Mon Regard : La fanfaronnade politique à quelques mois des élections présidentielles

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Un jeune Malien colle une affiche de campagne pour le candidat Ibrahim Boubacar Keita à Gao, au Nord du Mali, le 25 juillet 2013. REBECCA BLACKWELL/AP/SIPA

« Je suis l’homme qu’il faut pour redresser le pays. Je lutterai contre ceci et cela. Je créerai des millions d’emplois pour la jeunesse. Je suis ‘’l’hercule’’ du peuple; rien ne m’est impossible » tels sont les propos sans cesse que l’on perçoit à longueur de journée. Les belles paroles coulent à flot pour séduire l’électorat. A ces quelques mois des élections présidentielles, les prétendus héros politiques apparaissent ou poussent de partout. L’arène politique malienne ressemble au monde des rappeurs de la nouvelle génération. On n’entend que des « clashs »  comme le font nos rappeurs. Les erreurs précédentes de certains candidats sont servies comme arguments par leurs adversaires pour ternir leur image et se faire une place dans le cercle des saints. Mais ce que l’on oublie, aujourd’hui le peuple qui semble avoir superbement  compris le jeu, se méfie des hommes politiques et n’est apparemment plus dupe.

En revanche, malgré tout cela, ce peuple dans la naïveté continuera toujours de tomber dans le filet des politiciens en ce sens qu’il ne cherche jamais  trop à lire les intentions obscures du candidat qu’il soutient. Chacun vise ses intérêts particuliers. Il suffit de donner un  pot de vin (argent ou matériel) à un Malien pour qu’il exécute vos souhaits.

Il faut signaler que les moments des campagnes électorales sont des moments où la majorité de la population accepte d’emprunter des voies tortueuses pour satisfaire leurs besoins. Et, c’est aussi l’occasion pour le politicien de faire de fausses promesses, de convaincre l’électorat par des discours dont les résultats ne se produiront jamais. Il va même jusqu’à payer certains pour que ceux-ci votent en sa faveur. Quand prendra fin ce genre de pratique odieux et hideux? Difficile de le dire car, ceux qui comprennent la situation, pour des fins personnels, induisent le peuple dans l’erreur.

À titre personnel, aujourd’hui, le pays n’a plus besoin des beaux parleurs, des personnes qui ont déjà montré la preuve qu’ils ne peuvent absolument rien changer de la situation dans laquelle le pays se trouve enfoncé. Mais, comment reconnaitre une personne capable de gouverner un peuple qui vit depuis longtemps dans l’insécurité, la pauvreté, l’injustice pour ne citer que ceux-ci? Le gouvernement actuel pourrait-t-il faire  mieux si le président est réélu, ou est-il à ses limites? Qui est un peu sincère dans ses discours?  Une réflexion s’impose. Et voilà une série de problématiques dont les réponses peuvent  orienter  ce peuple meurtri dans le choix du vrai candidat pour le fauteuil présidentiel, s’il souhaite sincèrement l’intérêt commun au détriment du particulier.

Adama B. SAGARA

 

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