Réformes politiques et institutionnelles : Des assises nationales de partage des recommandations ont débuté, hier

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Les assises nationales de partage des recommandations des sessions de facilitation et des foras organisées sur les réformes politiques et institutionnelles se sont tenues, hier mardi 19 août 2014 au Grand hôtel de Bamako, sous la présidence du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Sada Samaké. Lors de la cérémonie d’ouverture, le général Sada Samaké avait à ses côtés le directeur-résident de l’Institut  National Démocratique (Ndi), Dr Badié Hima, la représentante du Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Yaba Tamboura, le représentant de l’Usaid, M. Brendan Sanders.

 
La crise sociopolitique de 2012 et le processus électoral de 2013 ont laissé transparaitre plusieurs insuffisances et dysfonctionnements qui sont autant de facteurs et de menaces pour la stabilité politique de notre pays. Même si les observateurs nationaux et internationaux ont jugé les élections générales de 2013 globalement crédibles, le processus électoral dans notre pays a besoin d’être davantage amélioré.
Au-delà des imperfections du processus électoral, la page de la crise sécuritaire et politique que traverse notre pays n’est pas définitivement tournée. En témoignent les évènements des 17 et 21 mai dernier à Kidal. Néanmoins une lueur d’espoir pointe avec le lancement du dialogue inclusif inter-maliens d’Alger dont le premier round, qui a pris fin le 24 juillet 2014, a débouché sur la signature d’une feuille de route des négociations et d’un document de cessation des hostilités. Il s’agit maintenant de consolider ces acquis majeurs et de les renforcer par le respect des engagements pris par les principaux acteurs.
Dans cette logique, les acteurs et les observateurs de l’échiquier politique national recommandent que les citoyens maliens soient placés au cœur du processus et que leurs préoccupations soient prises en compte dans l’élaboration et la mise en oeuvre desdites réformes. Les assises nationales qui ont débuté hier entendent concourir à la concrétisation de ces recommandations : en contribuant au renforcement de la gouvernance démocratique au Mali en amenant les acteurs politiques à échanger sur les réformes politiques et institutionnelles à mettre en œuvre; en présentant la synthèse des recommandations des différentes sessions de facilitation et des foras publics sur les réformes politiques et institutionnelles ; en permettant aux acteurs politiques de prendre connaissance, d’analyser et de valider les recommandations relatives aux réformes recueillies au niveau local et régional ; en dégageant des recommandations de réformes
politiques et institutionnelles à l’endroit des différents acteurs.
Au cours des assises d’hier, les participants ont décortiqué les thèmes suivants : les réformes politiques et électorales ; les réformes de fonctionnement de l’Etat ; les réformes en matière de paix et de réconciliation nationale ; les réformes économiques et sociales ; les réformes en matière de genre.
Dans ses propos, M. Ousmane Camara, représentant du maire de la Commune III du district de Bamako (commune hôte de l’évènement), a rappelé la volonté du Gouvernement d’opérer des réformes politiques et institutionnelles.
Quant au coordinateur du comité de suivi et de vulgarisation du Code de Bonne Conduite des Partis Politiques, M. Aboubacar Diallo, il a déclaré que notre pays a besoin de réformes, afin de corriger plusieurs insuffisances. Aussi a-t-il sollicité des plaidoyers auprès de la Primature.
Le directeur-résident du Ndi, Dr. Badié Hima, a souligné la nécessité de mettre fin au nomadisme politique. Il a demandé qu’une attention particulière soit accordée aux attentes des populations en matière d’éducation, de santé et de développement. “Il apparait donc que le Mali doit nécessairement procéder à des réformes en profondeur relatives non seulement au processus politique de sortie de crise, mais aussi au processus politique et électoral. Cette nécessité de réformes est reprise dans la totalité des rapports des missions d’observation nationales et internationales. Le nouveau Premier ministre, lui-même, dans sa déclaration de politique générale affirmait la volonté du gouvernement à procéder très tôt à des réformes politiques et institutionnelles”, a t-il ajouté.
En sus, Dr. Hima a précisé que ces assises sont une contribution aux efforts des maliens pour renforcer le processus électoral et le développement démocratique désiré par tous.
Le représentant de l’Usaid, M. Brendan Sanders, a indiqué que le renforcement des institutions politiques et démocratiques ne sera possible que par la voie des réformes en profondeur avec l’apport de l’ensemble des acteurs politiques, à la fois de l’opposition, de la majorité présidentielle et de la société civile. M. Sanders estime que les élections communales et régionales à venir donnent la meilleure opportunité aux autorités maliennes et à l’ensemble de la classe politique d’enclencher ces réformes. Aussi ajoute t-il qu’au regard des déclarations de la classe politique et même des autorités, les réformes politiques et institutionnelles sont inéluctables pour redresser le pays . “Elles sont indispensables dans la vie d’une nation et doivent ouvrir la voie à l’accès aux services sociaux de base pour nos populations, la voie à la transparence et au renforcement de la bonne gouvernance sans laquelle on ne
saurait parler de démocratie”, a ajouté M. Brendan.
La représentante du Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Yaba Tamboura, a insisté sur le degré de la mise en oeuvre de la politique genre au Mali, Mme Tamboura estime que les efforts entrepris par son département et les partenaires sont louables pour l’atteinte des objectifs fixés. Pour elle, les femmes ne doivent pas rester en marge du processus de paix et de réconciliation.
Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Général Sada Samaké, a indiqué que le gouvernement a décidé de procéder à des réformes politiques et institutionnelles dans un meilleur délai. Il a relevé que dans le cadre des élections locales à venir d’importantes réformes ont été mises en oeuvre. Des réformes politiques et institutionnelles qu’il juge plus que nécessaires. Le Ministre Sada Samaké a saisi l’occasion pour remercier les partenaires qui accompagnent notre pays dans les domaines des réformes politiques et institutionnelles.
Tougouna A. TRAORÉ

