Dès les premières heures de l’arrivée du Mandé Massa aux affaires des voix autorisées se sont élevées pour attirer l’attention du nouveau régime sur l’hypothèse de retour au système de la gestion concertée d’ATT. Cet appel n’est point tombé dans l’oreille d’un sourd, car les tenants du pouvoir ont mis les bouchées doubles pour exécuter un maillage considérable des hautes fonctions. Comme avec un bâton d’aveugle, les dirigeants du RPM ont fait sauter tous les occupants des fonctions juteuses ou stratégiques, pour les remplacer par les leurs. Toute chose qui a suscité des frustrations au sein de nombreuses formations de la mouvance présidentielle. Malgré tout, les uns et les autres ont estimé qu’il s’agissait de l’émotion politique spontanée d’acquisition du pouvoir. Etant donné que de nombreux pontes du parti actuel au pouvoir sont restés longtemps à la touche. Mais au fil des épreuves et de la méthode actuelle de gouvernance, on constate que la glace de méfiance n’est toujours pas brisée entre les différents protagonistes de la mouvance présidentielle. De la même manière que les tenants du pouvoir ont relégué leurs accompagnateurs au second plan, de cette manière ceux-ci aussi se sont attribué le rôle des spectateurs, en laissant les acteurs du pouvoir dans le bourbier gestionnel. Cela n’est pas le cas pour tout le monde, notamment, les plus futés en politique. A l’instar de l’actuel président du Haut Conseil des Collectivités, Oumar Ag Ibrahim, qui a décidé de déposer ses bagages dans la famille des tisserands. D’autres, de nombreux cadres des partis de la mouvance présidentielle, sont résolus à emprunter ce chemin court, mais sûr, pour avoir voit au chapitre au sein du pouvoir.
Au même moment, d’autres partis de la même mouvance présidentielle ont décidé de donner corps à des regroupements politiques afin que les tenants du pouvoir puissent avoir une meilleur visibilité par rapport aux actions de tout un chacun en leur faveur. C’est le cas des 17 partis politiques qui ont ravivé l’AFD. Une intelligence politique qui leur permettra de garder ne serrait ce que le seul portefeuille ministériel tenu par leur président Tièman Hubert Coulibaly en cas de retournement de situation.
En clair, au sein de nombreuses directions des partis politiques qui ont jeté leur dévolu sur le prince de Sébénikoro, une question brûle les lèvres : à quoi à tel servi de suivre le RPM ?
Leur jeunesse ainsi que leurs différents potentiels candidats aux prochaines municipales et régionales veulent tous avoir le cœur net sur le gain de leur soutien, affirmé et consommé au régime d’IBK.
Par contre du coté du pouvoir, on estime que le Président de la République a fait trop pour les partis alliés. La mort dans l’âme, ils peinent à digérer le maintien d’un dirigeant d’un parti allié à la tête de la Primature. Dans cette situation belliqueuse, le chef d’Etat tente autant qu’il peut à jouer à l’équilibriste entre ses proches et ses alliés. Mais sans résultats visibles. Car, ni les membres de son parti, encore moins les dirigeants des partis alliés ne veulent aller au charbon, sans la considération escomptée de part et d’autre.
Moustapha Diawara