La reforme constitutionnelle du président Amadou Toumani Touré continue de soulever des vagues de mécontentements et de protestations. Dans leur bataille engagée depuis quelque temps, les membres du Collectif «Touche pas à ma Constitution», veulent aller jusqu’au bout. Ils entendent battre, une fois encore, le pavé le 30 décembre prochain. Histoire de contraindre ATT à abandonner, au finish, sa réforme.
Il faut passer à la vitesse supérieure, car le temps presse et ATT est aussi pressé de faire voter la nouvelle Constitution le 29 avril prochain. Tel est le crédo des militants et sympathisants du Collectif «Touche pas à ma Constitution». Selon eux, il faut multiplier les initiatives pour faire échec à cette volonté du président de la République. C’est dans cette optique que s’inscrit la grande marche qu’ils projettent d’organiser le 30 décembre prochain.
Qualifiant cette réforme d’opportuniste, ils estiment qu’il n’y pas de blocages des institutions ou de situations de crises constitutionnelles. Or, ces dans ces cas qu’une reforme constitutionnelle s’avère opportune. Juridiquement, il n’est donc pas opportun de réviser la Constitution.
Peine perdue pour le Collectif ?
En initiant conférences de presse, conférences débats, sit-in et marches, le Collectif «Touche pas à ma Constitution», veut faire subir à ATT le supplice qui avait été infligé à son prédécesseur, Alpha Oumar Konaré. En effet, quand ce dernier avait voulu réviser la Constitution, il avait senti que la patate était trop chaude et qu’il fallait rapidement l’abandonner.
Mais dans le cas présent, ATT semble aller jusqu’au bout de ses intentions. Il n’entend pas du tout reculer. D’ailleurs, il a été appuyé par les Députés qui ont opéré un véritable forcing en votant cette nouvelle Constitution à l’Assemblée nationale. Ceci étant déjà fait, il ne reste qu’au peuple malien de la valider ou non lors du référendum du 29 avril 2012. Et quand on voit toutes les autres associations qui se battent becs et ongles à travers le pays pour sensibiliser les populations pour un «Oui» massif à ce référendum, il y a lieu de penser que le Collectif «Touche pas à ma Constitution» nage à contre courant et qu’il est en train de perdre son temps. Une peine qui sera perdue au bout du rouleau.
Toujours est-il que bon nombre d’Associations et Mouvements qui ont vu le jour çà et là, ont trouvé un bon créneau pour se mettre à l’abri des difficultés pécuniaires, surtout que «le pays est sur répondeur». Car dans cette histoire dit-on, il y a bel et bien à manger et à boire.
Bruno LOMA