Collecte, traitement et diffusion de l’information relation avec les  négociations d’Alger
Les spécialistes en communication édifient les reporters
Le Syndicat National des Journalistes Reporters a organisé une conférence-débat sur le thème “la collecte, le traitement et la diffusion de l’information sur les négociations en cours à Alger”. C’était à la Maison de la presse, le lundi 18 août 2014. La cérémonie d’ouverture était présidée par le directeur de cabinet de la Primature, M. Abraham Bengaly. Les conférenciers étaient l’ancien Ministre de la Communication, M. Hamadoun Touré, expert en communication, et M. Modibo Naman Traoré, chef de cellule de communication de la direction de la Sécurité d’État (Se).
Dans ses propos, le secrétaire général du Syndicat National des Journalistes Reporters (Syjor), M. Baye Coulibaly, a indiqué que cette conférence-débat a été organisée dans l’intention de réveiller la consciece patriotique des journalistes dans le respect de la déontologie et de l’éthique de la presse. Le secrétaire général du Syjor a affirmé que la collecte, le traitement et la diffusion de l’information exige des reporters un sens élevé de responsabilité pour redonner confiance aux partenaires de notre pays, mais surtout pour faire en sorte que le Mali sorte grandi de cette crise qui n’a que trop duré.
Le directeur de cabinet de la Primature, M. Abraham Bengaly, a caractérisé cette conférence-débat de noble, en ce sens qu’elle permet de réveiller la fibre patriotique de chaque malien en ces moments cruciaux de la vie de notre nation. “Eveiller un journaliste, c’est éveiller des millions de citoyens si l’on en juge par les lecteurs de journaux, les auditeurs de radios et les téléspectateurs. Ceci est encore plus vrai lorsque ce journaliste est un reporter, celui qui a signé un contrat avec le terrain, c’est-à-dire ce qui se passe dans la réalité grace à des faits collectés, recoupés, classés, écrits et publiés ou diffusés”, a affirmé M. Abraham Bengaly.
A ses dires,  les reporters sont les professionnels de la vérité en raison des exigences du métier et leur état de conscience, qui les guident dans la vérification de tout ce qui leur est dit et de tout ce qu’ils voient. M. Bengaly estime que le thème de cette conférence-débat du Syjor rejoint parfaitement la bonne gouvernance et l’État de droit et situe les responsabilités et les rôles que les reporters ambitionnent de jouer dans la recherche de la paix et de la réconciliation. “La question du nord intéresse chaque citoyen. Avant d’être sécuritaire, militaire ou politique, elle est avant tout émotionnelle. Elle nous touche dans notre coeur. C’est pour cette raison qu’il est impérieux de tenir tous nos compatriotes informés de l’évolution des pourparlers entre le gouvernement et les autres parties. Il est heureux que vous, Reporters, ayez compris que l’avenir des médias se trouve dans un pays pacifié, démocratique
où la liberté d’expression en général et la liberté de presse en particulier seront garanties et préservées”, a déclaré M. Abraham Bengaly.
L’expert en communication, le Ministre Hamadoun Touré a précisé que le rôle du reporter est d’aller à la source et une fois sur le terrain il doit chercher à entendre la version de toutes les parties prenantes. M. Touré a indiqué que la priudence et l’exactitude doivent être de mises dans la collecte et le traitement de l’information. Et que le reporter doit toujours demander, vérifier, recouper et parler avec tous les acteurs. Il a surtout souligné que le reporter ne doit pas mélanger les faits, les commentaires et les émotions.
Dans le cas des pourparlers d’Alger, le Ministre Touré a reconnu que la couverture médiatique est difficile. Néanmoins il a conseillé aux reporters d’avoir des contacts parmi des différents protagonistes. Un autre point sur lequel l’expert en communication s’est beaucoup appesanti, c’est d’avoir un plan de couverture et être rigoureux dans le travail afin d’avoir une bonne réputation. “Pour le reporter l’intégrité doit être de mise, il ne doit pas transformer ce qu’on lui dit et ne doit pas salir l’honneur et la dignité de quelqu’un. Les reporters doivent contribuer à la mobilisation patriotique en ces moments critiques de sortie de crise au Mali”, a souligné M. Hamadoun Touré.
Le spécialiste des questions de crise, M. Modibo Naman Traoré, a déclaré que les journalistes doivent certes aller à la recherche de l’information, mais qu’il faut que le gouvernement mette en place un plan de communication pour informer ceux-ci. Il a beaucoup deploré le manque d’interlocuteurs pour les journalistes pour avoir les informations vérifiées sur la crise que traverse notre pays.
Modibo KONÉ

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