire gober au gouverneur d’alors, le colonel Ismaël Cissé, qu’une partie des deux quartiers a aussi été endommagée par les eaux de pluie.
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La suite est connue de tous, le maire Broulaye et certains de ses camarades bénéfieront de plusieurs lots qu’ils dilapideront à leur guise. Comme effet pervers, les familles qui devraient être déguerpies et qui ont bénéficié de parcelles de récasement, sachant le Maire indélicat et ses complices en prison, allaient elles aussi tomber dans la délation.
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Et pour cause, nombre d’entre elles vont vendre leurs lots de récasement, les notifications avec, tout en nourrissant l’idée de ne point quitter les lieux à moins d’être récasées une nouvelle fois. D’autres ont tout simplement voulu faire d’une pierre deux coups en conservant leurs lots de récasement tout en refusant de quitter les lieux devant être déguerpis.
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L’héritage empoisonné
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C’est dans cette situation pourrie que la nouvelle équipe communale, dirigée par le maire Souleymane Dagnon, fera son entrée à l’issue des communales de 2004. Inscrite dans une dynamique de changement basée sur la satisfaction des besoins prioritaires des citoyens de la commune VI, l’équipe de M. Dagnon ne tardera pas à être victime de ces impairs causés par son prédécesseur. D’abord à Niamakoro où une situation similaire sévissait dans cet autre quartier périphérique de la commune VI. Si le cas Niamakoro a pu être géré non sans peine, puisque le centre d’Etat civil de ce quartier a été mis a sac avant d’être calciné par les vandales , il n’en est pas de même pour Sokorodji et Djanéguéla où les rapports sociaux sont les plus tendus aujourd’hui.
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Les déguerpis qui ne veulent point quitter les lieux sans être dédommagés pour une seconde fois mènent en ce moment des campagnes de propagande contre les autorités communales et celles du District de Bamako. Les travaux de réhabilitation entrepris par la Mairie viennent d’être arrêtés sur instruction des autorités du District, lesquelles tentent aujourd’hui de relancer le dialogue entre les habitants des deux quartiers afin de désamorcer la crise. C’est dans ce cadre que s’est tenue hier une Assemblée Général à Djanéguéla entre les habitants des deux quartiers, les autorités du District et celles de la commune VI. Une cérémonie qui a failli tourner au vinaigre face à la colère des déguerpis et des habitants non concernés par les travaux de sortie de voie.
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Le chef de Cabinet du Gouverneur est parvenu quand même à calmer les ardeurs et a promis de rendre compte à ses supérieurs. Les travaux reprendront suite à ce qu’auraient décidé ceux-ci. La question qui se pose est de savoir si les habitants de Sokorodji et Djanéguéla doivent continuer à subir les conséquences du mécontentement des déguerpis récasés qui refusent de libérer les lieux .
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Adama S DIALLO
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