Reformes institutionnelles : IBK sur les traces d’ATT ?

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IBKSelon des sources proches du Rassemblement Pour le Mali, parti du président élu du Mali qui  s’apprête à prêter serment le 4 septembre prochain, celui-ci teindrait à cœur des reformes institutionnelles dans le but de  corriger les lacunes et insuffisances constatées dans la pratique institutionnelle au Mali. Mais, dans cette démarche, va-t-il emboiter le pas à Amadou Toumani Touré, son prédécesseur qui, vers la fin de son second mandat avait enclenché  tout un processus dans ce sens?

 

Le nouveau président élu du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, hérite d’un pays où les défis à relever sont  multiples et les attentes des populations, multiformes. Il hérite d’un pays où presque tout est à refaire. Un pays qui a besoin d’une refondation.

 

Des dossiers urgents l’attendent tels que la gestion de la crise du nord où il doit entamer les négociations  avec les rebelles touaregs indépendantistes dans les 60 jours qui vont suivre son investiture en vue de la signature d’un accord définitif de sortie de crise.

 

Mais en dehors de ces  urgences, le nouveau président du Mali tiendrait à cœur une profonde reforme institutionnelle. Qui pourrait même aboutir à la révision, pure et simple de la constitution de 1992. Car, révèlent nos sources, il voudrait corriger les lacunes qu’il a remarquées dans la pratique institutionnelle durant ces dernières années. Et pour la simple raison que certaines institutions peinent à assurer convenablement leurs missions. Pendant que d’autres n’arrivent pas à établir entre elles  les relations fonctionnelles, conformément à  la loi.

 

Cependant, va-t-il aller dans la même direction que son prédécesseur Amadou Toumani Touré qui nourrissait les mêmes ambitions ? Ou encore, va-t-il engager des reformes autres que celles de son prédécesseur ? Rien n’est moins sûr.

 

ATT, les réformes à tout prix

Le président Amadou Touré, vers la fin  de son second mandat constitutionnel  voulait coûte que coûte engager une reforme institutionnelle pour dit-il, corriger les lacunes et insuffisances relevées par la pratique institutionnelle.

 

Mais aussi,  obtenir une forte participation des citoyens aux élections, réduire le coût des consultations électorales  et renforcer la capacité des partis politiques.

 

En effet,  ces reformes étaient un vieux rêve d’ATT qui ne manquait d’occasion pour le rappeler et signaler les insuffisances. Mêmes si cette initiative du président déchu avait été vivement critiquée au sein de l’opinion publique et qualifiée d’être une manière déguisée pour  lui de se tailler un troisième mandat.

 

Dans ses différentes adresses à la Nation, il ne cessait de le clamer.

 

Le 22 septembre 2002, ATT s’exprimait en ces termes : « la vitalité d’une démocratie se mesure  à sa capacité  à se mettre  constamment en question… »

 

« Après quinze années de pratiques électorales, le moment me semble venu de tirer  les leçons des différentes expériences électorales afin de procéder à une lecture de nos textes et un audit de notre système électoral », disait-il le 22 septembre 2007.

 

Lors de la remise de lettre de mission à Daba Diawara, le 28 février 2008, il disait ceci : « la pratique institutionnelles des quinze dernières années a révélé des lacunes et des insuffisances relatives à l’organisation et au fonctionnement des institutions constitutionnelles ».

 

Et c’est finalement, le 31 décembre 2009 qu’ATT déclarait officiellement son  intention de réviser la constitution du 25 février 1992.

Et pour ce faire, il avait mis en place  un Comité d’Appui aux Reformes Institutionnelles (CARI), piloté par Daba Diawara.

Ces reformes portaient essentiellement sur la révision de la constitution avec la modification de trente(30) textes législatifs et réglementaires et le vote de nouvelles lois.

