Un atelier de formation de deux jours réunit depuis hier lundi 7 août au Centre Aoua Keita, des femmes venant des 10 régions du Mali, du District de Bamako et du Burkina Faso sur l’audit genre des processus de réforme et de paix au Mali et pour le lancement du programme femmes, paix et sécurité. La cérémonie d’ouverture qui était présidée par Mme Traoré Oumou Touré, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a enregistré la présence de la présidente de la Convergence des Femmes du Mali, Mme Bouaré Bintou Founè Samaké et du Directeur résident du NDI au Mali Dr Badié Hima.
La mise en œuvre des différents processus politiques dont l’accord pour la paix et la réconciliation nécessitent des réformes politiques, institutionnelles et sécuritaires profondes pour une conformité avec la réglementation en vigueur au Mali. Mais aussi,avec les instruments internationaux et régionaux ratifiés par le Mali.Malgré les grands chantiers ouverts à tous les niveaux pour parvenir à la paix et à la réconciliation nationale, les processus politiques, sécuritaires et économiques entamés font peu de place aux femmes qui participent rarement à la formulation des stratégies et la prise de décisions.
La Convergence des Femmes du Mali compte relever le défi du changement et s’est fixée comme mission, l’analyse et le suivi de ces politiques et réformes afin de mesurer le niveau d’implication des femmes. L’implication des femmes est une volonté politique affirmée. La nécessité d’une implication pleine et effective des femmes est perceptible au plan politique et institutionnel. Le Mali a adopté depuis 2011, la Politique Nationale Genre (PNG) dont l’orientation N°4 vise la « mise à contribution des potentialités des femmes et des hommes dans le développement du pays par la participation égale aux sphères de décisions »,la signature de plusieurs traités et conventions sans aucune réserve par le Mali dont la plus importante concerne la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et la mise en œuvre de la Résolution 1325 et connexe, la recommandation spéciale des Nations Unies sur la participation des femmes liée à l’Accord pour la paix et la réconciliation entre autres. S’agissant des réformes relatives au secteur de la sécurité (RSS),grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers, le Mali s’est engagé dans un vaste chantier de réformes des forces de sécurité et de l’armée. Mais il se trouve que les femmes sont peu représentées au niveau de ces instances et leur contribution ne sont pas perceptibles ni dans la formulation des politiques, ni dans leur mise en œuvre concrète sur le terrain.
Selon Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, le projet qui sera lancé est un engagement des femmes leaders du Mali pour apporter leur contribution à l’édification de la paix et de la réconciliation au Mali. Pour elle, ce processus est le fruit d’échanges et de concertation minutieusement soutenue par le National Institute Démocratie (NDI). Et ce programme dit-elle, réunit en son sein, 30 faitières qui sont représentées dans la salle par leurs présidentes. Il s’agit selon elle, d’un programme né simultanément avec les femmes leaders du Burkina Faso avec pour objectif, de renforcer les capacités des femmes dans toutes les régions du Mali. Afin qu’il contribue auxréformes et au processus de paix et de réconciliation nationale, le programme s’étend sur 18 mois, a-t-elle précisé. Avant d’ajouter que les femmes se sont engagées à relever les défis qui leur ont été lancés par le NDI.
Pour sa part, Dr Badié Hima dira que fidèle à ses idéaux de défense des droits des couches vulnérables, le NDI a mis en scelle un programme transfrontalier sur deux pays durement touchés par le phénomène de l’insécurité dans le Sahel notamment le Mali et le Burkina Faso.
Selon lui, il s’agit de faire progresser l’objectif de restaurer la paix durable et la sécurité au Burkina Faso et au Mali en augmentant la participation des femmes au processus de paix et la prise de décision dans les deux pays. D’après lui, ce programme comprend deux objectifs qui sont de renforcer la capacité des femmes à contribuer aux réformes politiques et au processus de réconciliation au Burkina Faso et au Mali. Mais aussi,d’aider les femmes à défendre la réforme inclusive et la réconciliation.
Quant à la ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, elle a indiqué que le Mali a enregistré de grandes avancées dans la promotion du genre. Elle a d’ailleurs fait savoir que d’autres réformes sont en cours.
Fatoumata Fofana