 

Il s’agit entre autres du réaménagement des pouvoirs au sein de l’exécutif, la réorganisation de la Cour suprême, de la Cour constitutionnelle, du Conseil Economique Social et Culturel, de la Haute Cour de justice, le Conseil Supérieur de la Magistrature.

 

S’y ajoutent la définition de la politique du gouvernement par le président de la République qui pourra mettre fin aux fonctions du Premier ministre sans que celui-ci ne démissionne, la mise en place d’un parlement bicaméral avec l’Assemblée et le Senat en remplacement du Haut Conseil des Collectivités Territoriales(HCCT), la création d’une Agence Générale des Elections(AGE).

 

Aussi, l’institution d’un chef de l’opposition avec rang de ministre pour qu’il puisse jouer convenablement son rôle. Notamment avec l’octroi des avantages accordés aux ministres. En plus des égards, honneurs protocolaires et les commodités qui leur sont réservés.

 

En plus d’un de ces reformes, un nouveau découpage administratif  était prévu avec un district, 19 régions, contre 8 actuellement, 78 cercles contre 49 en ce moment et 348 arrondissements à la place 285 existants.

 

Reste maintenant à voir si Ibrahim Boubacar Keita voudra emboiter le pas à son prédécesseur dans les reformes qu’il voudrait faire pour rompre avec l’ancien système. L’avenir nous en dira  plus.

 

Georges Diarra

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5 COMMENTAIRES

  1. Oui des reformes s’imposent, mais lesquelles? C’est toute la question. Il ne s’agit pas de faire du président qui y sera issu un super président qui décidera de tout et de rien. Une omnipotence présidentielle peut être très dangeureuse pour la démocratie. Il faut des institutions à pouvoirs équilibrés où chacune jouera sa partition.Il faut que ces reformes se fassent sans calcul politicien et sans passion. Le seul mobile qui vaille dans cette initiative est l’intérêt du seul Mali.Qu’on cesse le copier coller.Inspirons nous de nos valeurs culturelles et rien d’autres.

  2. Monsieur Georges Diarra IBK va faire tout ce que ATT voulait faire pour notre pays sinon il va finir très mal plus que celui-ci.ATT connait le Mali et les maliens plus que IBK pour la simple raison que ATT a vécu avec ses semblables depuis son enfance jusqu’à son age d’adulte en passant par son adolescence et surtout dans l’espace malien(MOPTI,TOMBOUCTOU et BAMAKO[DJICORONI-PARA]…)seulement pour la soif du pouvoir que certains critiquaient sciemment ou calomniaient sur tout ce que ATT disait,faisait ou voulait faire pour le Mali et parmi ces gens y figurait celui qui vient d’être mis à la tête du pays.
    La vérité va venir car elle est trop têtue.
    La débâcle du Mali a commencé sous la primature de IBK avec sa politique d’affaiblissement de l’armée malienne pour laquelle il se montre défenseure aujourd’hui et aussi sa politique d’anéantissement de l’école et de la classe politique du Mali.

  3. Une Interview exclusive du président élu du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK.

    Tv monde:
    Monsieur le président bonjour!
    Tout le plaisir est pour nous de vous avoir aujourd’hui pour votre première grande interview après votre brillante élection à la tête de l’État malien.

    IBK: Inchala c’est moi qui vous remercie!
    Inchala!

    Tv monde: Dans une semaine le 4 septembre 2013, vous serez investi comme président d’un pays en ruine pratiquement.
    Que ferez-vous concrètement dans les premières heures de votre présidence à la tête du Mali.

    IBK: Le Mali d’abord

    Tv monde: Très bien.
    Les négociations doivent s’ouvrir dans les 2 mois avec les groupes armés du nord du Mali.
    Comment comptez-vous les mener pour sauvegarder la paix, la sécurité et l’unité de votre pays?

    IBK: Inchalla

    Tv monde: Le nom de votre premier ministre n’a pas encore été rendu public.
    Pourriez-vous nous en accorder la primeur?

    IBK: Allaou!

    Tv monde: Merci de l’information.
    Votre premier ministre est il un technocrate, un politique, est-il connu par les organismes internationaux ou a-t-il une longue expérience de la gestion publique ou vient-il du secteur privé?

    IBK: Inchalla!

    Tv monde: Avez vous discuté avec lui d’un projet de politique générale?
    Si oui pourrions nous en connaître les grandes lignes?

    IBK: Le Mali d’abord!

    Tvmonde: l’Emploi, la sécurité, la santé et l’école, sont les grands échecs de ces 45 dernières années dans votre pays.
    Avez-vous concrètement apporté des solutions pour les maliens dans ces domaines?

    IBK: Inchalla!

    Tv monde: La crise que le Mali a traversé, a montré à la face du monde la déliquescence de son État et la faiblesse de ces instituions démocratiques, militaires et administratives.
    La réforme de l’état et de ses institutions est plus qu’une nécessité. Qu’allez vous faire concrètement dans ce domaine pour doter le Mali d’un État fort et fiable?

    IBK: Le Mali d’abord!

    Tv monde: L’organisation des législations a été finalement laissée à votre gouvernement.
    Ne pensez-vous pas quelle est l’une des toutes premières urgences sur la table de votre gouvernement?

    IBK: Inchalla!

    Tv monde: Les régimes précédents du Mali ont surtout brillé par une diplomatie peu rayonnante dans le monde.
    Quelle diplomatie mettrez-vous en place pour faire du Mali un pays incontournable en Afrique et dans le monde?

    IBK: Le Mali d’abord!

    Tvmonde: L’immigration est un phénomène bien connu au Mali.
    Mais elle influe souvent dans les relations du Mali avec ses principaux partenaires.
    Allez-vous signer un accord d’immigration avec la France par exemple?

    IBK: Inchalla!

    Tvmonde: La communauté internationale, a fait une promesse d’aide de 3,2 milliards d euros pour aider votre pays à se reconstruire. Comment comptez vous utiliser concrètement cet argent pour faire du Mali une terre enviable après une telle crise?

    IBK: Le Mali d’abord.

    Tvmonde: La presse de votre pays parle beaucoup de votre proximité avec les milieux religieux et surtout de la forte implication du Chérif de Nioro dans le choix de votre premier ministre.
    Pensez-vous pouvoir gouverner sereinement avec de telles implications dans vos prises de décisions?

    IBK: Inchalla!

    Tvmonde: On attend beaucoup le nom de votre fils Karim et des supposées sollicitations et futures responsabilités dans votre gouvernement.
    Quand est-il concrètement ?

    IBK: Le Mali d’abord!

    Tvmonde: Le capitaine putschiste est récemment promu au grade de Général des corps d’armées par les autorités transitoires du Mali. Beaucoup d’observateurs pensent que c’est par faiblesse que le président Dioncounda à accorder cette promotion qui risque d’influer sur votre présidence du moins au niveau de la gestion de l’armée et de la sécurité du pays.
    Que feriez-vous pour régler la question Sanogo?

    IBK: Inchalla!

    Tvmonde: Nous arrivons au terme de cette interview.
    Quel est votre mot de la fin?

    IBK: Allaou!

    Tvmonde: Nous vous remercions vivement de nous avoir accorder cette interview.

    IBK: Inchalla c’est moi qui vous remercie!
    Prenez cet chapelet avec vous et cette feuille.

    Tvmonde: Mais c’est quoi cette feuille?

    IBK: éteignez d’abord vos caméras. Coupez le son!
    C’est des “douabous” écrits par le chérif de Nioro!
    Votre télévision Inchalla dépassera CNN et Al Jazeera dans une année!

    • Kassin vous me décevez. Autant on aimait lire vos posts au plus profond de la crise autant vous ramenez le niveau du débat plus que bas actuellement. Ressaisissez-vous, vous êtes au dessus de ce niveau.

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